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 Petite discussion entre amis [Pv Izumi]

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Fujiwara Airi
Fujiwara Airi
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MessageSujet: Petite discussion entre amis [Pv Izumi]   Petite discussion entre amis [Pv Izumi] EmptyLun 2 Nov - 22:57

Assise à son chevalet dans la salle de dessin, Airi tenait son crayon suspendu au dessus de sa feuille depuis une bonne vingtaine de minutes. Quelque chose la tracassait au point qu’elle se désintéressait du sujet de leur nouveau projet de graphisme voire même de sa feuille immanquablement vierge de tout tracé. Durant la matinée, la jeune fille n’avait pas pu ne pas remarquer la mine déconfite de Kanzaki Izumi, un de ses camarades de classe mais aussi un ami précieux depuis peu. Le jour où elle s’était rendue habillée en trentenaire dans le bar où travaillait Izumi, Airi ne s’attendait pas à ce qu’il devienne aussi important pour elle. Lorsqu’il sortait avec la jeune Nao, Airi se surprenait même à se sentir mal en les voyants tout les deux ensembles. Du coup, lorsqu’elle avait vu l’air triste de son ami, elle avait tout de suite pensé à la rupture. Mais pourquoi serait-il triste alors que c’était lui qui était parti ? Peut être pensait-il avoir fait une erreur ? Elle avait bien tenté d’aller le voir pour lui parler mais elle n’avait pas été assez rapide, il avait déjà quitté la salle sans lui accorder un regard.
Maintenant, tout ce qu’elle était capable de faire c’était de ruminer ses pensées en tripotant son crayon de papier. Ne pouvant quitter le cours sans raison valable, elle resta malgré tout jusqu’à la fin mais ne rendit rien de très concluant à son professeur qui ne cacha pas sa surprise, connaissant Airi plus créative et inspirée. Sans se prolonger d’avantage, elle sortit de la salle de cours et décida de trouver son ami coûte que coûte. Il allait encore dire qu’elle était une fouineuse mais si elle n’allait pas se renseigner auprès de lui, elle n’arriverait pas à trouver le sommeil. Résolue à mettre la main sur Izumi, Airi rejoignit rapidement les cours de tennis du lycée dans l’espoir de le croiser mais d’après son entraîneur, il avait quitté rapidement les vestiaires pour retourner au lycée. Peut être le croiserait-elle au foyer en train d’écouter les plaisanteries de Yabuki. Dans ce cas, elle n’avait pas à s’inquiéter, si Izumi ne se sentait pas bien ce matin, son meilleur ami aura vite fait de lui remonter le morale. C’était ce à quoi elle songeait en reprenant le chemin du lycée, tentant de se convaincre qu’elle n’avait plus à ruminer de mauvaises pensées, que tout devait être rentré dans l’ordre et qu’elle se faisait du soucis pour rien. Elle avait même fini par se persuader qu’elle n’avait pas à aller le voir ce soir, évitant ainsi de se trouver ridicule de s’être fait du soucis pour lui, et qu’il valait mieux qu’elle retourne dans la classe de dessin chercher son esquisse afin de la reprendre au mieux maintenant qu’elle avait les idées plus claires.
Plus claires vraiment ? Difficile à dire en fait. Sans doute pas assez puisqu’elle finit par faire un détour par le foyer pour s’assurer que tout allait bien. Histoire d’être sûr. Elle n’irait pas le voir, juste l’apercevoir suffirait. Discrètement, elle passa sa tête à l’intérieur de la salle bondée d’élève et regarda le coin que son ami avait l’habitude de prendre lorsqu’il venait ici avec Yabuki. Mais à sa grande surprise, Airi ne repéra pas Izumi, Yabuki était là mais entouré d’autres personnes qui ne comptait pas le jeune nippon à leurs actifs. Fronçant les sourcils et perdant son sourire, la jeune fille entra alors dans la pièce. Peut être était-il parti chercher à boire à l’un des distributeurs ou parlait-il à quelqu’un d’autre. Elle voulait juste le voir et être sûre qu’il allait mieux mais comment pouvait elle s’assurer d’une telle chose si elle ne pouvait l’apercevoir nulle part. Elle pourrait aller demander à Akira, lui devait savoir où il était, mais comment poser une question aussi anodine à un type qui passe son temps à courir après les filles, sans oublier qu’il semblait plus inaccessible pour le moment. Mieux valait se débrouiller seule et trouver Izumi par ses propres moyens.
Rebroussant chemin, Airi alla faire un tour à la bibliothèque où elle ne quitta les lieux qu’une fois avoir fait toutes les allées. Elle se rendit ensuite sur le toit et à la cafétéria mais toujours pas de traces du jeune homme.
Décidément, Izumi semblait se donner beaucoup de mal pour éviter qu’elle ne le trouve. Il valait sans doute mieux qu’elle laisse tomber pour cette fois, elle pourrait toujours le voir demain en classe. Un peu mal à l’aise à l’idée d’abandonner, elle grimpait déjà les marches qui lui permettraient de rejoindre son dortoir. Elle venait d’atteindre son palier lorsqu’elle eut une idée lumineuse… Bien sûr, il devait sans doute avoir rejoint son dortoir si elle ne le trouvait nulle part ailleurs. C’était après tout, ce qu’elle était sur le point de faire. Mais avait-elle le droit de monter jusqu’aux dortoirs des garçons ? Oh et puis tant pis, c’était pour la bonne cause après tout.
Ne faisant pas plus de manière, Airi continua son ascension dans l’escalier du pensionnat pour rejoindre l’étage des garçons. Elle était déjà venue jusqu’ici pour venir embêter Yusuke lorsqu’elle n’avait rien d’autre à faire. L’ayant même surpris une fois sortant de la douche et donc très peu vêtu. Ne lui demandez pas si le spectacle était beau à voir, Airi avait été tellement surprise ce jour là qu’elle avait à peine vu un bout de chair avant de courir dans l’autre sens en hurlant au pervers ! Aujourd’hui encore elle en rit beaucoup, n’oubliant pas de le mentionner à Yusuke pour le mettre mal à l’aise et le charrier encore plus. Mais là, il ne s’agissait pas de faire une blague à son joueur de basket préféré et encore fallait-il qu’elle trouve la chambre d’Izumi. Car oui, elle n’avait aucune idée de l’emplacement de la chambre. Heureusement que le nom de chaque binôme était marqué sur une pancarte sur la porte de chaque chambre, sinon Airi n’aurait pas fini de frapper à chaque porte pour en connaître le propriétaire. Imaginez la réputation de perverse qu’elle se ferait quoique cela ne valait peut être pas mieux de traîner à l’étage des garçons. Mieux valait ne pas trop traîner donc, et se mettre au travail afin de trouver rapidement la bonne chambre. Il faut dire qu’elle n’avait pas vraiment envie de croiser le chemin d’un des surveillants du pensionnat et devoir lui donner une explication sur le pourquoi de sa présence à cet étage. Remontant les manches qu’elle n’avait pas, la jeune fille se mit donc à la tâche et longea le couloir patiemment et s’arrêtant devant chaque chambre le temps de connaître leurs propriétaires. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes qu’elle se trouva enfin devant celle qu’elle cherchait.
Maintenant qu’elle était là, Airi ne savait pas vraiment ce qui était le mieux à faire. Immobile et silencieuse, elle hésitait entre frappait et attendre qu’il vienne lui ouvrir ou entrer sans attendre d’invitation. Il pouvait aussi bien ne pas être là et dans ce cas elle trouverait porte close mais si elle entrait sans attendre, ne risquait-elle pas de se retrouver dans une situation embarrassante. Cela dit, elle avait peur qu’il ne lui ouvre pas non plus, vu qu’elle avait eu l’impression qu’il l’avait évité ce matin, pourquoi en serait-il autrement ce soir ? La lumière du couloir choisit exactement ce moment pour s’éteindre faute d’avoir était activée et la jeune nippone se retrouva subitement dans le noir, la main en l’air, prête à frapper la porte. N’étant pas une grande amie de l’obscurité et se trouvant un peu loin de l’interrupteur le plus proche, son anxiété face à la pénombre gagna sur sa réflexion et Airi frappa rapidement à la porte avant de se crisper sur place, attendant que son ami vienne lui ouvrir.


Airi : S’il te plait Kanzaki… Ouvre moi la porte !
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Kanzaki Izumi
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MessageSujet: Re: Petite discussion entre amis [Pv Izumi]   Petite discussion entre amis [Pv Izumi] EmptyMar 3 Nov - 0:01

      L’eau avait coulé sous les ponts depuis l’altercation d’Izumi avec son patron de la dernière. Enfin, il serait plus judicieux de dire ex-patron, puisque depuis, notre jeune tennisman avait démissionné. Cela remontait déjà à une ou deux semaines, voire plus … Izu’ avait un peu perdu la notion du temps, il avait l’impression qu’il s’écoulait tellement lentement … Néanmoins, le jeune homme savait pertinemment qu’il n’était pas resté plus de deux semaines avec la jeune Nao Kagami. En effet, le lendemain de ce fameux soir où Kanzaki avait pris la ferme et irrévocable décision d’aller toucher deux mots à son employeur quant à ses activités nocturnes, où sa nouvelle amie et confidente Airi l’avait sauvé d’une belle bagarre d’où il ne serait certainement pas ressorti indemne vu le gabarit du patron et le sien à lui –brindille ! XD-, il avait commencé à sortir avec la demoiselle de première année. Il avait été rapidement sous son charme légèrement enfantin et s’était bien entendu avec elle lors de leur première rencontre. Il y avait eu le baiser accidentel, puis le repas à quatre avec Yuuko, Akira et Nao, puis ils s’étaient revus entre temps et tout se passait bien. Et enfin il y avait eu ce soir. Nao avait surpris la discussion amère entre Airi et Izumi, où ce dernier avait fini à genoux sur le sol, complètement désemparé et désespéré.
      Mais tout cela était révolu désormais. Izu’ n’avait pu concéder de rester plus longtemps au titre de petit ami de Nao car il s’était rendu compte qu’il n’éprouvait rien que de l’attirance physique pour elle, il avait confondu cette sensation de trouver une personne intéressante et gentille avec de l’amour. En Nao en fait, Izumi n’y voyait qu’une connaissance à travers le lycée avec qui il s’entendrait bien mais avec qui il ne faudrait rien de plus. Il avait voulu tenter et avait compris. Pour ne pas la blesser en se forçant de rester avec elle pour lui faire plaisir, vu qu’elle semblait réellement heureuse de sortir avec lui, il avait préféré mettre tout de suite un terme à leur relation pour éviter tout malentendu et blessures trop grandes.
      Et puis suite à cela il avait décidé de démissionner. Son travail devenait malsain et il se couchait beaucoup trop tard, il allait finir par tomber malade à force de faire des nuits de deux heures … Beaucoup de nuits blanches tout de même. Alors, même s’il ne pourrait plus faire rentrer d’argent dans la famille pendant un moment, il trouverait bien une autre solution.

      Mais cette histoire pesait trop lourd sur le cœur d’Izumi. Seuls Nao, Airi et Yusuke Minami étaient au courant. Mais il ne connaissait pas assez le jeune basketteur pour se confier à lui, il prenait soin de ne pas trop parler avec Nao pour ne pas la faire souffrir davantage, et Airi savait déjà tout et il se confiait déjà assez à elle. Mais il avait l’impression que le soutien de la demoiselle ne lui suffisait plus. Il n’avait pas osé en parler à ses parents de peur de leur réaction démesurée, mais il avait pris la décision d’aller tout avouer à Akira. Et cela risquait de faire mal. Depuis le temps qu’ils se connaissaient, qu’ils partageaient tant de choses, qu’ils riaient ensemble, pleuraient ensemble … Et il ne lui avait jamais rien avoué sur sa situation familiale. Il évinçait les questions, trouvait toujours le moyens pour éviter d’inviter son meilleur ami à la maison, trouvait d’innombrables prétextes lorsqu’il sortait à chaque soir de cours pour aller travailler … Il n’en pouvait plus. Maintenant que c’était terminé, il avait ressenti le besoin irrépressible d’aller tout lui dire.
      Et ce fut chose faite. Sauf que le jeune homme ne le prit pas très bien. Evidemment, il s’attendait à quoi le Kanzaki ? Akira n’avait pas apprécié qu’il lui cache cela depuis si longtemps. Il le lui avait reproché car il aurait pu l’aider, le soutenir … Et quand Izu’ avait eu le malheur de faire allusion à Airi, il s’était encore plus frustré. En même temps Izumi s’était confié à une fille qu’il n’avait jamais capté et pas à son meilleur ami, ça se comprend … Enfin bon ça n’avait pas été tout rose et maintenant ils étaient en froid. Et cela perturbait fortement le jeune tennisman.

      Ce matin-là, il était morose. Son esprit sans cesse chamboulé par sa conversation de la veille avec Akira. Ce dernier le lui adressait pas un regard, il ne lui faisait pas les petits clins d’œil habituels lorsque l’heure d’histoire la plus barbante de la journée touchait à sa fin, il ne l’attendait plus à chaque changement de salle, ni pour aller manger à la cantine. Même si ce n’était que depuis aujourd’hui que tout ça avait changé, Izu’ sentait la différence et cela lui faisait mal. L’absence des rires et des blagues de mauvais goût de son meilleur ami lui manquait. Et lui pesait. De ce fait, Izumi n’avait adressé la parole à personne de la journée. Il était resté seul, avait fait en sorte que tout passe très vite. Le matin pourtant n’avait pas filé aussi vite qu’il l’aurait voulu, et voir Akira l’ignorer pendant les quatre premières heures de la journée n’aidaient en rien. Ce matin, lorsqu’il s’était réveillé, son ami était déjà sur le seuil. C’était radical au moins, il évitait tout contact. Izumi ne savait plus que faire et sa concentration s’était donc centrée sur cela toute la journée. Impossible de prêter une quelconque attention au cours qu’il suivait, il n’avait cessé de copier sur son voisin pour ne pas perdre le fil. Le prof, habitué à le voir si présent en classe, s’était inquiété de savoir si quelque chose n’allait pas. Izumi avait tout simplement répondu qu’il avait un problème familial qui lui tenait à cœur et le perturbait. Comme tout bon prof, ce dernier avait dit qu’en cas de problème il pouvait venir s’adresser à lui etc. Mais à quoi bon. Que dirait un membre du corps enseignant s’il apprenait que son élève s’était prostitué pendant près d’un an et demi ? Alors c’était inutile de bavarder avec lui. Et puis lorsqu’il avait parlé de problème de famille il n’avait pas tant menti que ça puisqu’il considérait Akira comme le frère qu’il n’avait pas.

      Le repas de midi fut assez salé aussi. Manger seul, cela faisait belle lurette que ça ne lui était pas arrivé, et ça remonté à l’époque où il ne connaissait pas encore Akira. Encore lui … Toute la vie du jeune homme était liée au capitaine de l’équipe de Basket. Il avait donc pris son plateau et s’était installé seul à une table vide. Il avait aperçu de loin Nao lui jeter un regard légèrement inquisiteur mais elle avait vite détourné les yeux pour rejoindre son amie Haru à une table éloignée. Il avait la désagréable sensation de se mettre tout le monde à dos, surtout que Haru qui venait le voir de temps à autre et se trouvait toujours là lorsqu’il avait le malheur de parler à une fille –surtout Airi- l’évitait et lui jetait des regards plus que noirs. Nao suivait … Et toutes ces personnes avaient occupé son quotidien récent et il avait l’impression de tout perdre. Seule Airi restait là. Mais il n’avait pas envie de discuter avec elle à l’instant présent. Peut-être plus tard … La connaissant, elle viendrait certainement voir ce qui clochait chez son ami qui avait tout le poids du monde sur ses épaules … -eh oh …
      Le jeune homme s’était ensuite rendu au terrain de Tennis à ses heures d’option et avait manqué les trois quarts des balles qu’on lui lançait. Il s’était fait enguirlander par son capitaine et s’était excusé tellement de fois qu’il avait fini par cesser de les compter.
      Au final le capitaine lui avait conseillé d’aller se reposer il n’avait pas l’air en forme. Izumi n’attendait que ça. C’était bien la première fois qu’il n’avait aucun intérêt pour le Tennis et cela l’agaçait de voir que la dispute avec Akira empiétait sur toutes ses activités. Et si cela durait plusieurs mois, allait-il foirer son année ? Tout de même pas, il avait du respect pour ses parents qui se tuaient à lui payer les frais d’internat et de cantine.

      Izumi était donc retourné aux dortoirs et avait gagné le sien. Il avait erré sans but, faisant les cent pas dans sa chambre, puis il avait opté pour prendre une douche froide. A cette heure-ci il ne croiserait personne, tout le monde était en option. Lui, il avait été éjecté du cours par son entraîneur qui le jugeait inefficace pour aujourd’hui. Ce n’était pas plus mal, il aurait fini par emplâtrer quelqu’un avec sa raquette.
      Il était donc monté à l’étage des sanitaires et était resté longtemps sous le jet froid. Bonjour la facture pour le lycée ! (XD) Puis il avait daigné sortir et s’était changé, optant pour un jean délavé et un T-shirt trois fois trop grand pour lui dans lequel il nageait mais dans lequel il était à l’aise pour traîner.
      Maintenant qu’il n’avait plus à sortir pour aller travailler, il avait plus de temps pour travailler et aurait pu s’y mettre ce soir, mais Izumi pour s’occuper l’esprit décida de bosser maintenant.
      Il sortit ses cours, s’installa et se mit à griffonner des équations mathématiques, puis un peu plus tard sa rédaction pour le prochain cours de Japonais … Etc.
      Il s’était enfin concentré sérieusement dans ce qu’il faisait lorsqu’on frappa à la porte. Au début, il ne réalisa pas vraiment.

      *Aki-kun ?* pensa-t-il avec espoir.

      Mais il se raisonna, Aki ne frappait pas en général pour rentrer. N’ayant aucun tabou avec son ami, s’il venait un jour à rentrer alors que le jeune homme était à poil en train de se changer, aucun souci pour l’un ni pour l’autre ! Mais il aurait frappé à partir du moment où Izu’ aurait eu une petite amie, juste au cas où. Mais même s’il était resté avec Nao, ce n’est pas avec elle qu’il aurait pu se retrouver dans une situation embarrassante devant Akira ! Enfin bon … Pour revenir aux coups, il allait demander qui c’était lorsqu’une voix féminine et surtout familière résonna depuis le couloir :

      AIRI ~ S’il te plait Kanzaki… Ouvre moi la porte !

      Il sursauta presque en reconnaissant Airi. Il se leva plus ou moins précipitamment, il lui avait semblé que sa voix était inquiète et étouffée. Il ouvrit assez vite et dit :

      IZUMI ~ Fujiwara-san ? Qu’est-ce qui se passe ?

      Il la fit entrer et referma la porte. Puis tout en attendant qu’elle lui fournisse la raison de sa présence ici, il commença à ranger ses affaires de cours qui s’étalaient de partout. Un cahier à la main, il se tourna vers elle et dit :

      IZUMI ~ Désolé, j’étais en train de travailler. Je vais ranger, tu peux t’asseoir sur mon lit si tu veux.

      Affichant un léger sourire qui sonnait faux, il lui tourna le dos et continuant son rangement, l’oreille attentive.
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Fujiwara Airi
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MessageSujet: Re: Petite discussion entre amis [Pv Izumi]   Petite discussion entre amis [Pv Izumi] EmptyMar 3 Nov - 2:09

Se tenant nerveusement les mains, les bras tendus devant elle, Airi avait fermé les yeux le temps que la porte devant elle s’ouvre et laisse apparaître un brin de lumière rassurante. Froussarde, la jeune fille l’était devenue un peu plus après la perte du jeune Shota. Le noir l’angoissait et elle s’imaginait toujours le pire dès qu’elle se trouvait dans un endroit dénué de lumière. Tétanisée sur place, elle avait pincé ses lèvres et les serrait à les faire blanchir. C’était ridicule d’être aussi enfantine et il suffirait simplement qu’elle fasse quelques pas et qu’elle tende le bras pour éclairer le couloir mais elle s’en sentait incapable. Mais elle n’eut pas vraiment le temps de s’effrayer d’avantage que déjà elle entendit un mouvement précipité dans la chambre face à elle et que la porte s’ouvrait sur le visage inquiet de son ami Izumi.

Izumi : Fujiwara-san ? Qu’est-ce qui se passe ?

Soulagée de voir son visage même alarmé, la petite nippone se décrispa rapidement et récupéra rapidement le sourire qui lui est si familier. Il l’invita à entrer et elle ne se fit pas prier pour lui obéir, jetant un dernier regard dans le sombre espace qu’elle quittait pour se rassurer. Une fois la porte fermée, elle regarda son camarade se diriger à l’intérieur de la pièce pour la mettre en ordre tandis qu’elle ôtait ses souliers un peu nerveuse tout de même d’être ici avec lui. Pourquoi cette sensation puisqu’ils étaient juste amis ? Airi ne serait le justifier ou du moins, elle ne voulait pas réellement se poser la question de peur d’y découvrir quelque chose qui la mettrait mal à l’aise. Elle savait qu’entre elle et Izumi, il y avait quelque chose de spéciale mais préférait se convaincre qu’il ne s’agissait que d’une amitié très forte, rien de plus. Peut être cherchait-elle aussi à se protéger après avoir vu la rapidité de la relation qu’avait eu son ami avec la jeune Nao. L’amitié préservait de ce genre de surprise au moins, pas de danger qu’il la quitte de peur de la faire souffrir. De toute manière, le secret embarrassant du jeune homme, Airi le connaissait puisque c’était justement à cause de lui que leurs chemins s’étaient croisés. C’est peut être un peu en ça que leur relation était particulière, elle était venu vers lui en connaissant sa situation, sans le juger et sans qu’il n’ait besoin de lui mentir. Ils avaient été francs l’un envers l’autre depuis le début.

Airi : Excuse-moi de t’avoir inquiété… J’ai juste peur quand je suis dans le noir !

Toujours immobile dans l’entrée, elle avait répondu cela tout en sachant que ce n’était sans doute pas la réponse qu’attendait son ami. Il voulait certainement savoir pour qu’elle raison elle était là, dans sa chambre, alors qu’elle devrait être au foyer avec les autres ou encore en train de manger avec ses amis. Elle voulait lui dire qu’elle avait été inquiète pour lui toute la journée, qu’il ne fallait pas qu’il s’en veuille d’avoir rompu avec Nao, c’était la meilleure solution à faire et qu’il ne devait pas se préoccuper de l’attitude de l’amie de son ex : Le temps guéri toutes les blessures. Bien sûr elle ignorait la conversation qui avait eu lieu le soir précédent entre les deux colocataires de la chambre et que c’est cette raison qui mettait son ami aussi mal. Elle attendit donc sagement, le regardant ranger ses affaires de classe, n’apercevant de lui que son dos.

Izumi : Désolé, j’étais en train de travailler. Je vais ranger, tu peux t’asseoir sur mon lit si tu veux.

En l’entendant s’excuser d’agir comme tout bon élève, Airi laissa échapper un petit rire. Elle ne se moquait pas de lui bien au contraire. Elle était contente de voir que maintenant, il retrouvait une vie qui se voulait normale après tout ce par quoi il avait dû passer. Pourquoi le blâmerait-elle alors. Sans un mot, elle alla s’asseoir sur son lit, comme il le lui avait si gentiment proposé, pliant ses jambes contre son corps pour y reposer sa tête et ses bras.

Airi : Tu n’es pas obligé de faire tant de manières avec moi tu sais… Ca me met mal à l’aise !

Il était de nouveau dos à elle, comme s’il cherchait à fuir sa présence et la jeune fille pensa un instant qu’elle avait fait une erreur en venant le voir. Après tout, s’il l’avait évité toute la journée c’est bien qu’il ne souhaitait pas devoir se justifier devant elle. Elle n’était pas sa mère ni son juge de conscience, elle n’avait pas besoin qu’il s’explique sur tout. Oui mais elle était inquiète… N’avait-elle pas droit de se montrer égoïste en venant le voir pour s’assurer qu’il allait bien ? Même si le soir de leur première rencontre était loin derrière eux, elle n’arrivait pas à oublier le visage terrifié qu’il avait eu juste avant de s’effondrer à genoux devant elle, paniquait devant la vérité qu’elle venait de lui dévoilé. Comment ne pas s’inquiéter pour lui alors qu’il avait connu des choses dont elle ne pouvait même pas prétendre imaginer ?

Airi : Tu vas sans doute me trouver bête mais… J’ai l’impression que tu m’évites…

Elle avait cessé de le regarder ranger son espace de travail pour fixer un point sur le sol pas très loin de son camarade. Les mots étaient sortis sans qu’elle n’ait le temps de les arrêter et déjà elle regrettait ce qu’elle venait de lui avouer. Jusqu’ici, Airi avait toujours fait en sorte de ne pas se plaindre devant lui. Elle trouvait cela tellement déplacé vu sa situation. Seulement elle avait le cœur lourd d’être ignorée de la sorte vu la façon dont leur relation avait évolué depuis leur rencontre qu’elle avait dit tout haut ce qu’elle pensait tout bas. Elle voulait des réponses c’est sûr mais de là à faire culpabiliser Izumi pour des sottises il en était hors de question.

Airi : Oublies ce que je viens de dire… C’était stupide…

Son regard avait quitté le sol pour se diriger de nouveau vers Izumi, cherchant à trouver sur son visage un quelconque signe, une preuve qu’il n’avait pas pris au sérieux ses paroles ou peut être qu’il ne les avait pas entendus… Elle se maudissait d’être ainsi parfois, même si sa curiosité et son assurance lui avait permis d’aider son ami dans le bar cette nuit là, il le lui avait bien dit, il n’aimait pas qu’on se mêle de ses affaires. Bien sûr, ils avaient appris à se connaître par la suite. Airi se souvenait parfaitement que le lendemain, au lycée, elle n’était pas venue vers lui. Elle ne l’avait pas ignoré mais elle avait été tellement vexée par tout ce qu’il avait pu lui dire qu’elle avait attendu qu’il vienne la voir de lui-même. Cela avait pris du temps mais elle était la seule à savoir avant de le connaître contrairement à Yusuke et Nao qui avait découvert après l’avoir rencontré.
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Kanzaki Izumi
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MessageSujet: Re: Petite discussion entre amis [Pv Izumi]   Petite discussion entre amis [Pv Izumi] EmptyMar 3 Nov - 15:24

      Kanzaki ouvrit donc la porte sur une Airi déconfite. Elle ne semblait pas dans son assiette, comme si quelque chose la tracassait. Bien sûr il y en avait plusieurs, son histoire de peur du noir et le fait que son ami n’aille pas fort ces derniers temps, mais aux dernières nouvelles notre jeune tennisman n’était pas encore devin ni doté du pouvoir de lire dans les pensées, alors il ne pouvait que se contenter de rester immobile devant une Airi dont le visage exprimait une certaine angoisse non définie. Cependant, lorsqu’il prit la peine de lui demander dans une voix marquant son inquiétude ce qui n’allait pas, la jeune fille retrouva rapidement le sourire qui la caractérisait au quotidien. La jeune demoiselle semblait comme soulagée et ravie qu’il lui ait ouvert si vite et qu’il se soit inquiété pour elle.
      Il l’avait invitée à entrer et n’avait même pas regardé si elle avait bien ôté ses chaussures dans la petite entrée de la pièce. Mais Airi était une demoiselle polie et bien élevée, et surtout c’était une fille alors aucun problème là-dessus. Il n’avait nullement besoin de surveiller ses faits et gestes, elle était bien assez mature pour agir de son propre chef. Alors il avait commencé à ranger ses affaires qu’il avait nonchalamment étalées partout dans la pièce. Quand Izumi se mettait à travailler et qu’Akira n’était pas dans les parages, il avait tendance à ouvrir ses livres et le poser de partout, comme ça il n’avait que quelques pas à faire pour aller relever quelque chose puis une autre citation dans un autre ouvrage. Pratique, mais encombrant. Il fermait donc ses cahiers un à un, marquait les pages lorsqu’il lui faudrait retrouver un élément-clé, entassait tout en une belle pile sur son bureau. .. Il fallait qu’il occupe ses dix doigts pour ne pas devenir dingue. Il avait suffi de croiser le regard d’Airi pour repenser à sa dispute avec Akira. Son cœur qui s’était temporairement apaisé s’était remis à tambouriner de désespoir et il se sentait comme vertigineux. La tête lui tournait, ça c’était sûrement le surmenage. Il ne savait même pas depuis combien de temps il était plongé dans ses devoirs.

      AIRI ~ Excuse-moi de t’avoir inquiété… J’ai juste peur quand je suis dans le noir !

      Ce n’était que ça ? Elle était flippée parce qu’elle avait attendue qu’il ouvre dans le noir ? Il était rassuré, déjà. Ce n’était pas si grave. Mais du coup que lui voulait-elle ? En attendant il tenta un sourire raté puisque lorsqu’il se forçait, cela n’était pas crédible du tout et cela ressemblait en général à une magnifique grimace qui avait le don d’effrayer l’interlocuteur. Mais Airi ne sembla pas plus apeurée que cela puisqu’elle était tout sourire.

      IZUMI ~ Ce n’est que ça … Tu me rassures. Mais pourquoi tu n’as pas allumé le couloir ?

      Sûrement un truc de filles du genre « si je bouge on va me bouffer ». Oh il est méchant le Izu’kun, sans pitié avec ces pauvres filles ! Cependant alors qu’il lui avait proposé de s’asseoir sur son lit, elle était restée dans l’entrée comme incapable de faire un pas de plus. Izumi était certain qu’elle ne venait pas lui faire une petite visite quasi nocturne sans but derrière. Méfiant, il attendait qu’elle se manifeste à nouveau.
      Continuant de farfouiller dans ses cahiers et livres, il avait signalé à la demoiselle qu’il était en train de travailler lorsqu’elle était arrivée et qu’il était désolé de tout ce bazar apparent. Le jeune homme n’aimait pas trop se montrer désordonné devant les autres, et même si cela était dû aux cours, cela était du pareil au même pour lui. Suite à son explication, contre toute attente, Airi se mit à rire doucement. Une moquerie ? Bah, même si c’était le cas, il s’en fichait elle avait bien le droit de rire de lui après tout. Personne n’était parfait. Il lui adressa un bref regard et constata qu’elle avait pris une position quasi fœtale, les jambes ramenés sur son corps pour y faire un appui pour sa tête. Elle se manifesta mais pas pour ce qu’il attendait ; lui qui désirait une explication de sa présence ici, elle se contenta de se plaindre comme toute fille saurait bien le faire :

      AIRI ~ Tu n’es pas obligé de faire tant de manières avec moi tu sais… Ca me met mal à l’aise !
      IZUMI ~ Je ferais ça avec n’importe qui, je n’aime pas le désordre. Mais si ça te met mal à l’aise …

      Pour plaisanter, il rouvrit un cahier et le jeta par terre, ouvert. Il ouvrit sa trousse et balança un crayon un peu plus loin.

      IZUMI ~ Voilà ! Tu es moins gênée comme ça ?

      Il avait dit ça sur le ton de la plaisanterie, il espérait tout de même qu’elle ne se vexerait pas et que comme lui, elle prendrait la boutade au second degré. Alors, sous-estimait-il ou surestimait-il les filles ? Bonne question.
      Il se détourna de nouveau de la demoiselle pour griffonner un truc dans son agenda, comme quoi il avait terminé tel devoir et entamé tel autre. Consciencieux en plus de tout ça, le bonhomme ! Eh bien …
      Son amie semblait être nerveuse. Une certaine tension se faisait sentir dans la pièce, à travers le silence pesant séparant les deux adolescents. Airi ne disait rien, elle pourtant assez bavarde en tant normal, et le jeune tennisman ne pipait pas mot non plus. Ils pouvaient continuer à jouer au roi du silence pendant longtemps, à ce rythme-là après le couvre-feu ils y étaient encore … Si elle désirait lui parler de quelque chose qui lui tenait à cœur, qu’elle le fasse, il l’écouterait et lui répondrait dans la mesure du possible. Pour sa part, la dispute avec Akira prenait trop de place pour qu’il parvienne à rester totalement neutre et son silence en disait long sur son état d’esprit. Cependant il ne se sentait de regarder la jeune fille dans le blanc des yeux en disant cash : « voilà j’ai tout dit à Akira, il m’a envoyé bouler et ne me parle plus, mais la vie et belle, les oiseaux chantent, la vie continue hallelujah chan’ su ! » Non, ce n’était pas du tout le genre de la maison. Si Airi ne faisait pas le premier pas, il ne se confierait pas à elle. C’était un garçon après tout, en général les garçons se plaisaient à gérer leurs problèmes seuls et n’avaient pas besoin d’une fille pour les aider. Mais voilà, Airi suivait l’histoire depuis le début des ennuis et l’avait soutenu sans le juger. Et même si elle s’était mêlée de ce qui ne la regardait pas, au fond il lui devait beaucoup car si elle n’était pas intervenue, à cette heure il serait peut-être dans un lit d’hôpital à agoniser. Mais peut-être que si Izumi avait dû tout avouer à Akira sur son lit blanc, il aurait été moins sévère. Pas la peine de penser à des choses pareilles, le mal était déjà fait. Et il le savait !~

      AIRI ~ Tu vas sans doute me trouver bête mais… J’ai l’impression que tu m’évites…

      Bah … Hein ? L’éviter ? Mais il avait évité tout le monde d’un côté, il était tellement morose aujourd’hui que de peur de ressembler à un vulgaire fantôme ou une coquille vide aux yeux des autres, il avait préféré se la jouer loup solitaire. C’était un choix, seulement voilà Airi l’avait pris pour elle, comme la plupart des filles. Lorsqu’un ami fait quelque chose de suspect, et qu’elles se sentent concernées, elle ont directement l’impression que c’est lié à elles. Et c’était ce qui se passait avec la jeune fille, elle avait cru qu’il l’évitait elle en particulier alors qu’il n’en était rien. Izumi réprima un soupir et daigna la regarder. Elle semblait sincèrement triste qu’il ait agi comme ça envers elle toute la journée, elle était vraiment persuadée que c’était elle qu’il avait fui. Que fallait-il répondre ? La même phrase à laquelle le jeune homme avait pensé un peu plus haut avec son histoire d’oiseaux qui gazouillent ? Boarf … Lui l’observait fixement mais elle semblait concentrée sur un point invisible par loin de ses pieds. Elle n’ajoutait rien, et Izu’ tardait à répondre, si ça continuait elle allait finir par vraiment croire qu’il avait un problème avec elle, et en agissant comme il le faisait, elle ne pouvait que comprendre ça. Le silence est toujours la réponse la plus claire. Elle l’accusait de l’éviter, il ne disait rien, c’était donc vrai ? Eh bien non pour une fois, on contre l’exemple, mais Izu ne savait pas comment s’y prendre. Allez balancer un truc qui vous fait tellement mal que vous en tomberiez malade sur le ton qu’emploi la présentatrice de la météo entre midi et deux, vous !

      AIRI ~ Oublies ce que je viens de dire… C’était stupide…

      Tu parles, comme s’il allait oublier parce qu’elle le lui demandait. Il réfléchissait toujours à comment formuler le tout. Airi était devenue depuis peu mais tellement vite quelqu’un d’important dans sa vie. Une amie proche sans doute, il ne savait pas vraiment comment définir la relation qu’il entretenait avec elle. Elle ne venait pas constamment lui coller aux basques, mais sentait automatiquement lorsque quelque chose ne tournait pas rond dans la vie du jeune homme, et venait toujours voir comment il allait. Elle paraissait toujours attentionnée envers lui, et qu’elle s’intéresse comme ça à son cas le touchait, même s’il était trop fier pour l’avouer. Alors que tout le monde lui tournait le dos, elle restait à ses côtés, sans rien dire. Il lui était reconnaissant de ne pas l’avoir laissé tomber. D’un côté pour Nao elle avait eu raison, c’était lui qui avait cherché à ce qu’elle ne lui parle plus pour ne pas qu’elle souffre. Mais voilà, à toujours vouloir faire passer les sentiments des autres avant les siens pour protéger les êtres qui lui étaient chers, c’était lui qui prenait la plus grande des claques. Il avait perdu son meilleur ami, et c’était la pire chose qui pouvait lui arriver.

      IZUMI ~ Je-Je … Je ne t’évitais pas. J’… J’évitais tout le monde aujourd’hui, je ne te visais pas directement. Je n’ai pas le droit, tu fais tant pour moi …

      Il fit une pause, prit une grande inspiration et s’assit sur la chaise de son bureau avant de continuer :

      IZUMI ~ Hier … soir. Je me suis expliqué avec Akira, tu sais Akira. Ca fait au moins cinq ans que je le connais, on a tant partagé ensemble, et je … je lui ai toujours caché ce que tu sais déjà. Pris de remords, je suis allé lui parler. Et … Il l’a mal pris. Normal, à sa place j’aurais réagi pareil. Mais … Il ne me fait plus signe, il ne m’attend plus, ne me parle plus … Et c’est horrible. J’ai perdu mon meilleur ami, Airi … Je suis fini.

      Pourquoi fallait-il à chaque fois qu’elle le voit désespéré et au fond du gouffre ? Pourquoi le voyait-elle toujours quand il touchait le fond ? Ne pourrait-elle jamais le voir sourire et être heureux un jour ? Peut-être, mais pas tout de suite, ces derniers temps sa vie était trop douloureuse pour réussir à sourire. Et puis, il l’avait appelée par son prénom alors qu’il ne le faisait jamais. Le coup de l’émotion sans doute … Tellement perdu qu’il en oubliait les formalités de bases … En espérant qu’elle n’allait pas s’en offusquer.
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Fujiwara Airi
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MessageSujet: Re: Petite discussion entre amis [Pv Izumi]   Petite discussion entre amis [Pv Izumi] EmptyMer 4 Nov - 0:43

Airi ne s’était pas rendue compte qu’elle avait vraiment eu l’air effrayé lorsqu’elle attendait seule dans le noir. Elle ne niait pas avoir peur du noir même si cela n’avait rien à voir avec une phobie. Elle n’avait pas non plus peur des monstres ou autres… Elle était juste mal à l’aise, ne rien voir la terrifiait et la rendait impuissante. C’est ce sentiment qui à chaque fois la renvoyait à l’époque où elle avait perdu Shota. Airi détestait plus que tout être impuissante et inutile, à chaque fois elle angoissait et n’était plus capable de rien. Comme un état de tétanie léger, chose qui était difficilement concevable de voir chez la jeune fille pour les autres vu son fort caractère. Heureusement, cela ne lui arrivait pas souvent car elle savait prendre sur elle dans beaucoup de situation mais elle n’avait pas encore réussi à ne plus craindre de se retrouver dans le noir.
Lorsque la porte s’était entrouverte pour laisser apparaître la lumière qui émanait de la pièce ainsi que le visage de son ami, la petite nippone avait rapidement repris courage et récupéré son sourire. Sans doute pas assez vite cela dit puisqu’Izumi le remarqua et s’inquiéta pour elle. C’était bien le comble de la situation. Si Airi était là c’est bien parce qu’elle s’inquiétait pour lui depuis qu’elle avait vu son visage déconfit durant les cours et non pour inquiéter d’avantage le jeune homme qu’elle affectionnait de plus en plus. C’est sans doute pour cette raison qu’elle sentit le besoin de s’excuser de lui donner plus de soucis qu’il n’en avait déjà avant de lui avouer sa peur du noir. Sans doute devrait-elle avoir un peu honte de révéler une telle chose. Ce n’était pas le cas. Airi ne contrôlait pas son état lorsqu’il n’y avait pas de lumière et ne faisait pas cela pour se rendre intéressante. Elle s’en passerait bien si elle le pouvait mais là n’était pas la question.
N’osant bouger de l’endroit où elle se trouvait après avoir quitté ses chaussures, Airi surprit malgré tout l’étrange sourire que lui adressa rapidement son camarade après qu’elle se soit livrée.


Izumi : Ce n’est que ça… Tu me rassures. Mais pourquoi tu n’as pas allumé le couloir ?

Que ça ! Oui ce n’était que pour cette raison qu’elle l’avait accueilli avec une mine effrayée. Pas de quoi fouetter un chat. Quand à la question pourquoi ne pas avoir allumé la lumière ? Airi n’osa pas vraiment y répondre. En une réplique, son ami avait réussi à la mettre mal à l’aise de s’être comporté de manière si puérile et pour la première fois depuis qu’elle le connaissait, elle regrettait de lui avoir confié quelque chose. Il fallait relativiser cela dit, ce n’était pas non plus si dramatique mais elle se garda bien de répondre pour cette fois, ne voulant pas être le centre de l’attention ce soir puisqu’elle n’était pas venue pour raconter sa vie. Non, si elle était là c’était pour savoir pour qu’elle raison Izumi avait eu l’air si mal toute la journée au point de ne pas la saluer. Non pas qu’elle lui en veuille, elle n’était pas ce genre de fille qui s’emporte ou fait la tête pour si peu. En plus, elle commençait à connaître le jeune homme et même s’il n’était pas toujours très tendre avec elle, il n’oubliait pas de la saluer en passant devant elle. C'est-à-dire tous les matins vu qu’ils étaient dans la même classe et qu’Airi arrivait souvent après lui.
Le silence s’installa un peu trop lourdement après qu’il lui ait proposé de s’asseoir le temps qu’il range un peu, s’excusant presque d’être un élève studieux. Elle s’amusa de cette remarque qui lui donnait presque l’impression d’avoir à faire à un lycéen sans le passé qu’elle connaissait. Il semblait presque retrouver une vie normale avec des soucis comme elle pouvait en avoir elle. Dans un sens, elle était heureuse de le voir comme ça mais d’un autre côté, de le voir s’agiter de la sorte pour que la pièce retrouve un semblant d’ordre la dérangeait. Plus elle le regardait faire plus il lui donnait l’impression de fuir sa présence, comme s’il avait peur qu’elle ne découvre quelque chose. Sa franchise et sa spontanéité prirent le dessus sur sa raison lorsqu’elle lui avoua être mal à l’aise de le voir s’appliquer à ranger de la sorte.


Izumi : Je ferais ça avec n’importe qui, je n’aime pas le désordre. Mais si ça te met mal à l’aise…

Il ne semblait pas avoir comprit la bonne raison de son malais et elle voulut le reprendre lorsqu’elle le vit prendre l’un des cahiers posés sur son bureau pour l’ouvrir et le jeter dans la pièce avant de faire de même avec sa trousse et l’un de ses stylos. Ne dissimulant pas sa surprise de le voir se comporter de la sorte, elle le regarda faire la bouche entrouverte, un peu surprise qu’il le prenne comme cela. Elle n’était pas vexée car elle avait saisi le ton de la plaisanterie. Izumi cherchait juste à remédier à son mal être mais il avait compris de travers.

Izumi : Voilà ! Tu es moins gênée comme ça ?

Portant sa main devant sa bouche, elle jeta légèrement sa tête en avant tandis qu’elle riait pour répondre à sa remarque. Il avait vraiment fait toute cette comédie pour la rassurer. Mais ce n’était pas l’ordre qui lui posait problème, maintenant il devait sans doute croire qu’elle était du genre bordélique à souhait, laissant tout traîner dans sa chambre. Non ce qui lui posait problème et qu’elle avait tenté de lui dire en lui demandant de ne pas être si ordonné depuis qu’elle était arrivée c’était qu’en s’activant pour faire disparaître cahiers et livres de l’espace vital, il évitait soigneusement de lui parler ou même de croiser son regard. Mais même cela il évitait de le comprendre et recommençait déjà à jouer les studieux garçons. Se mordant la lèvre, Airi eut envie de quitter la pièce sans rien dire. Mais elle n’en eut pas le courage et n’oubliait pas la raison qui l’avait mené dans la chambre d’Izumi à une heure où il n’était plus acceptable que les filles séjournent à l’étage des garçons.
Le silence avait repris place entre eux et le jeune homme ne semblait pas vouloir le rompre. Elle le regarda encore un peu s’affairer à sa tâche sans oser bouger lorsque ses lèvres bougèrent de nouveau. Ce qu’elle dit, elle n’avait cessé d’y songer toute la journée même si elle tentait de se résonner du contraire. Craignant de l’avoir blessé à un moment sans savoir lequel, ce qu’elle ne souhaitait absolument pas. Elle s’excusa bien rapidement d’avoir tenu de tels propos, lui demandant d’oublier ses sottises. Elle avait peur qu’il le prenne mal ou de le faire culpabiliser.


Izumi : Je-Je… Je ne t’évitais pas. J’… J’évitais tout le monde aujourd’hui, je ne te visais pas directement. Je n’ai pas le droit, tu fais tant pour moi…

A peine avait-elle entendu les premiers mots de son ami qu’Airi avait relevé la tête pour le fixait un peu gênée de l’entendre se justifier. Lorsqu’il lui avoua qu’il ne l’évitait pas elle en particulier, elle sentit comme un poids s’envoler au creux de son estomac. Elle se sentait tellement soulagée mais ce fut de courte durée. Il avait dit qu’il n’avait pas le droit de se montrer distant après tout ce qu’elle avait fait pour lui. Elle voulut répliquer… Pourquoi n’aurait-il pas le droit ? La voyait-il différemment de la façon dont elle le voyait ? Elle eut un pincement au cœur à cette idée mais ne put l’exprimer car déjà Izumi avait repris la parole.

Izumi : Hier… soir. Je me suis expliqué avec Akira, tu sais Akira. Ca fait au moins cinq ans que je le connais, on a tant partagé ensemble, et je… je lui ai toujours caché ce que tu sais déjà. Pris de remords, je suis allé lui parler. Et… Il l’a très mal pris. Normal, à sa place j’aurais réagi pareil. Mais… Il ne me fait plus signe, il ne m’attend plus, ne me parle plus… Et c’est horrible. J’ai perdu mon meilleur ami, Airi… Je suis fini.

Alors c’était ça. C’était ça la raison qui avait bouleversé son ami toute la journée. Maintenant qu’elle savait, Airi se sentait bien ridicule de lui avoir dit toutes ces choses. Non seulement Izumi n’avait pas eu une vie facile jusqu’à présent mais maintenant il venait de perdre son meilleur ami faute de franchise. Elle l’avait écouté, les larmes lui montant aux yeux de le voir si malheureux de nouveau et ne pouvait s’empêcher d’en vouloir un peu à Akira d’être aussi égoïste et de ne pas chercher à comprendre ce par quoi était passé Izumi. Cette scène, elle avait l’impression de l’avoir déjà vécu et en même temps c’était différent. Ils n’étaient plus de parfaits inconnus l’un pour l’autre. Izumi comptait beaucoup plus maintenant et sans doute plus qu’elle ne l’imaginait. Mais malgré les sentiments qui avaient changés entre eux, la jeune fille eut la même réaction que la première fois. Sans un mot et doucement elle quitta le lit du garçon et s’approcha de lui avant de le prendre dans ses bras.

Airi : Shuuut ! Ne dis pas de telles choses s’il te plaît… Tu as connu bien pire que ça !

Relâchant soudainement son étreinte, Airi s’agenouilla devant lui avant de lui prendre les mains dans les siennes et de lever son regard vers lui pour lui offrir le sourire le plus chaleureux qu’elle pouvait faire.

Airi : Je sais que c’est dur mais… Laisses lui le temps de digérer. Si vous étiez si proches tout les deux, il finira par revenir vers toi. Ne baisse pas les bras maintenant… En plus tu sais bien que tu peux compter sur moi !
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Kanzaki Izumi
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MessageSujet: Re: Petite discussion entre amis [Pv Izumi]   Petite discussion entre amis [Pv Izumi] EmptyMer 4 Nov - 21:12

      Bon, l’histoire de la peur du noir n’avait été que de courte durée. Airi avait peur de l’obscurité, c’était un fait, Izumi ne savait pas pourquoi et ne chercherait pas à le savoir si ce n’était pas la jeune fille qui se confiait d’elle-même. Il n’était pas assez curieux pour vouloir souvent glaner des informations sur la vie des autres. Lui s’était confié à Airi car elle avait eu l’air d’en savoir long sur son histoire, et il en avait éprouvé le besoin. Ce soir-là, le jeune homme étouffé, comme s’il subissait une strangulation particulièrement violente, comme si un poids énorme le faisait sombrer. Et Airi lui était apparu comme la lumière dont il avait eu besoin, ce lest qu’il avait cherché. En se confiant à elle, le poids sur sa conscience s’était considérablement allégé bien que pas complètement, sinon il ne serait pas non plus allé tout raconter à Akira, mais au moins la sensation d’étouffement s’était échappé un court moment. Mais voilà que cette sensation était revenue depuis ses aveux douloureux à son meilleur ami qui avait mal pris cette sorte de trahison et avait coupé les ponts. Pendant combien de temps ? Nul ne le savait, pas même Akira qui ne pouvait pas prévoir pendant combien de temps il ferait la tête à Izumi. Une semaine ou deux ? Quelques mois ? Des années ? A vie ? Aucune idée. Mais pour revenir à l’histoire du noir, Airi n’avait jamais trop étalé sa propre vie, s’étant plutôt concentrée sur le fait d’aider son nouvel ami à surmonter tout ce qui lui tombait dessus en même temps. C’est vrai ça, d’Airi, Izumi ne connaissait pas grand-chose, ne serait-ce qu’elle partageait sa classe depuis la seconde et qu’elle avait un père policier. Elle le lui avait raconté en disant qu’elle s’en serait servi d’alibi et de menace si cela avait été nécessaire le soir où elle avait rappliqué au bar, cosplayée en trentenaire. Cependant, de son amitié avec le jeune Shota qui avait décédé dans son lit d’hôpital, il ignorait tout. Jamais elle n’avait mentionné quoi que ce soit sur ce sujet. Et puis, la demoiselle semblait toujours heureuse et sereine, elle souriait tout le temps. Jusqu’à maintenant Izu’ ne s’était jamais posé la question mais peut-être que ces sourires quotidiens cachaient une douleur plus profonde, et peut-être que l’obscurité la lui rappelait. Mais il ne fallait pas trop en demander à un garçon et pour l’instant, son problème principal restait celui de sa querelle sèche avec Akira. Un jour peut-être il prendrait les devants et demanderait à la jeune fille de lui parler un peu d’elle.
      Lorsque le jeune tennisman avait demandé, tout de même surpris, pourquoi elle n’avait pas songé à allumer les lumières du couloir, elle n’avait rien répondu. Peut-être de la gêne, ou alors elle n’y avait pas pensé et préférait ne rien répliquer. Sans doute se souvenait-elle de leur premier échange verbal qui n’avait pas été des plus agréables à entendre : Izumi n’avait eu de cesse de reprocher tout et rien à la pauvre Fujiwara qui avait juste tenté de lui venir en aide, il ne lui avait même pas laissé le temps ni le droit de s’expliquer, sauf à la fin où elle avait haussé le ton aussi fort que lui. Elle avait du répondant, de la répartie et savait élever la voix lorsque la situation l’imposait.

      Elle lui avait fait part de son malaise quant à ses manières maniaques de ranger toutes ses affaires scolaires parce qu’elle était là, enfin c’était ce qu’il avait saisi à travers ses paroles, mais il comprit qu’il y avait un très léger quiproquo lorsqu’elle pouffa de rire en plaçant sa main sur sa bouche pour atténuer le bruit de son rire aigu. Surpris de la voir hilare, enfin c’était tout de même un bien grand mot pour quelqu’un qui avait été secouée d’un rire pendant une fraction de seconde, Izumi la regarda sans un mot, affichant une mine surprise. Puisque le problème ne venait pas du fait que l’ordre parfait la gênait, et qu’elle ne semblait pas décidée à lui expliquer où il avait eu faux, le jeune homme se pencha et récupéra ses affaires éparpillées ça et là. Il était capable de les égarer s’il les laissait joncher au sol un peu trop longtemps …
      Airi cependant ne tarda pas à reprendre la parole pour signaler à son ami qu’elle avait eu l’impression plus ou moins désagréable qu’il l’avait évitée aujourd’hui. C’était vrai, dans un sens, quotidiennement il venait lui dire bonjour lorsque celle-ci arrivait en classe, faisant quasiment toujours partie des premiers arrivés, et là rien. Il était resté assis à sa chaise en repassant sa leçon de la veille, enfin c’était l’impression qu’il donnait car à ce moment-là Izu’ se souvenait que sa tête était vide de toute concentration et qu’il avait la sensation étrange de flotter, comme si le monde autour de lui devenait flou et n’existait plus. Mais il avait évité tout le monde, sans viser la demoiselle en particulier. Il ne voulait discuter avec personne, préférant une bonne solitude pour mieux réfléchir et se punir, en quelque sorte. Il se rappela aussi, pendant le silence qui survint entre les deux adolescents, que le fait qu’Akira et lui arrivent séparément ce matin-là avait suscité pas mal de bruit et de rumeurs parmi les élèves de la 3B. Mais qu’importe, il avait toujours réussi à contrer les ragots des autres, sans doute qu’il fallait qu’il y ait droit un jour.
      Elle lui avait demandé d’oublier ce qu’elle avait dit. Cependant elle avait déclenché en lui nombre d’émotions qui ne demandaient qu’à être partagées avec elle, à sortir de cette enveloppe charnelle qui les emprisonnait. Peut-être que si la demoiselle n’avait pas énoncé son sentiment d’être fuie à voix haute, Izumi aurait continué à éviter tout contact avec elle et elle serait partie sans rien dire, comprenant le combat s’était achevé avec un match nul avant même d’avoir débuté. Mais voilà, il en avait été ainsi, le destin ou je ne sais quelle entité supérieure avait décidé que ce serait ce soir et pas un autre que le jeune homme se confierait à son amie. Il avait fallu que ce soit le lendemain de ce qui avait causé cet état de léthargie. D’un côté, ce n’était pas plus mal, il serait soulagé plus vite. Pas entièrement, un poids pareil ne pouvait pas disparaître complètement sous prétexte que vous en avez parlé à quelqu’un, mais tout de même.

      Alors il avait commencé par lui avouer qu’il l’avait bel et bien évitée, elle ne s’était fait aucun film là-dessus, mais contrairement à ce qu’elle pensait, elle n’était en rien visée et cela avait concerné tout son entourage. Il avait ajouté qu’il n’avait pas le droit de mal agir envers elle, car elle faisait tellement de choses pour l’aider, il ne pouvait pas se permettre de la blesser volontairement. Elle avait levé la tête, d’un air gêné, mais elle n’avait pas une mine réjouie. Qu’avait-il dit de déplaisant ? Aucune idée. En tout cas, il poursuivit en racontant ce qui s’était passé avec Akira. Il lui avait tout raconté, en détail, lui avait parlé d’Airi, de sa vie, de son travail nocturne … Avec tout ce que lui avait balancé celui qui répondrait au titre de meilleur ami, normal qu’Aki ait du mal à digérer tout de même. Mettez vous à sa place deux minutes, la personne avec qui vous partagez tous vos délires, vos peines et compagnie vous avoue qu’en fait elle vous a caché la plus grosse partie de son existence même et que ce qu’elle a fait n’est pas très catholique, voire pas du tout ! Comment réagir avec le sourire face à une telle révélation … On ne peut pas tout simplement. Ainsi le basketteur s’était sans doute éloigné un temps pour réfléchir dans son coin à toute cette histoire, et finirait par revenir. Il ne pouvait pas balayer cinq ans de forte amitié comme ça tout de même !
      Airi eut alors une réaction identique à celle de la dernière fois, dans la chambre miteuse du bar : elle se leva doucement, s’approcha du jeune homme assis sur la chaise de son bureau désormais, la tête entre les mains. Elle l’étreignit affectueusement. Izumi ne broncha pas et la laissa faire. Les battements de son cœur s’accélérèrent, chose qui ne s’était pas produite lorsqu’elle l’avait enlacée la première fois. Mine de rien, ce changement physique le perturba ; il savait ce que cela pouvait signifier mais ne l’admettait pas. Airi était son amie, sa confidente, une jeune femme en qui il avait confiance … Mais était-ce seulement ça ?

      AIRI ~ Shuuut ! Ne dis pas de telles choses s’il te plaît… Tu as connu bien pire que ça !

      Sans doute avait-elle raison, ce n’était pas pour autant qu’il parvenait à surmonter la situation avec le sourire. Akira était comme un frère pour lui, il avait partagé tant de choses … C’était grâce à lui qu’il avait vu grandir sa passion pour le Tennis, lorsque le don juan venait lui raconter ses problèmes de cœur, comme quoi il sortait avec une telle mais se sentait irrévocablement attiré par une autre mais qu’une troisième voulait sortir avec lui en sachant qu’il était déjà pris, Izumi était toujours une oreille attentive dans ce genre de moments et même s’il n’y connaissait pas grand-chose à l’époque, il faisait ce qu’il pouvait. Et même aujourd’hui il n’en connaissait pas plus, ce n’était pas se taper des trentenaires voire plus âgées qui l’avaient rendu plus mûr ou plus savant dans le domaine ! Y aurait-il encore des moments comme ça, à rire pour un rien, à réfléchir ensemble, à travailler ensemble même … ?
      Airi s’était détachée et lui tenait à présent les mains. Izu’ était déstabilisé, son rythme cardiaque avait gardé son allure vive et intensive, et le contact entre la peau de la jeune fille et la sienne n’arrangeait pas les choses. Cependant il ne laissa rien paraître de son trouble et se contenta d’afficher une mine dépitée.

      AIRI ~ Je sais que c’est dur mais… Laisses lui le temps de digérer. Si vous étiez si proches tout les deux, il finira par revenir vers toi. Ne baisse pas les bras maintenant… En plus tu sais bien que tu peux compter sur moi !

      Izumi laissa planer le silence quelques instants. Elle avait raison, il voulait penser comme elle, il voulait espérer autant qu’elle le faisait, mais c’était plus difficile lorsque c’était vous le concerné. Elle était extérieure à la dispute, elle disait seulement ce que n’importe quel être chaleureux et amical dirait à quelqu’un d’aussi déprimé qu’Izumi en cet instant. Elle n’allait pas non plus lui dire « bah tant pis pour ta poire hein, tu récoltes ce que tu sèmes ! ». Là, Izu s’enfoncerait encore plus. Et le soutien d’Airi lui faisait énormément de bien.

      IZUMI ~ Oui, je sais que je peux compter sur toi. Heureusement d’ailleurs, tu es bien la seule à être restée à mes côtés malgré tout ! Tu ne dois pas être faite comme les autres. Mon passé ne t’ébranles pas plus que ça, je ne t’effraie pas … Pourtant, je suis … Un monstre.

      Il était au bout du rouleau. Il avait supporté trop de choses et ce depuis trop longtemps. Il avait voulu assumer les problèmes financiers de la famille dû au fait que ni son père ni sa mère n’avait de diplôme pour s’assurer un bon salaire, voilà où ça l’avait mené. On dit toujours que les enfants ne doivent pas se mêler des affaires des parents, Izumi en était la preuve vivante. Sils avaient voulu protéger leurs fils, ils auraient refusé son aide. Mais, têtu, il aurait persisté. Mais voilà, Izu avait un trop grand cœur et faisait constamment passer les autres avant lui et voilà où ça l’avait mené.

      IZUMI ~ Arigatô Airi … Merci d’être là. Je … Arigatô Gozaimasu. Yoroshiku onegai shimasu (je m’en remets à toi).

      Dans ce sens, il voulait dire qu’il s’en remettait totalement à elle. Il lui accordait définitivement sa confiance, et si elle acceptait de rester à ses côtés pour l’épauler, il jouerait le jeu, parce qu’il en avait envie. Et il l’avait encore appelée par son prénom, et les battements de son cœur ne ralentissaient pas.
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MessageSujet: Re: Petite discussion entre amis [Pv Izumi]   Petite discussion entre amis [Pv Izumi] EmptyVen 6 Nov - 0:12

Airi ne s’était pas faite d’idées, son ami Izumi l’avait bel et bien évité toute la journée et même si son cœur se serra en l’apprenant, elle ne put réellement lui en vouloir. Bien sûr, elle ne le connaissait pas depuis très longtemps pour prétendre connaître tout de sa personnalité. Mais s’il y avait bien une chose qu’elle avait retenu de leur premier échange, c’est que le jeune homme n’était pas du genre à mâcher ses mots et ménager son interlocuteur. Elle le connaissait franc mais pas blessant volontairement. Et elle ne se trompait pas en pensant cela puisqu’il lui avoua par la suite qu’elle n’avait pas été la seule à être visée par son comportement. Seulement contrairement à certain, Airi ne s’était pas aperçue de la distance qu’il y avait soudainement entre le jeune homme et Yabuki Akira. Elle ne connaissait ce dernier que de nom et de réputation bien qu’elle n’y prête pas réellement attention. Elle savait surtout que lui et Izumi se connaissaient depuis longtemps et qu’il était le meilleur ami du jeune homme. Cela dit, elle s’offusqua légèrement lorsqu’il lui confia qu’il n’aurait pas du être aussi distant avec elle. Qu’il n’avait pas le droit de se comporter comme ça après tout ce qu’elle avait fait pour lui. Elle comprit le sens de ses paroles mais ne put s’empêcher d’être révolter à l’idée qu’il la hisse sur un piédestal. Elle avait peur de cela car elle ne voulait pas qu’il mette de la distance entre eux uniquement parce qu’elle lui avait tendu la main au moment où il en avait le plus besoin. Elle ne pouvait pas assurer que n’importe qui en aurait fait autant pour lui mais cela n’avait rien d’extraordinaire pour elle. Elle tenait à lui et par cette réflexion, elle craignait qu’il ne la voit pas comme une amie mais comme quelqu’un à qui il devait quelque chose. Elle n’avait pas agi comme elle l’avait fait pour qu’il se sente redevable de quoi que se soit envers elle. Mais comment pourrait-il le savoir ? Jusque là, Airi ne lui avait pas confié grand-chose d’elle-même ni de sa vie même s’ils étaient de plus en plus proches tous les deux il était normal qu’il ne comprenne pas la raison qui l’avait poussé à l’aider. La jeune fille voulut prendre la parole pour le reprendre, se justifier et surtout écarter tout malentendu mais Izumi ne lui laissa pas le temps pour cela. Il continua son récit pour lui avouer finalement ce qui l’avait tracassé au point d’avoir éviter tout le monde au cours de la journée. Airi avait bien comprit que quelque chose était à l’origine de son attitude mais elle se rendit compte qu’elle n’avait pas pensé à la bonne raison. La jeune Nao et son amie Haru n’y étaient pour rien. Pas plus qu’Izumi ne culpabilisait de l’avoir quitté aussi rapidement. En réalité, le jeune homme avait tout avoué à son meilleur ami sur son passé douteux comme sur ses problèmes financiers. Le pauvre Akira avait du tomber de haut en apprenant que son meilleur ami avait dû se prostituer pour subvenir à ses besoins comme à ceux de sa famille. La jeune fille pouvait tout à fait comprendre la réaction du jeune basketteur, de prendre ses distances vis-à-vis de son ami pour faire passer la pilule mais elle ne comprenait pas qu’il lui en veuille de ne pas s’être confié plus tôt. Airi ne voyait pas le choix d’Izumi comme un manque de confiance envers son ami mais plus un moyen de se protéger de la déception des autres. Un moyen de préserver son amitié avec son colocataire aussi indemne qu’au début, sans jugement. Airi comprenait cela puisqu’elle l’avait plus ou moins vécu à la mort de Shota. Elle avait détesté le regard compatissant des gens de l’hôpital tout comme les paroles qu’ils lui avaient dites dans le but de la réconforter. Tout le monde faisait attention à ne pas faire allusion à la chambre de Shota ou encore à un patient atteint de la même maladie lorsqu’elle était dans les parages. Toutes ces choses qui la renvoyait exactement à ce souvenir douloureux et au fait qu’elle était une fille différente à cause de ce qu’elle avait traversé. La peine de son ami, la jeune fille pouvait la comprendre même si jamais elle ne le lui dirait de peur d’être trop présomptueuse.

Alors lorsqu’elle le vit perdre espoir une nouvelle fois, avachi sur sa chaise de bureau, la tête dans les mains, elle ne sut rien faire d’autre que de l’enlacer comme la première fois qu’elle l’avait vu désemparé devant elle. Airi n’avait pas réfléchi avant d’agir, le voir ainsi, elle avait ressenti le besoin de le réconforter, de le protéger peut être. Heureusement pour eux, elle ne sentit pas les battements de cœur du garçon qui s’emballait. Si cela avait été le cas, elle l’aurait sans doute lâché, gênée par la situation. Lorsqu’elle ouvrit la bouche pour parler, elle se trouva maladroite et inefficace. En quoi lui rappeler qu’il avait connu pire situation pourrait l’aider à le réconforter ? Elle le lâcha sans prévenir pour s’agenouiller devant lui. Elle avait besoin de croiser son regard, de voir par elle-même ce qu’il ressentait pour tenter de l’aider à remonter la pente. Malgré tout, elle attrapa ses mains dans les siennes, sans se préoccuper de savoir si cela dérangeait le principal intéressé. De toute façon, comment pourrait-elle savoir que ce simple contact suffisait à le déstabiliser, il gardait malgré tout une mine si triste qu’elle resserra un peu plus son étreinte. Les mots qui suivirent lui vinrent plus facilement que lorsqu’elle avait pris la parole plus tôt pour le rassurer. Ce qu’elle avait dit, elle le pensait réellement et l’espérer en même temps mais elle ne parvint pas à lui décrocher un sourire ou même une lueur d’espoir. Pourtant elle espérait tellement radoucir ses traits. Au lieu de ça, il garda le silence sans la quitter du regard. Ce blanc la mit mal à l’aise et elle voulut détourner le regard. Elle venait de se rendre compte à quel point ils étaient proches physiquement tout les deux et elle voulut lui lâcher les mains mais n’en eut pas l’occasion.


Izumi : Oui, je sais que je peux compter sur toi. Heureusement d’ailleurs, tu es bien la seule à être restée à mes côtés malgré tout ! Tu ne dois pas être faite comme les autres. Mon passé ne t’ébranles pas plus que ça, je ne t’effraie pas… Pourtant, je suis… Un monstre.

Le jeune homme avait rompu le silence et le simple fait d’entendre le son de sa voix lui fit oublier son embarras. En même temps, ce qui lui avoua l’ébranla légèrement. Pas le fait qu’il sache qu’il pouvait compter sur elle. Ca elle le lui avait dit la première fois et ne disais jamais rien au hasard. Non ce qui la bouscula se fut le fait qu’il lui soit reconnaissant de rester à ses côtés malgré tout ce qu’elle savait de lui. Elle eut mal au ventre d’entendre ça, lorsqu’il parlait d’elle, elle avait l’impression d’être une sorte de messie. Elle ne se forçait pas à être gentille avec lui ni à rester près de lui. Elle voulait juste l’aider à retrouver le sourire car elle avait envie de le voir rire, elle avait envie de l’entendre lui parler de banalités, qu’il soit aussi insouciant que son meilleur ami Akira. Elle avait réussi à redevenir la Airi insouciante et souriante qu’elle était avant Shota, elle savait que Izumi arriverait à sortir de tout çà et elle voulait l’aider parce qu’elle avait été touché par lui au départ et parce qu’elle tenait à lui maintenant. Alors elle ne voulait pas l’entendre se dénigrer.

Airi : Pourq… Arrêtes s’il te plaît de te traiter de monstre… Tu n’es pas un monstre …

Elle tenta de ne pas s’emporter de trop, elle ne voulait pas l’accabler mais elle sentit malgré tout qu’elle avait montait un peu le ton. Elle n’était pas fâchée contre lui, elle était fâchée contre Akira qui l’avait rejeté et poussé à croire ce genre de chose. Elle était fâchée contre les parents d’Izumi qui ne s’étaient jamais demandés quoique se soit sur l’origine de l’argent que touché Izumi, elle était fâchée contre elle-même de se sentir aussi impuissante devant lui.

Airi : Tu… Tu n’es pas un monstre… Les monstres sont égoïstes et méchants… Alors que toi… Tu n’as fait ça que pour le bonheur de tes parents…

Elle serra un peu plus fort ses mains sur les siennes, la tête baissée pour fuir son regard désemparée, pour ne pas pleurer sans doute, cherchant désespérément à lui ôter cette idée de la tête par tous les moyens à sa portée. Elle avait tellement mal de l’entendre dire de telle chose, de le voir si mal.

Izumi : Arigatô Airi… Merci d’être là. Je… Arigatô Gozaimasu. Yoroshiku onegai shimasu.

En entendant son prénom, Airi releva la tête un peu confuse, pour croiser le regard d’Izumi encore une fois. C’était la deuxième fois qu’il l’appelait par son prénom. Elle était gênée et heureuse à la fois. Mais pourquoi donc ? Ils étaient amis tout les deux rien de plus… Elle sourit malgré tout, de l’entendre la remercier d’être toujours là pour lui. Elle avait envie de le prendre une nouvelle fois dans ces bras. Toujours ce besoin d’étreindre pour réconforter. Shota lui avait dit un jour qu’il avait moins mal au cœur lorsqu’elle le prenait ainsi. Comme si le fait qu’elle le serre dans ses bras faisait fuir la douleur qui l’étreignait à longueur de journée. Mais là, il ne s’agissait pas d’un petit garçon allongé dans un lit d’hôpital. Airi avait devant elle, un ami déboussolé, et elle se trouvait déjà bien effrontée d’avoir agi comme elle l’avait fait.

Airi : Je… C’est pas grand-chose… Je… Je ferais de mon mieux pour t’aider !

Baissant de nouveau le visage pour en dissimuler ses joues rougissantes, elle lâcha enfin les mains du garçon, gênée par la situation et se sentant de plus en plus maladroite et inutile. Assise par terre, elle n’osait plus croiser le regard de son ami, ne sachant plus vraiment quoi faire. Elle avait envie de rester près de lui et en même temps ne savait pas ce qu’elle pourrait lui apporter de plus pour lui remonter le moral. Mais le pire, c’était sans doute qu’elle ignorait pourquoi elle se sentait si gênée soudainement alors qu’elle ne le devait pas, que ce n’était pas elle qui devait l’être et surtout pour ce genre de motif. Stupides sentiments tellement compliqués à comprendre.
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MessageSujet: Re: Petite discussion entre amis [Pv Izumi]   Petite discussion entre amis [Pv Izumi] EmptyVen 6 Nov - 23:34

      Il était rare de voir un garçon se rendre malade à l’instar d’Izumi pour une histoire d’amitié. Enfin, c’est ce que l’on se plaisait à croire, un garçon est sans doute plus fragile que ce qu’on le pense. Chacun est sensible à ceux qui l’aident à construire sa vie. Pour sa part, Izumi avait rencontré Yabuki Akira à son entrée au collège. Cela faisait donc un peu plus de cinq ans désormais que les deux mâles se connaissaient et se côtoyaient quotidiennement. Pourtant, les deux concernés étaient les parfaits opposés : Izumi était de nature calme et réservée, se contentant de très peu et s’adonnant à des jeux simples et qui ne coûtaient rien, étudiant avec sérieux. Akira quant à lui s’intéressait déjà aux regards que pouvaient porter les demoiselles de leur collège sur sa personne, il s’amusait avec elles, leur plaisaient, il étudiait avec sérieux mais pas aussi régulièrement que son ami. Il avait déjà intégré le club de Basket de l’école, passait plus de temps derrière sa balle plutôt qu’à repasser ses contrôles. Il était distrait en classe, et Izu se souvint alors qu’au début de leur amitié, il passait du temps à aider Akira à réviser parce qu’à force de buller il n’arriverait à rien. C’était ainsi que ce dernier avait acquis un niveau de travail correct et régulier, à force de persévérance. Ils avaient partagé leurs goûts respectifs pour le sport, Basket pour Akira, Tennis pour Izumi.
      Akira avait invité à plusieurs reprises son ami chez lui, mais le contraire ne s’était jamais produit. Izu avait à l’époque prétexté que sa mère était souvent fatiguée de son travail et n’aimait pas voir du monde à la maison, à cause du bruit, excuse très crédible que le jeune basketteur avait acceptée sans insister d’ailleurs. Ils se parlaient de tas de choses, lorsque le jeune coureur était embêté à cause de deux filles qui lui plaisaient en même temps, il demandait conseil à Izumi. Quant à ce dernier, il avait pris Akira pour modèle afin de se sociabiliser un peu, lui qui n’était pas très loquace et réservé.
      Arrivés au lycée, les deux comparses s’étaient suivis en se retrouvant dans la même classe. Pas trop de changement d’attitude, Aki devint vite la coqueluche du lycée avec la plupart des filles à ses pieds grâce à son physique alléchant. Izu n’était bien sûr pas en reste, lorsqu’il accompagnait son ami quelque part on entendait des sifflements et des murmures comme quoi « Il est pas mal non plus le pote de Yabuki, je crois qu’il s’appelle Kanzaki », mais il n’avait pas le charisme de son camarade, cette aura qui attirait les gens comme des mouches. Parce qu’il n’attirait pas que les demoiselles dans ses filets, nombre de garçons avaient joint le club de Basket pour avoir la classe d’Akira derrière un ballon, et parce qu’ils en étaient jaloux. Izumi lui restait constamment en retrait, et son attitude effacée refroidissait même les plus enhardies. Que voulez-vous, on ne se refait pas !
      En deuxième année ils en remirent une couche : toujours dans la même classe, le studieux réservé et le rêveur charismatique. Ils faisaient bien la paire ces deux-là ! Ils avaient une réputation toute entière dans Fuyu. Il fallait dire que beaucoup s’étaient demandés comment ces deux personnes diamétralement opposées avaient pu nouer une si grande amitié. Mais c’était aussi simple que cela : ils avaient vu au-dessus des apparences et avaient senti qu’ils s’entendraient bien. Leur amitié était solide et belle, sans souillure, enfin jusqu’à aujourd’hui. Oui, Izumi avait la désagréable sensation d’avoir souillé son amitié si précieuse avec Akira à travers ses mensonges et ses non-dits. Il en était malade, c’était quelqu’un de tellement important pour lui ! Lui qui avait toujours été un garçon solitaire. D’abord fils unique, aucun frère ou aucune sœur pour jouer, il n’avait pas eu de meilleur succès à l’école où il préférait étudier que de jouer avec les autres. Et aujourd’hui, pour avoir menti depuis cinq ans et plus pour protéger ceux qu’il aimait, il les perdait … Il avait perdu Akira, avait fait souffrir la jeune Nao qui n’avait rien demandé à personne, juste à offrir son cœur à la personne qu’elle affectionnait, s’était attiré les foudres de Haru à qui il n’avait pourtant jamais trop parlé, et aussi celles de Yuuko qui s’était vite rapprochée de Nao à l’époque puisqu’elle-même désirait sortir avec Akira et Nao avec Izumi. Elles s’étaient noué une relation d’entraide, et Yuuko n’avait pas apprécié de voir sa kouhai souffrir.

      Le geste d’Airi l’extirpa brusquement de ses pensées. Comme la première fois, elle s’était approchée de lui et l’avait enlacé affectueusement, déclenchant de violents battements dans son cœur affolé. Izumi avait assez vite saisi pourquoi son rythme cardiaque s’était accéléré, avec tout ce qu’il avait vécu avec Akira, il fallait être complètement à côté de ses pompes pour ne pas réussir à interpréter ce que cela signifiait. Seulement Izumi laissa ce problème de côté en tentant de conserver un visage masquant tout trouble concernant ses battements cardiaques. Son principal problème restait son meilleur ami qui avait coupé les ponts pour je ne sais combien de jours à venir, et ce qu’il pouvait hypothétiquement ou réellement ressentir pour son interlocutrice, il s’en préoccuperait plus tard. M’enfin, c’était ce qu’il pensait, mais il ne décidait pas vraiment, si la situation s’y prêtait il serait bien obligé d’y faire face. Mais tout de même, pendant que le silence s’était installé entre les deux adolescents, Izu s’était permis de réfléchir un peu à elle. Qu’était-elle pour lui ? Au départ, une camarade de classe qu’il n’avait jamais remarquée, vous me direz il ne remarquait pas grand-monde hormis Aki et quelques rares privilégiés comme les deux fanfarons du Comité, Yumiko et Tomoe. Ensuite, une fouille-merde (et passez-moi l’expression) qui n’avait eu d’autre loisir nocturne que de venir s’immiscer dans ses affaires financières et professionnelles avec son patron. Puis sa sauveuse en quelque sorte, puisque si elle n’était pas intervenue aussi sèchement Izumi serait sans doute à l’hôpital avec une côte fêlée à l’heure qu’il est. Puis petit à petit, depuis ce fameux soir, elle était devenue sa confidente. Pourquoi elle et pas Nao par exemple ? Tout simplement parce que la miss Fujiwara était venue vers lui, pour lui venir en aide, en connaissant déjà ses antécédents. Geste qu’il avait fortement apprécié au fond de lui, mais qu’il n’avait jamais exprimé à voix haute. Etant donné qu’elle était venue vers lui même en sachant qu’il se prostituait chaque soir pour avoir une paye plus mirobolante, il pouvait se permettre de lui parler de ce qui le tracassait ou l’angoissait sans redouter un quelconque jugement de sa part. Une personne qui vient vers vous même si elle sait que vous êtes une belle ordure –point de vue D’Izu évidemment, qui plus est une jeune demoiselle qui a autre chose à faire que d’aller aider le premier perdu de sa classe, ça incitait la confiance et la reconnaissance tout de même. Mais n’allez pas croire qu’Izumi ne côtoyait Airi que parce qu’il avait une dette envers elle, non, il appréciait la jeune fille et son caractère volontaire et bénévole. Il aimait son sourire chaleureux qui lui donnait envie de se battre, il aimait sa bouille toute kawaï qui ne donnait nullement envie de détourner le regard lorsqu’on lui parlait, il aimait les longues discussions sérieuses et mélancoliques qu’ils pouvaient avoir à leurs heures perdues, il aimait le soutien qu’elle lui apportait chaque jour, les efforts dont elle redoublait chaque jour pour qu’il ne perde pas espoir … Il aimait sa compagnie. L’aimait-il toute entière ? Ses battements feraient pencher la balance vers un ‘oui’ formel, mais cela ne voulait rien dire, le rythme cardiaque s’accélérait chez un garçon lorsqu’il se trouvait près d’une très belle femme. Airi était donc désirable ? Mais le cœur d’un garçon s’affolait aussi lorsqu’il tombait amoureux, comme pour une fille. C’était complexe … Mais Airi était son amie, quelqu’un qui comptait énormément pour le jeune tennisman, pouvait-il se permettre de fiche en l’air cette relation privilégiée pour la hisser au modeste rang de petite amie ? Il n’en savait rien, ses pensées étaient floues et brouillon, il ne savait plus trop que penser vis-à-vis de son amie. Mais comme déjà dit, pour l’instant présent en tout cas cela restait un problème secondaire, et il avait une plus grosse épine à s’enlever du pied. Akira.
      Airi avait parlé, lui demandant de se taire et lui signalant qu’il avait connu pire. Il le savait, merci ! Puis elle avait relâché son étreinte et Izu avait ressenti une étrange contrariété lorsqu’elle s’éloigna de lui, une espèce de frustration, ce qui le perturba davantage. Mais les battements violents redoublèrent d’intensité lorsque la demoiselle prit ses mains et les tint fermement dans les siennes. Le simple contact avec sa peau faisait s’emballer le cœur du jeune homme. Quelle histoire ! Elle lui avait ensuite conseillé de laisser Akira digérer, et que de toute façon il pouvait compter sur elle. Il lui avait répondu d’une voix éteinte qu’il le savait, et qu’il la remerciait d’être là malgré son statut de monstre. Mais Airi ne sembla pas apprécier ses paroles, surtout la fin, puisqu’elle dit en haussant le ton, surprenant le jeune homme :

      AIRI ~ Pourq… Arrêtes s’il te plaît de te traiter de monstre… Tu n’es pas un monstre …

      Izumi ne sut pas quoi répondre. Il ne savait pas comment le voyait Airi, mais lui se considérait comme tel … A vouloir protéger tout le monde, il avait fait plus de mal que de bien parce qu’il savait que ses parents réagiraient très mal le jour où ils apprendraient la nouvelle. Déjà ils n’étaient même pas encore au courant que leur fils avait démissionné de son travail dont ils ignoraient tout. Il n’osait pas leur rendre visite, ce qu’il faisait en général chaque week-end. Et cela faisait deux semaines. Il évitait tous les coups de fils de sa mère, renvoyant un message comme quoi il avait énormément de travail et pas le temps de passer les voir ou de téléphoner, les examens venaient de s’achever mais même pour les vacances d’été il était surchargé. Un beau tissu de mensonges évidemment, mais Izumi avait peur. S’il avait eu tant de mal à parler à Akira, il se sentait actuellement incapable de faire ses aveux à ses parents. Mais malgré ses prétextes, sa mère restait une maman comme les autres et s’inquiétait pour son petit oiseau, elle tentait tout de même de l’appeler chaque jour et il filtrait les appels. Cela lui serrait le cœur mais c’était ainsi. Il se sacrifiait pour le bonheur des autres.

      AIRI ~ Tu… Tu n’es pas un monstre… Les monstres sont égoïstes et méchants… Alors que toi… Tu n’as fait ça que pour le bonheur de tes parents…

      IZUMI ~ Mais il y avait d’autres manières de les aider ! Regarde où j’en suis en ayant fait ce job minable : j’ai blessé une jeune fille qui n’avait rien demandé à personne, je me suis attiré les foudres de ses amies, et encore ça ce n’est rien, j’ai perdu mon meilleur ami à qui je dois tout depuis mon entrée au collège et je mens à mes parents parce que je n’ose même plus les croiser ! Je me sens … minable.

      Il ne pouvait s’empêcher de se rabaisser, il en avait gros sur le cœur et le positif, il ne le voyait pas. Il ne le voyait plus. Avant, même si son travail était astreignant et répugnant, il savait que la journée il rirait avec Akira, il irait faire du Tennis avec son club, il s’ouvrirait un peu plus aux autres, il ferait de nouvelles connaissances … Tout ça, il était en train d’y perdre goût tellement il avait la sensation d’avoir touché le fond.
      Ensuite, Izumi qui avait baissé la tête presqu’en même temps qu’Airi la releva doucement pour la remercier d’être là, l’appelant pour la seconde fois par son prénom. Mais qu’avait-il aujourd’hui ? Elle allait finir par se douter de quelque chose, malgré son visage ne trahissant aucun trouble sentimental. Elle releva la tête à son tour, et l’observa fixement, gênée. Elle la rabaissa presque aussitôt après lui avoir souri mais Izumi avait eu le temps d’apercevoir les rougeurs de ses pommettes. Elle aussi avait des symptômes douteux ? Izu réprima un soupir d’incompréhension face à leur relation à tous les deux. Il s’abstint je disais, car mieux vaut éviter de mettre la puce à l’oreille de la jeune femme.

      AIRI ~ Je… C’est pas grand-chose… Je… Je ferais de mon mieux pour t’aider !

      Il sourit. Il avait envie de l’étreindre comme elle l’avait fait précédemment. Cette proximité, il commençait à en éprouver le besoin et ça le dérangeait. Il ne pouvait pas admettre que sa relation avec elle puisse changer du jour au lendemain … Et puis, c’était déjà tellement gentil de sa part de l’accepter tel qu’il était, fallait pas trop en demander non plus ! Elle avait lâché ses mains, à son grand regret, et se retrouvait assise par terre. Izumi réfléchit et se dit que c’était la seule personne qui pouvait lui apporter un peu de réconfort en ce moment. Il se leva, et s’installa sur la moquette à côté d’elle. Il posa alors sa tête lourde sur l’épaule de la jeune fille, veillant à ne pas lui faire mal, et murmura :

      IZUMI ~ Ton soutien est actuellement la seule chose de réel sur laquelle je peux compter. Je … Je crois que j’ai besoin de toi. Alors …

      Il ne termina pas sa phrase, pas parce qu’il n’osait pas dire la fin mais surtout parce qu’il ne savait pas vraiment ce qu’il avait voulu dire par ce « alors ». Perdu, malheureux, avec un poids énorme sur les épaules, Izumi n’avait besoin que d’une chose : un peu de chaleur et d’humanité dans un monde où il se croyait perdu à jamais. Il avait l’impression d’avoir foutu sa vie en l’air. Il ferma les yeux et resta positionné comme ceci, la tête sur l’épaule de la jeune fille. S’il en avait eu l’audace, il se serait allongé sur ses genoux. Mais cela n’était pas poli du tout et Izu n’aurait jamais osé offenser Airi. Il aurait pourtant bien aimé qu’elle passe ses doigts sans ses cheveux, on lui avait toujours dit que c’était apaisant et relaxant.
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Fujiwara Airi
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MessageSujet: Re: Petite discussion entre amis [Pv Izumi]   Petite discussion entre amis [Pv Izumi] EmptySam 7 Nov - 21:51

Bien qu’elle ne puisse se vanter d’avoir beaucoup d’expérience vu son jeune âge, c’était la première qu’Airi rencontrait une personne qui ait aussi peu d’estime d’elle-même. Izumi n’avait pu une vie facile jusque là et même maintenant, il avait encore des difficultés à surmonter mais il ne se plaignait pas. Il gardait tout pour lui, la preuve, il l’avait évité toute la journée au lieu d’aller la voir pour lui confier ce qu’il avait sur le cœur. Elle ne lui en voulait pas de la tenir à l’écart, après tout ils ne se connaissaient pas depuis très longtemps. Cependant elle avait fini par se rendre compte qu’il n’était pas du genre à voir les choses de manière positives, qu’il préférait prendre toutes les responsabilités dans le but de soulager les autres ou pour ne pas les blesser davantage. Sinon pourquoi aurait-il continué aussi longtemps ce travail dégradant ? Et malgré tout, il continuait de ne pas croire en lui-même, de ne pas voir à quel point au contraire il était une bonne personne. Les mauvaises personnes exploitent sans remords les autres, lui n’avaient pas trouvé d’autres choix, n’avaient voulu décevoir personne. Alors lorsqu’Izumi lui fit remarquer qu’elle n’était pas comme les autres, s’étonnant qu’elle ne soit pas plus effrayer par lui, elle n’avait pu s’empêcher de penser que ce n’était pas lui le monstre mais les autres qui l’avaient laissé tomber. Elle ne se sentit pas flattée de la particularité qu’il lui donna, non pas qu’elle en fut blessée mais, pour elle, c’était une manière naturelle de réagir. Elle se peina de constater que personne d’autre avant elle n’avait fait ce qu’elle avait entreprit de faire. Elle n’était une héroïne, ne possédait pas de talents particulier ni de super pouvoir. Elle était juste une fille normale alors pourquoi avait-elle été la seule à agir ?

Le terme monstre qu’il utilisa pour se qualifier la révolta énormément. C’est pour cette raison qu’elle ne put s’empêcher d’être un peu dur lorsqu’elle lui demanda d’arrêter de se dénigrer. Elle aurait voulu que sa voix ne soit pas aussi dure lorsqu’elle avait repris la parole et le regretta amèrement lorsqu’elle remarqua la mine surprise de son interlocuteur. Elle ne voulait qu’il se méprenne comme il s’était mépris sur ses intentions la première fois. Seulement elle ne l’avait jamais considéré comme un monstre même lorsqu’elle s’était retrouvée seule dans cette chambre miteuse alors qu’il hurlait sur elle. Ce n’était pas comme cela qu’elle le voyait car elle n’était pas le genre de fille à juger sur les apparences ou à se fier uniquement aux rumeurs. Elle ne prenait en compte que son propre jugement, même lorsqu’on la mettait en garde contre certaines personnes. C’est ainsi qu’elle s’était faite sa propre idée sur Izumi, l’observant silencieusement pour tenter de comprendre quel genre de personne il était. Elle avait bien vu qu’il ne dégageait aucune vanité de lui, aucune prétention ni fierté cachée de faire ce qu’il faisait. Dans son regard perdu, ce n’était pas de la perversion mais de la tristesse qu’elle y avait vu. La suite lui confirma ce qu’elle pensait d’ailleurs, bien qu’il fut plutôt sur la défensive voire même agressif au début, elle avait vu qu’il ne se plaisait pas à faire ce qu’il faisait. Elle l’avait d’ailleurs entendu de sa bouche qu’il souhaitait arrêter tout ça et pourquoi ? Pour ne pas blesser la jeune Nao qu’il commençait à apprécier de plus en plus. Si ça ce n’était pas la preuve qu’il n’était pas un monstre. Il faisait un travail dégradant et souhaitait y mettre un terme avant de commencer quoique se soit avec quelqu’un. Beaucoup de garçon ne se gênait pas pour fricoter avec plusieurs filles en même temps et la norme sociale trouvait cela presque normale et lui se considérait comme une personne réprimandable.

Comme il ne répondait pas à sa remarque un peu brusque, Airi prit les devants de se justifier un peu. Mais ces propos, elle les trouvait trop maladroit… Elle était tellement remontée contre beaucoup de choses, qu’elle n’arrivait pas à faire passer ce qu’elle voulait dire. Se contentant de n’afficher que de simples réalités et ayant plus l’impression de le blesser qu’autre chose. Elle avait envie de se mordre la langue d’être aussi incapable et se rendit compte que depuis Shota, elle n’avait pas vraiment changé. Toujours autant incapable de trouver les mots justes pour réconforter, pour soulager la peine et remonter le moral. Toujours aussi maladroite dans ses gestes et ses actions.


Izumi : Mais il y avait d’autres manière de les aider ! Regarde où j’en suis en ayant fait ce job minable : j’ai blessé une jeune fille qui n’avait rien demandé à personne, je me suis attiré les foudres de ses amies, et encore ça ce n’est rien, j’ai perdu mon meilleur ami à qui je dois tout depuis mon entrée au collège et je mens à mes parents parce que je n’ose même plus les croiser ! Je me sens… minable.

Airi : Tu ne devrais pas te sentir comme ça au contraire… Tu as décidé de ton propre chef d’arrêter ce… boulot dégradant. Toi-même… Et même si cela ne s’est pas passé comme tu l’aurais espéré, tu as eu la volonté de le faire… Une personne minable n’aurait pas eu le cran crois moi… Les minables abandonnent leur famille sans regrets, ils se préoccupent que d’eux même… Alors que toi… Quand as-tu fait quelque chose juste pour toi ?

Elle avait changé de ton pour dire toutes ces choses, un peu calmée mais toujours autant déboussolée lorsqu’il lui avouer ce qu’il pensait de lui. Mais elle voulait qu’il se rende compte par lui-même qu’il n’était pas du tout la personne qu’il croyait être. Qu’il cesse d’avoir si peu d’estime pour lui et qu’il ouvre les yeux sur son grand cœur pour rebondir. Elle avait mal de le voir au fond du trou et commençait à croire qu’elle n’arriverait jamais à lui redonner le sourire. Bien sûr elle savait que, malgré tout ce qu’elle pouvait lui dire, il n’irait mieux que si Akira revenait vers lui. Mais ça elle ne pouvait rien y faire, c’était au capitaine de l’équipe de basket de l’école de faire quelque chose et elle ne voulait pas intervenir pour le moment du moins. Elle n’avait pas la prétention de comprendre l’ami d’Izumi mais s’ils avaient été si proches l’un de l’autre depuis autant de temps, la jeune fille était persuadée qu’il reviendrait vers le jeune homme. Il fallait juste lui laisser le temps d’y penser et tout le monde savait qu’il fallait beaucoup plus de temps aux garçons pour ce genre de chose.

Ce qui arriva par la suite, Airi eut du mal à contrôler ses émotions. Le jeune homme finit par la remercier de tout ce qu’elle avait fait. Mais ce n’était pas tant le remerciement qui la troubla. Il avait une nouvelle fois utilisé son prénom et, bien qu’elle ne releva rien la première fois, cette fois ci elle ne put s’empêcher de se sentir étrange. Elle baissa rapidement la tête lorsqu’elle sentit ses joues s’échauffer mais eut du mal à garder une voix calme lorsqu’elle se montra modeste. C’était assez bizarre vu qu’ils étaient amis d’être tout à coup aussi mal à l’aise. Après tout, il n’avait fait que la remercier en se montrant moins formel, preuve qu’il devait l’apprécier tout autant qu’elle l’appréciait. Qu’il ne venait pas uniquement la voir parce qu’il se sentait redevable de quelque chose mais bien parce qu’il aimait sa compagnie. Houlà, elle allait peut-être un peu trop loin là !

Lorsqu’elle le vit bouger, Airi ne put s’empêcher de sursauter un peu, elle n’avait pas peur que quelque chose se passe entre eux, seulement elle avait été tellement plongé dans ses pensées déductives que tout le reste avait été un peu bridé. Sans voix, elle le regarda se lever pour venir s’asseoir juste à côté d’elle, sans un mot ni une explication. Elle le regarda faire, surprise et figée sur place. Pourquoi faisait-il ça tout à coup ? Ce n’était pas elle qui avait besoin de réconfort… C’était doute ce qu’il cherchait après tout puisqu’il n’hésita pas à poser sa tête sur son épaule à elle, doucement et Airi sentit se ventre se serrer lorsqu’elle sentit le contact des cheveux d’Izumi sur sa joue.


Izumi : Ton soutien est actuellement la seule chose de réel sur laquelle je peux compter. Je… Je crois que j’ai besoin de toi. Alors…

Les murmures du jeune homme n’arrangèrent pas son état loin de là. Figée sur place, elle sentait bien que ses joues devaient être plus rouges que n’importe quelles tomates bien mûres. Les poings serrés sur ses genoux, elle eut du mal à remettre ses idées dans le bon ordre pour penser à lui donner une réponse. Car oui, même si elle avait été déstabilisée par la situation, Airi avait saisi chacun des mots que lui avait confié son ami. Et comment ne pas en perdre son latin lorsqu’on entend ce genre de chose. Ok, il ne s’agissait pas d’une déclaration mais pour Airi s’était encore plus important. Il venait tout juste de lui avouer quelle place elle avait pris dans sa vie et quelle place ? Il avait BESOIN d’elle… Alors… Alors quoi Airi ?

Airi : Euh…

Bravo ! Quelle répartie ma grande… Il en aurait la bouche qui tombe tellement c’était touchant. Oui mais quoi dire d’autre ! Son cœur battait tellement vite qu’elle ne s’entendait plus réfléchir tout à coup. Et pourquoi battait-il si fort et si vite celui là ? Stupide organe vitale qui ne cesse de n’en faire qu’à sa tête plutôt qu’à celle de son propriétaire. Risquant un regard en direction du visage d’Izumi, elle se rendit compte qu’il avait fermé les yeux et semblait vouloir rester comme il était. Un sourire naquit sur ses lèvres sans qu’elle ne lui ait demandé d’apparaître. C’était la première fois de la journée qu’elle le voyait aussi serein, la première fois tout cours aussi. Et tout ça juste parce qu’il se reposait sur elle, parce qu’il avait confiance en elle et parce qu’il avait BESOIN d’elle. N’allait pas croire qu’elle se sentait satisfaite par la situation, juste soulagée, de ne pas être si inutile finalement.

Plus elle le regardait, plus elle se rendait compte qu’elle aussi avait besoin de lui. Pas de la même façon sans doute mais… Après tout ce qu’il lui avait dit, à propos de la façon dont il l’a voyait à présent, elle n’avait plus envie de le voir triste et sentait le besoin d’être avec lui. Elle n’arrivait plus à détacher son regard de lui, son visage si paisible tout à coup parsemé de quelques mèches de cheveux qui tombaient sans rien demander à personne. Comme instinctivement, elle leva doucement une main vers lui pour dégager son front et ses yeux. Il avait la peau si claire et douce qu’elle ne put s’empêcher de la toucher, de la caresser. Le front puis les joues… Elle ne se contrôlait pas vraiment et si elle y avait réfléchi, jamais elle ne l’aurait fait sans doute mais pour l’heure, elle avait le cerveau en mode off.
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MessageSujet: Re: Petite discussion entre amis [Pv Izumi]   Petite discussion entre amis [Pv Izumi] EmptyDim 8 Nov - 21:22

      Cette conversation était dure et sérieuse. Comme la première fois. Izumi, d’ordinaire si silencieux et réservé, surtout lorsque cela conservait sa vie intime et personnelle, parlait beaucoup en présence de la jeune Fujiwara. Sans doute un sentiment de confiance qu’il éprouvait lorsqu’il était en sa présence. Bien sûr, il ne lui accordait pas cent pour cent de sa confiance, il faut toujours garder une certaine limite de méfiance, car on ne sait jamais ce qui peut nous arriver … Vu comment a évolué la société d’aujourd’hui … (l’épisode de hier laisse des traces ^^’) On ne donnait son entière confiance qu’à sa famille, car quoi qu’il arrive, même si vous finissiez en prison, votre famille serait toujours là pour vous. Enfin il valait mieux l’espérer pour vous, hein … Mais souvent même les familles de criminels ou de vandales avaient beaucoup de mal à admettre leur enfant coupable ou mauvais, il y avait toujours cette chose qui faisait qu’ils croyaient encore à sa rédemption, qu’il était bon au fond de lui et qu’il y avait de l’espoir pour la suite. Certainement qu’il y en avait, mais pour cela il fallait une grande volonté, et souvent ce genre de personnes ne l’avaient pas, cette ardeur de ne pas recommencer à faire le mal autour d’eux. Si on y regardait de plus près, aux informations, il y avait bien plus de cas de récidives que ce qu’on aurait envie de le croire. Mais l’heure n’était pas au débat sur la criminalité dans le monde, que ce soit au Japon ou ailleurs, le problème restait le même de toute façon. Mais pour le moment, nous nous trouvions dans l’internat d’un lycée tokyoïte, dans une chambre de garçon, et deux adolescents discutaient de manière la plus sérieuse possible à propos d’histoires d’amitié et de personnalité. L’un avait perdu son meilleur ami en s’investissant durant presque trois ans dans un travail plus que dégradant, et se considérait désormais comme un monstre qui n’était capable que de faire souffrir les gens de son entourage. L’autre protagoniste, une jeune fille qui devait avoir le même âge que ce garçon qui se dénigrait, tentait tant bien que mal de le convaincre du contraire, qu’après tout s’il avait agi de cette manière c’était au départ pour protéger sa famille. A ses yeux, il avait voulu les aider financièrement et n’avait dégoté que ce boulot minable à son jeune âge pour leur rendre service. Mais pour ne pas les blesser, les outrager, il avait fait le choix de ne rien dire sur la nature de son travail, et pourtant ce n’était pas faute d’avoir été questionné. Combien de fois Mme Kanzaki avait insisté pour savoir dans quel genre de boulot il était pour rentrer si tard le soir, et pour ramener chaque mois une paye plus élevée que leur propre salaire ? Izumi ne les comptait plus. Mais chaque fois, grâce à son esprit vif et éveillé, il avait su malignement évincer les interrogatoires.
      Ensuite, le jeune homme avait voulu épargner son ami Akira, car lorsqu’il l’avait connu, il avait au départ ressenti de la honte en voyant comment était sa famille par rapport à celle du jeune Yabuki. Il n’avait que treize ans, il pensait qu’il avait une famille un peu anormale et n’avait osé dire qu’il vivait dans la misère et la précarité. Il avait vite compris que s’il parlait, Akira le laisserait tomber. Enfin, c’était ce que le jeune garçon avait interprété tout seul à l’époque, à force d’observer ces gens égoïstes et avides de richesse autour de lui. Alors Izu’ avait certainement redouté qu’Akira soit comme les autres, prônant la richesse et les biens matériels et fuyant la pauvreté et ceux qui la « possédaient ». Et voilà, cela faisait cinq ans qu’il lui cachait tout à cause d’une croyance naïve d’enfant. Et la veille de ce jour, Izumi avait naïvement cru que maintenant qu’ils approchaient de l’âge adulte légal, son ami pourrait comprendre. Il s’était lourdement trompé, et en subissait les conséquences. Mais il ne s’en plaignait pas, après tout à ses yeux il se contentait de récolter ce qu’il avait semé. A refuser de faire confiance cinq ans plus tôt à son ami par peur du rejet, il venait de le perdre maintenant. Il aurait sans doute moins souffert à l’époque du collège, où il venait de le rencontrer et ne savait rien de lui …

      Airi n’avait pas apprécié qu’il se dénigre en se traitant de monstre. Sa voix avait été plus dure, plus blessante peut-être, et Izumi s’était avéré surpris de l’entendre s’emballer de la sorte. Mais il n’avait rien dit tout de suite, il avait d’abord écouté ses propos pleins de bons sentiments et de choses véritables. Cependant malgré tout ce qu’elle lui avait dit, Izu avait continué dans sa lancée en disant qu’il y avait tant d’autres moyens pour gérer sa situation, mais il avait choisi la pire. Mais d’un côté, comment pouvait-on lui en vouloir ? Déjà, normalement ce n’était pas à l’enfant de sacrifier son adolescence pour réparer les erreurs de ses parents. Izu avait appris à vivre avec très peu de chose, pourquoi n’avait-il pas continué dans cette voie ? Nul ne le savait sauf lui, mais même dans sa tête cela restait franchement flou.

      AIRI ~ Tu ne devrais pas te sentir comme ça au contraire… Tu as décidé de ton propre chef d’arrêter ce… boulot dégradant. Toi-même… Et même si cela ne s’est pas passé comme tu l’aurais espéré, tu as eu la volonté de le faire… Une personne minable n’aurait pas eu le cran crois moi… Les minables abandonnent leur famille sans regrets, ils se préoccupent que d’eux même… Alors que toi… Quand as-tu fait quelque chose juste pour toi ?

      Izumi garda le silence un moment après une telle réplique de la jeune femme. Elle avait raison, alors pourquoi avait-il tant de difficultés à l’admettre ? Parce qu’il broyait du noir tout simplement, et qu’il avait fini par se persuader qu’il ne pourrait rien offrir de bon aux autres. C’était malheureux tout de même de le voir anéanti au point qu’il ne croyait même plus en lui. Il fallait toujours croire en soi, sinon on était perdu et on n’avait plus qu’à aller mettre fin à ses jours. Bien sûr je vous arrête tout de suite ce n’était pas du tout l’intention d’Izumi, il estimait que certaines personnes l’appréciaient encore malgré tout, au moins Airi, et qu’elle ne méritait pas de souffrir encore plus. Mais oui, s’il n’avait eu personne qui s’intéressait à lui, peut-être aurait-il songé à cette solution radicale ? Ce serait tout de même un peu extrême …

      IZUMI ~ Je sais qu’au fond c’est toi qui a raison, mais quelque chose en moi m’empêche de marcher dans ton sens. Je … Je ne sais pas.

      La conversation était ensuite un peu tombée à plat, un silence s’installant tranquillement entre eux. Il l’avait par la suite remerciée de se tenir encore à ses côtés, l’avait encore une fois appelée par son prénom et cela avait fait faire un rebond à son pauvre cœur meurtri. Il avait toujours ses mains dans celles d’Airi, celle-ci lui avait certifié avec une grande gêne qui se lisait tellement sur son visage qu’elle ferait son possible pour l’aider et que ce qu’elle faisait actuellement n’était pas grand-chose. Mais elle avait lâché ses mains. Le contact entre leurs deux peaux lui déplaisait ? Izumi se sentit contrarié, mais il n’aurait su contrôler ce sentiment qui l’envahissait. L’emballement de son cœur lorsqu’Airi s’approchait de lui ou touchait ses doigts ou une autre partie de son corps, comme quand elle l’étreignait, et cette déception lorsqu’elle s’éloignait. Il ne contrôlait rien, alors fichu pour fichu, il se leva et vint prendre place à côté de la demoiselle assise par terre. Il eut même l’audace de poser sa tête sur son épaule et n’en éprouva nulle gêne, juste un sentiment de bien-être et d’apaisement. Niché là, il se sentait plus serein, plus disposé à suivre le raisonnement logique d’Airi concernant son cas pas si désespéré que cela. Il lui dit ensuite qu’il avait besoin d’elle, ne termina pas sa phrase parce qu’au final il n’avait rien de plus à ajouter, et finit par fermer les paupières. Le « euh » de Airi en guise de réponse à ce qu’il avait dit fut très … pertinent. Izumi eut presque envie de rire face au manque de répartie de la demoiselle sur ce coup-là.
      Etant donné qu’il avait les yeux clos, il ne pouvait pas voir qu’Airi avait serré les poings d’embarras, ni ses joues empourprées.
      Il ne s’attendait par contre pas du tout à sentir les doigts d’Airi effleurer son visage. Il sentit qu’elle dispersait ses mèches de cheveux rebelles, mais elle ne s’arrêta pas là : elle caressa lentement son front puis enchaîna avec ses joues. Le jeune homme frissonna à ce contact et son cœur ne cessa de s’emballer, toujours plus frénétiquement. Cette sensation de bien-être l’envahissait de plus en plus et il n’osait pas ouvrir les yeux de peur que les caresses s’arrêtent … Il se sentait bien comme ça, pourquoi changer ? Il avait presque envie de se laisser glisser et d’atterrir l’air de rien sur ses genoux. Mais là aussi elle risquait d’être si surprise qu’elle cesserait ses gestes.
      Il la laissa donc faire pendant un moment, gardant le silence, respirant le plus doucement possible. Sans doute sentait-elle les frissons qui parcouraient tout son corps à travers ses doigts. Il finit tout de même par ouvrir les yeux lentement, il n’avait pas vu le visage de la jeune femme depuis un petit bout de temps. Il ne s’attendait pas à la voir penché juste au-dessus de sa tête, et il rougit légèrement. Ne sachant pas vraiment pas quoi dire, il se contenta de la remercier une nouvelle fois :

      IZUMI ~ Arigatô …

      Il la regardait droit dans les yeux, cherchant peut-être à se noyer dedans. Un peu perdu, il ne savait même pas comment réagir face à cette situation qui lui échappait. La soirée avait commencé qu’il faisait son travail d’une humeur maussade et défaitiste, Airi avait débarqué et maintenant il se reposait sur son épaule et l’observait avec un regarde tendre. Tendre ? J’ai dit tendre ? Mais il cherchait quoi au juste ? En tout cas une chose est sûre, il n’avait pas les mêmes sensations que lorsqu’il avait cru ressentir quelque chose pour Nao. A ce moment-là, il s’était contenté d’éprouver les symptômes que tout être masculin normalement constitué a devant une jolie fille. Là c’était totalement différent, il y avait sans doute un peu de cela, mais ce qui était le plus fort, c’était cette envie irrépressible de rester près d’elle, appuyé contre elle, de lui parle, de toucher sa peau, de se laisser caresser la sienne … Cette sensation de bien-être ne le quittait plus. Son cœur battait si fort … Il ne se contrôlait plus, les caresses de la jeune femme avaient décuplé son envie d’être avec elle, près d’elle, et aussi ce besoin d’elle. Il leva la tête, rapprocha dangereusement son visage près de celui de la demoiselle, prêt à l’embrasser sans doute … Mais au dernier moment, il se ravisa, reprenant peu à peu ses esprits. Et si elle ne l’entendait pas de cette oreille ? et s’il l’offusquait en faisant un tel geste ? La dernière fois qu’il avait embrassé une fille sincèrement sans lui demander son avis, elle s’était enfuie à toutes jambes. Il ne voulait pas réitérer l’expérience, et surtout pas avec Airi. Il tenait un peu trop à elle à ce stade pour vouloir la blesser. Il se recula donc, et retrouva sa position initiale, niché sur son épaule.

      *Mais qu’est-ce que j’allais faire …* fulmina-t-il intérieurement.

      Mais elle avait dû comprendre son intention, ses joues s’empourprèrent davantage et il balbutia, contrarié :

      IZUMI ~ Ah, ano … Gomen …
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Fujiwara Airi
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MessageSujet: Re: Petite discussion entre amis [Pv Izumi]   Petite discussion entre amis [Pv Izumi] EmptyMer 11 Nov - 17:02

Izumi ne semblait pas vouloir changer d’avis sur son propre compte malgré tout ce qu’Airi pouvait lui dire. Heureusement ou malheureusement pour lui, elle n’était pas le genre de fille à baisser les bras rapidement. Qu’importe le nombre de fois qu’Izumi se dénigrait, perdait espoir ou n’avait plus confiance en lui, la jeune fille avait bien décidé d’être là pour lui. C’était une promesse qu’elle lui avait faite lors de leur première rencontre et elle comptait bien la tenir. Alors lorsqu’il lui avait trouvé un autre moyen de lui prouver qu’elle avait tord de croire en lui, qu’il avait été lâche de ne pas trouver une meilleur solution, elle n’avait pas perdu espoir de lui ouvrir les yeux. Il n’avait certainement pas fait le bon choix lorsqu’il avait accepté de jouer les hôtes dans ce bar miteux mais il n’avait pas fait ça par profit personnel ou elle ne savait quelle autre raison écœurante. Ca elle le savait, lui aussi sans doute mais il continuait de se persuader qu’il aurait pu choisir un autre moyen si vraiment il l’avait voulu. Oui mais il l’avait voulu puisqu’il avait tenté de quitter son job lorsqu’elle était arrivée dans sa vie. Elle le lui rappela d’ailleurs vu qu’il semblait ne plus vouloir s’en souvenir, tout comme elle lui demanda la dernière fois qu’il avait vraiment agi égoïstement. Elle ne cherchait pas à le provoquer à ce moment là, elle espérait simplement qu’il ouvre les yeux de lui-même sur la situation qu’il avait vécu. Elle ne voulait pas l’enfoncer ni lui rappeler ce qu’il avait été obligé de faire juste qu’il se rende compte par lui-même qu’il n’était pas le monstre qu’il pensait être. Elle en savait quelque chose… Un monstre, elle en avait connu un il y a quelques années… Qui avait emprunté de l’argent à de mauvaises personnes, un monstre qui n’avait pas trouvé meilleure solution que d’abandonner femme et enfant pour échapper à ses problèmes, un homme qui n’était même pas venu un seul jour au chevet de son fils mourant ni même le jour de son enterrement. Même si au départ la somme d’argent, il l’avait emprunté pour payer les frais d’hôpitaux de Shota, son père n’avait pas cherché à trouver une solution plus honnête. Il avait choisi une option mais pas la meilleure et il n’avait pas su assumer son choix par la suite. Izumi était tout le contraire, il avait choisi et trouvé un job raisonnable au début, dans l’unique but de soulager ses parents financièrement.
Une fois de plus le jeune homme laissa planer le silence entre eux. L’avait-elle blessé en tenant de tels propos ? Elle espérait bien que non vu que ce n’était pas du tout le but ici. Airi cherchait surtout à le revaloriser, lui remonter le morale. Sans doute ne serait-il pas dans cet état pitoyable ce soir s’il ne s’était pas disputé avec son meilleur ami. Quel imbécile ce Kanzaki, laisser tomber Izumi dans une situation pareille. Remarque, Airi ne savait pas vraiment comment elle aurait réagi à sa place. Bien sûr elle était persuadé qu’elle n’aurait jamais laissé tomber un ami après ce genre de révélation mais elle n’était pas vraiment objective en disant cela. Le simple fait de voir Izumi ravagé par la honte et le désespoir suffisait à lui faire penser qu’elle aurait soutenu n’importe qui après qu’il se soit confié aussi gravement sur une histoire comme celle du jeune homme.


Izumi : Je sais qu’au fond c’est toi qui a raison, mais quelque chose en moi m’empêche de marcher dans ton sens. Je… Je ne sais pas.

Il avait enfin retrouvé la parole, toujours autant peu confiant de lui-même mais avouant pourtant qu’elle avait raison. N’importe qui aurait sans doute été satisfait d’entendre de la bouche de son interlocuteur qu’il avait raison. C’était toujours agréable à entendre ce genre de remarque. Mais Airi ne s’arrêta pas là-dessus. Non ce qui la marqua le plus fut le fait qu’il y avait toujours quelque chose dans l’esprit de son ami qui l’empêchait d’aller de l’avant, qui l’empêcher de remonter la pente sur laquelle il s’était laissé doucement glisser en silence, pour ne blesser personne. Et maintenant qu’elle était là, prête à lui tendre la main pour l’aider à sortir de cette situation, Airi avait vraiment du mal à le convaincre de s’accrocher à elle. Elle le regarda d’un air grave mais sans perdre de sa douceur pour ne pas le blesser davantage. Il avait besoin de soutien pas de blâme de sa part et elle le lui fit ressentir en serrant un peu plus ses mains qu’elle tenait encore au creux des siennes. Elle aurait voulu répliquer une nouvelle fois, ajouter quelque chose pour qu’il voie de lui ce qu’elle voyait elle. Mais elle n’en fit rien, persuadé que ce n’était pas la bonne chose à faire vu l’énergie qu’il dépenser à se convaincre qu’il ne valait rien malgré tout ce qu’elle pouvait lui dire. Elle laissa tomber le silence entre eux, pensant qu’il valait mieux laisser passer un peu de temps avant de reprendre.

Izumi repris une nouvelle fois la parole à son attention, la remerciant d’être toujours là pour lui, sans jamais le juger ni le laisser tomber malgré tout ce qu’il était. Mais ce ne fut pas les remerciements qui bouleversèrent le plus la jeune fille. Le jeune homme l’avait une nouvelle fois appelé par son prénom, chose peu commune en générale et qui signifiait souvent beaucoup pour une fille. Elle n’avait pas vu les choses venir, trop préoccupé par ce qui le tourmentait lui pour voir qu’ils étaient plus proches l’un de l’autre qu’elle ne le pensait. Entendre son prénom dans la bouche d’Izumi la fit frissonner et rougir sans qu’elle ne puisse contrôler quoique se soit. Pourquoi était-elle si gênée tout d’un coup alors qu’elle n’avait pas réagi la première fois ? La première fois elle se souciait plus d’apporter un peu de chaleur dans le cœur blessé du garçon que de la façon dont il l’avait appelé mais là, il avait brisé le silence pour prononcer son prénom, elle ne pouvait lus l’ignorer et se sentit étrange. Elle n’aurait su dire pourquoi et rien n’arrivait plus à lui traverser l’esprit que la voix d’Izumi qui l’appelait Airi. Elle avait finit par lâcher ses mains, fuyant le regard du jeune homme pour chercher à lui dissimuler la jolie couleur rouge que prenait ses joues sous la gêne de l’entendre l’appeler par son prénom. Elle ne comprenait pas pourquoi elle se sentait comme ça, ne s’étant jamais demandé s’il pouvait être plus qu’un ami dans son cœur ou son esprit. Elle savait juste qu’elle souffrait lorsqu’il avait mal. Qu’elle avait le besoin d’être près de lui lorsqu’il n’avait pas le sourire. Qu’elle ne voulait jamais le laisser seul lorsqu’il était triste ou perdu. Mais ce n’était pas ce que l’on ressentait pour un ami cher ? Airi ne savait plus quoi penser et le réflexe de couper le contact de leurs peaux lui parut un choix judicieux pour éviter tout quiproquo en attendant d’avoir les idées claires… Oui enfin, c’était sans compter la réaction d’Izumi qui ne le prit pas de la même manière. Stupéfaite et sans voix, elle le regarda venir la rejoindre pour finir s’asseoir sur le sol juste à ses côtés. Une nouvelle vague de frissons la parcourut lorsqu’il posa sa tête sur son épaule et qu’elle sentit quelques mèches lui chatouiller la joue. La suite ne fut pas plus fameuse pour la pauvre répartie de notre jeune fille qui ne trouva rien à dire lorsqu’il lui avoua qu’il avait besoin d’elle. A un autre moment peut être aurait-elle fulminé intérieurement de ce manque de réaction mais elle se sentait bien incapable de faire quoique se soit. Elle était juste une victime de son état, subissant sa gêne et son incapacité de répondre pour la première fois depuis très longtemps. Mais cela ne dura pas très longtemps, heureusement pour eux d’ailleurs… N’ayant rien trouvé d’intelligent ou de réconfortant à dire, la jeune fille se tourna enfin vers le visage d’Izumi, espérant y trouver une réponse mais elle ne vit que ses yeux clos et son visage apaisé. Elle ne put s’empêcher de se sentir attendrir par cette vision et ne contrôla pas sa main lorsque celle-ci se leva doucement pour dégager délicatement le front du jeune homme des cheveux qui lui barraient le visage. Si elle avait pu réfléchir à ce moment, sans doute aurait-elle rapidement retiré sa main pour ne pas paraître ridicule ou lui faire croire des choses dont elle n’était même pas sûre. Mais encore une fois, son côté raisonnable avait été séquestré dans un coin de sa tête par ses sentiments et son insouciance.
Airi sentit à peine les frissons qui parcoururent le corps de son ami et comme il ne bougeait pas ni n’ouvrait les yeux, elle continua insouciante. Laissant glisser tendrement ses doigts sur cette peau chaleureuse encouragée par l’expression sereine du visage du jeune homme et guidée par cette envie irrésistible de le toucher. Elle aurait pu continuer longtemps ses caresses, sans se préoccuper de rien mais Izumi finit par ouvrir les yeux et lorsqu’elle s’en rendit compte, elle ramena rapidement sa main sur ses jambes. Elle voulut détourner le regard pour cacher à Izumi qu’elle était embarrassée d’avoir agi de la sorte et qu’il s’en soit rendit compte. Le rouge devait une nouvelle fois colorer son visage et le jeune homme devait s’en être aperçu mais il ne lui fit pas remarquer, lui-même ayant de jolies couleurs.


Izumi : Arigato…

Pourquoi ? Pourquoi la remerciait-il tout d’un coup ? Si encore elle lui avait apporté des paroles encourageante mais non… Elle avait juste laissé ses petits doigts fins se balader sur les traits de son visage, sans lui demander son avis. Le simple fait d’y penser la gênait énormément mais elle ne pouvait pas se cacher ni même détourner son regard de lui. Airi ne pouvait s’empêcher de plonger ses yeux dans les siens, sans bouger ni même parler. C’était troublant car elle ne savait pas quoi penser et la tendresse avec laquelle Izumi la regardait ne faisait rien pour arranger les choses. C’était la première fois qu’elle voyait ce regard chez lui qui lui était destiné à elle.
Airi n’eut pas plus de réaction lorsqu’elle le vit se détacher d’elle pour avancer doucement son visage vers le sien. Inutile de dire qu’elle avait compris l’intention du jeune homme… Incapable de faire le moindre geste pour l’empêcher de s’approcher de plus en plus près, elle ne put que le regarder avancer son visage vers le sien, son cœur battant de plus en plus fort au creux de sa poitrine. Puis plus rien… Sans prévenir, Izumi avait changé d’avis semblait-il, éloignant son visage du sien pour la reposer doucement sur son épaule. Les yeux fixant toujours l’endroit où c’était tenu le visage d’Izumi deux seconde plutôt, la bouche entrouverte par la surprise, Airi ne remarqua même pas que son camarade rougissait, la tête blottit au creux de son cou. Sans qu’elle ne s’y attende le moins du monde, la jeune fille se sentit contrariée que rien ne se soit produit. Alors elle était déçue ! Déçue qu’Izumi ne pose pas ses lèvres sur les siennes, qu’il change d’avis sans plus d’explications. Mais pourquoi ? Après tout ils étaient amis tout les deux ? Ce n’est pas de la déception mais du soulagement qu’elle devrait ressentir. Elle n’avait jamais pensé à lui que comme un ami, quelqu’un d’important pour elle. Mais important jusqu’à quel point ? C’était bien la première fois qu’elle se posait cette question et plus elle y réfléchissait plus elle commençait à voir qu’il n’était plus un ami à ses yeux depuis longtemps. Sinon pourquoi était-elle dérangée lorsqu’elle l’avait vu avec Nao les derniers temps où ils étaient encore un couple ? Pourquoi était-il la première personne qu’elle cherchait du regard le matin en entrant dans la classe ? Pourquoi avait-elle eu si mal ce matin et tout le reste de la journée lorsqu’il l’avait ignoré ? Sans s’en rendre compte, Airi avait fini par le considérer plus que comme un simple ami.


Izumi : Ah, ano… Gomen…

Surprise d’entendre soudainement des excuses, la jeune fille tourna rapidement son regard vers lui pour tenter de comprendre. Mais il n’ajouta rien de plus et elle vit enfin qu’il rougissait d’avoir agi comme il l’avait fait. Ces excuses… Les avait-il faite parce qu’il regrettait d’avoir essayé de l’embrasser ? Peut être s’était-il rendu compte au dernier moment qu’il n’avait pas envie d’être avec elle de cette manière. Elle se sentit soudain blessée par ses excuses. Pourquoi avait-il voulu l’embrasser s’il ne l’aimait pas comme elle l’aimait ? Elle ne lui avait rien demandé et aurait préféré qu’il ne fasse rien plutôt qu’il commence quelque chose pour finalement la laisser tomber.
Le visage baissé, il aurait suffit à Izumi qu’il la regarde un instant pour y lire toute la déception qu’elle ressentait. Les poings serrés sur ses cuisses, elle ne chercha cependant pas à se dégager de lui car elle voulait malgré tout garder ce contact avec lui.


Airi : En fait… C’est plutôt à moi de m’excuser…

Maudit soit le cerveau d’une fille parfois… Airi avait fini par croire que le jeune homme avait compris depuis longtemps ce qu’elle ressentait pour lui. S’il avait voulu l’embrasser c’était sans doute parce qu’elle avait dû, sans s’en rendre compte, lui montrer qu’elle en avait envie. Elle avait l’impression de le pousser à être gentil avec elle parce qu’elle l’avait sorti d’un mauvais pas. Bien sûr il lui avait dit qu’il avait besoin d’elle mais peut être s’était-elle emballée en pensant que c’était sa simple présence dont il avait besoin. Elle avait honte à présent, et peur aussi… Doucement elle sentit les larmes lui venir au bord des yeux et elle avala difficilement sa salive avant de reprendre.

Airi : Je… Je suis désolée… Je ne pensais pas que tu… te sentais obligé de répondre à mes sentiments…

Même si elle avait tenté de cacher sa douleur et sa peine, la voix de la jeune fille fut un peut trop sanglotante à son goût lorsqu’elle prit la parole. Pour Airi, c’était tellement évident qu’il agissait ainsi dans le doute qu’elle le laisse tomber s’il ne partageait pas ce qu’elle ressentait pour lui. Maintenant c’était elle qui se voyait comme un monstre. Avait-elle vraiment agi jusqu’à présent en lui laissant sous entendre qu’elle attendait quelque chose de lui en retour ? Pourtant elle n’attendait rien de lui, elle voulait juste l’aider et maintenant juste être avec lui. Mais peut être ce juste être avec lui était devenu trop étouffant pour le jeune homme ?

Airi : Je suis vraiment désolée… vraiment ! Pardon si je t’ai blessé, je veux pas que tu te forces avec moi… Je…

Elle avait de plus en plus de mal à parler et sans qu’elle ne puisse la retenir, une larme s’échappa et roula lentement sur sa joue.
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Kanzaki Izumi
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MessageSujet: Re: Petite discussion entre amis [Pv Izumi]   Petite discussion entre amis [Pv Izumi] EmptyJeu 12 Nov - 20:51

      Alors qu’il avait toujours réussi à mener sa petite vie de lycéen banal tout en conciliant ses activités nocturnes, voilà que quelques chamboulements avaient eu lieu dans la vie de notre cher Izumi et ça n’avait pas l’air de l’aider à aller mieux. Au contraire, l’accumulation des événements récents lui avaient fait définitivement perdre confiance en lui, déjà qu’il en avait peu. A ses yeux d’adolescent perdu, il pensait qu’il avait fait du mal à trop de gens, y compris sa famille, mais qu’ils ne le savaient pas encore. Malgré tout ce qu’il pouvait dire de mauvais sur lui, et le fait qu’il se dénigre ouvertement sans chercher à prendre une main tendue, la jeune Airi qui lui tendait cette main essayait tant bien que mal de tout faire pour qu’il la saisisse. Cependant, elle avait vite compris que son ami avait beaucoup de mal à admettre qu’elle pouvait avoir raison et trouvait toujours un moyen de répondre négativement à ce qu’elle lui avançait comme preuves. Pour certains, c’aurait été largement décourageant et plus d’un aurait renoncé devant un être aussi borné et muré dans le négatif qu’Izumi Kanzaki. Mais lorsque comme lui on avait cette impression d’avoir tout perdu, ou presque, il était un peu normal de ne pas sourire à tout va et vient et de chanter sa joie sous tous les toits. Izumi avait juste le cœur tellement serré qu’il en avait la nausée, et ressentait comme un étouffement. Ces sensations, il les avait ressenties pour la dernière fois lorsqu’il avait compris à quel point ses parents avaient des difficultés à payer son année scolaire. Au lieu de s’engager dans ce bar miteux et mal famé, il aurait peut-être mieux fait d’arrêter les études ? Et se mettre à travailler directement … Mais le jeune garçon était plus ambitieux que ses paternels et désirait faire un métier digne de ce nom, et non pas enchaîner les petits boulots mal payés comme sa mère ou son père. Il avait cherché autour de lui quelqu’un de susceptible de l’embaucher, mais à seize ans que voulez-vous trouver ? Ce fut donc la consécration lorsque ce patron de pub avait accepté de le prendre à l’essai ! Bien sûr Izumi était encore bien naïf à l’époque et ne savait pas ce qui passait dans ce genre de bars. Naïf et innocent, voilà ce qu’il était. Mais son innocence, il l’avait vite perdue en commençant à travailler là-bas. Dans tous les sens du terme. Depuis il avait grandi et porté un jugement autre sur tout ça. Nao lui avait ouvert les yeux quand il avait été attiré physiquement par elle et voulait passer plus de temps avec elle. Il avait trouvé cela égoïste et malsain de continuer d’œuvrer dans l’ombre pour faire des choses pas très catholiques alors qu’il côtoyait une jeune lycéenne de seize ans, aussi innocente qu’il l’était au même âge. Alors il avait pris cette décision de tout arrêter, parce que cela devenait même dangereux, il s’en rendait malade, à dormir trois heures par nuit et se lever tôt pour terminer ses devoirs. Comment faisait-il pour garder le niveau en classe ? Bonne question. Il avait sûrement quelques facultés scolaires et surtout, contrairement à beaucoup de ses camarades de classe, il n’était pas dissipé en cours, même en côtoyant de très près Yabuki Akira.
      Il avait donc vu son employeur pour lui demander au moins d’arrêter son job d’hôte, et cela s’était soldé en coups de poings et insultes. Une jeune femme était intervenue, et cette image resterait gravée dans la tête d’Izumi. Elle s’était interposée entre eux, avait remis le patron à sa place, autant au plan physique que moral, et l’avait entraîné loin du champ de bataille si je puis dire ainsi. L’ayant traîné dans une chambre qui servait aux clientes après avoir subtilisé la clé à un collègue, elle s’était dévoilée et s’était en fait avérée être sa camarade de classe qu’il n’avait jamais remarquée. Fujiwara Airi. C’était de cette manière peu commune qu’il l’avait rencontrée, cette fille douce et adorable dont il avait désormais tant besoin et sur qui il était appuyée, à l’instant même, les yeux clos. Son épaule était fine, et douce, malgré le tissu qui la recouvrait. Pendant ce moment de silence et de tranquillité, Izumi s’était senti apaisé et avait repensé à sa rencontre avec la demoiselle. Bien qu’elle soit peu anodine, Izu’ chérissait cette rencontre au fond, car elle avait non seulement marqué un tournant décisif dans sa vie, mais aussi entraîné le début d’une amitié qui serait peut-être de courte durée, vu comme la situation était en train d’évoluer. Car, pouvait-on seulement rester l’ami de quelqu’un pour qui nos sentiments étaient chaque jour plus fort ?
      Au début, le lendemain de la fameuse soirée par exemple, Izumi ne parlait qu’à demi-mots à la jeune fille. Même si elle l’avait aidée, il était encore un peu blessé dans sa fierté d’homme d’avoir été tiré de ce mauvais pas par une femme. Que voulez-vous contre la fierté masculine, vous ? Et puis, il avait commencé à sortir avec Kagami Nao en pensant développer des sentiments amoureux pour elle. Mais il s’était vite avéré que ce n’étaient que pure attirance physique. Izumi avait coupé court à cette relation qui terminerait malsaine s’il se forçait à rester à ses côtés pour lui donner un faux aperçu du bonheur. Il en avait assez de mentir aux gens, il n’allait pas non plus se mettre à raconter des salades en falsifiant ses sentiments. Non, il n’était pas mauvais et essayait toujours de penser aux autres. Et en larguant Nao au bout de deux semaines, il n’avait fait que penser à elle en se disant qu’elle souffrirait un bon coup puis qu’elle jugerait cela comme une belle expérience plus tard. S’il restait longtemps avec elle, la plaie aurait plus de mal à cicatriser. Il ne s’était pas une seule fois dit qu’il pourrait rester avec elle juste pour se vanter d’avoir un peu d’amour. Non. Ce n’était pas le genre de la maison.
      Malgré tout, il ne s’était que lentement rapproché d’Airi qui était directement venu le voir dès sa rupture avec Nao. Sur le coup, il avait cru qu’elle voulait encore jouer ses fouineuses et savoir les détails de l’histoire, parce qu’elle voulait mettre le grappin sur lui, mais il avait eu tout faux. D’une sincérité considérable, elle était venue le voir et lui avait juste demandé s’il allait bien. Il avait hésité et lui avait expliqué qu’il était tiraillé de nombreux sentiments depuis qu’il avait démissionné de son travail. Elle l’avait écouté avec attention et n’avait rien jugé. Ce jour-là, Airi avait été une oreille attentive et une épaule sur laquelle se reposer, comme ce soir-là, même si la dernière fois c’était au sens figuré. Et depuis, elle était devenue sa confidente. Ils ne se parlaient que peu durant les séances de cours, mais ils s’étaient mis à manger ensemble de temps à autre au réfectoire, elle venait parfois vérifier qu’il allait bien lorsqu’il travaillait au foyer … Une relation amicale et sereine s’était instaurée entre les deux adolescents et Izumi avait vite compris que la compagnie d’Airi lui faisait beaucoup de bien. Etant une fille sincère, avenante et à l’écoute, il ne pouvait qu’apprécier sa présence de toute manière. Elle n’était pas pot de colle, juste attentionnée. Et il ne savait pas ce que cela cachait derrière. Faisait-elle cela par pitié pour sa misérable vie ? Si c’était cela, il en serait extrêmement déçu, Izu refusait de recevoir de la pitié des gens. Attendait-elle quelque chose en retour ? Seule elle pourrait le lui dire, et ce ne serait pas lui qui irait le lui demander. En tout cas, toujours est-il qu’aujourd’hui comme les autres fois, elle avait senti que quelque chose n’allait pas et était directement venue le voir dans sa chambre. Sur le coup, il s’était senti surpris, mais seulement parce qu’il était tellement concentré dans ses devoirs qu’il s’était comme déconnecté du reste. Après tout, avec un peu d’habitude, il s’était attendu à la visite de la jeune femme. De lui-même, en bon jeune garçon peu loquace, il ne serait pas allé se confier directement à elle, mais lui raconter ses problèmes quand elle se déplaçait ne le gênait pas pour autant.

      Alors même, au final il était heureux qu’elle soit, heureux qu’elle ait tout fait pour lui remonter le moral et les bretelles, heureux que malgré son défaitisme apparent, elle ne renonce pas et ne parte pas en haussant les épaules, dépitée. Il était tout aussi heureux qu’elle n’ait pas bronché lorsqu’il avait osé poser sa tête lourde d’émotions sur son épaule frêle. Au contraire, au lieu d’avoir une réaction gênée ou offusquée, la demoiselle avait commencé par retirer les mèches traînant ça et là sur son front pour ensuite laisser glisser ses doigts sur la peau pâle du jeune homme. Ce toucher était drôlement agréable et Izumi qui avait déjà auparavant fermé les yeux ne les avait pas rouverts, histoire de profiter au maximum de ces douces caresses déclenchées par Airi.
      Puis il avait rouvert les yeux au bout d’un moment et les caresses avaient immédiatement cessé. Contrarié, le jeune homme avait fini par rougir lorsqu’il avait eu la présence d’esprit de se rendre compte que son visage frôlait presque celui d’Airi, penchée sur lui. Mais cet instant avait été de courte durée, elle avait redressé le visage et ramené ses mains sur ses jambes comme gênée de la situation. Motivé par ses impulsions intérieures, Izumi n’avait fait qu’écouter son instinct et surtout son cœur et s’était redressé pour approcher de nouveau le visage de poupée d’Airi, avec une intention bien arrêtée dans son cerveau. Cependant, comme si l’on lui avait coupé l’herbe sous les pieds au dernier moment, il s’était ravisé, redoutant de se retrouver dans la même situation qu’avec Nao, et que la jeune fille sur laquelle il se reposait depuis quelques minutes maintenant prenne peur suite à ce baiser volé. Contrairement à la situation première où il avait mené le geste jusqu’au bout sans autant réfléchir qu’à ce moment-là, il avait d’abord pensé à ce qu’aurait pu ressentir Airi si ce baiser n’était pas désiré. Après tout, même s’il l’avait durant un moment soupçonnée d’attendre quelque chose de lui, que connaissait-il des sentiments réels de la jeune troisième année ? il n’avait droit de la forcer en rien, alors il s’était réinstallé sur son épaule en s’excusant maladroitement de son geste inachevé. S’était-il excusé d’avoir été trop loin ou d’avoir été trop lâche d’être allé jusqu’au bout ? Qui sait. Il n’avait pas remarqué la frustration qui semblait se lire sur le visage de son interlocutrice puisqu’il ne la regardait plus. Rouge comme une tomate, ce qui lui arrivait peu souvent, lui qui maîtrisait son sang-froid comme personne, il observait délibérément ses pieds comme si ce regard fixe allait lui offrir les réponses qu’il cherchait avec tant de conviction.

      AIRI ~ En fait… C’est plutôt à moi de m’excuser…

      Nani ? Qu’avait-elle dit ? Izu avait failli sursauter de surprise. Pourquoi désirait-elle s’excuser ? De quoi surtout ? Elle n’avait aucune raison apparente de le faire, du moins aux yeux du jeune homme. Elle avait tout fait pour qu’il se sente mieux ce soir, pourquoi devrait-elle s’excuser ? Il ne comprenait pas. Mais elle semblait déterminée à terminer sa phrase, vu la suspension qu’elle y avait laissé, et pour ne pas casser son élan avec un « Nani ? » à deux yens, il se tut et patienta pour avoir le fin mot de l’histoire.

      AIRI ~ Je… Je suis désolée… Je ne pensais pas que tu… te sentais obligé de répondre à mes sentiments…

      Re Nani ? Obligé de répondre à ses sentiments ? Mais pourquoi diable disait-elle cela ? Brusqué, étonné, Izumi se redressa et se remit en position assise et non pas avachi comme il l’était quelques secondes plus tôt, histoire de bien voir le visage de la jeune fille. Il était sombre, parcouru d’une ombre qu’il eut du mal à saisir. Mais il finit par admettre qu’elle semblait triste. Et puis cela s’entendait dans sa voix, plus éteinte que d’ordinaire. Mais elle ne semblait pas avoir terminé de parler et encore une fois le jeune nippon décida de ne pas l’interrompre. Chamboulé, il essayait d’interpréter la situation avec ses yeux de garçon. Déboussolé, il ne comprenait pas comment il avait fait pour faire changer l’attitude d’Airi aussi radicalement. De toute façon, le jour où un gars comprendra une fille du premier coup n’est pas encore arrivé !

      AIRI ~ Je suis vraiment désolée… vraiment ! Pardon si je t’ai blessé, je veux pas que tu te forces avec moi… Je…

      Alors là il restait sur les fesses si je puis dire, vu qu’il l’était déjà. Muet, abasourdi, il fallu du temps avant que son cerveau soit de nouveau irrigué. C’est comme s’il avait été momentanément court-circuité. Se forcer, lui ? C’était tout de même mal le connaître, la sincérité était peut-être la plus belle de ses qualités lorsqu’il s’en servait à bon escient ! Lorsqu’il avait désiré embrasser Airi quelques minutes plus tôt, il avait été plus que sincère. Mais il avait redouté la réaction de la demoiselle et refusait de la blesser, pourtant c’était apparemment ce qu’il venait de faire. Décidément il avait encore tout faux. Au moins il saurait que certaines filles avaient peur du baiser, et d’autres le quémandaient presque. Après, peut-être que cela était dû à l’âge, Nao avait deux ans de moins qu’Airi. Mais, pour cette dernière, aurait-ce été son premier baiser s’il avait mené son geste à bien ? Qui sait.
      La voix de la demoiselle était tremblante, étouffée. Le cœur d’Izumi, déjà bien compressé, se resserra encore un peu. Voir Airi triste était une grande première pour lui et il était perdu. Il l’avait toujours vue tout sourire ou avec une mine boudeuse lorsqu’il était têtu comme une mule. Mais là !! Zut alors !
      Une larme roula sur la joue d’Airi. Izumi s’alarma. Il ne pouvait plus rester statique une seconde de plus ! Il se mit sur ses genoux, s’approcha d’elle et tendit une main. Il récupéra la larme avant qu’elle ne tombe et caressa au passage la joue de la jeune fille. Tentant un sourire compatissant, il dit d’une voix qui se voulait rassurante mais qui sonna caverneuse et inquiète :

      IZUMI ~ Ne pleure pas … S’il te plaît. Surtout à cause de moi. Je ne mérite même pas tes larmes.

      Il laissa une pause pendant laquelle il caressa de nouveau sa joue, plus longtemps peut-être. Fixant délibérément ce doux visage si triste, il sentit à nouveau l’envie de l’embrasser, mille fois plus forte peut-être. Mais avant tout, dissiper le malentendu.

      IZUMI ~ Je ne me force en rien. Tout à l’heure, si j’ai renoncé, ce n’était pas pour ce que tu croyais. Je le voulais vraiment mais … J’ai eu peur de te blesser, et c’est exactement ce que je viens de faire en me ravisant j’ai l’impression.

      Sa voix était peut-être aussi éteinte que celle de la jeune fille et pourtant il voulait tout faire pour lui faire comprendre le plus rassurant possible. Il avait enfin admis qu’il ressentait plus que de l’amitié envers sa camarade, et cela semblait finalement réciproque malgré toutes ses craintes. Alors, pourquoi se priver ? Si cela pouvait lui rendre son sourire et lui permettre d’être heureuse …
      Lentement, il approcha son visage du sien, puis il finit par poser doucement ses lèvres sur les siennes. Timide, il passa une main derrière le cou d’Airi et prit celle de la jeune fille avec son autre main de libre. Légèrement hésitant, il espérait qu’elle prolongerait cet instant et qu’il aurait enfin réussi à lui offrir ce qu’elle désirait. Il resserra sa main dans la sienne et fit onduler ses doigts sur la peau de son cou. Il se sentait extrêmement bien en ce moment même. Heureux, serein, apaisé. Airi était la personne dont il avait besoin. La seule qui pouvait encore le sauver et lui faire remonter la pente sur laquelle il avait malencontreusement glissé trois ans auparavant.
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Fujiwara Airi
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MessageSujet: Re: Petite discussion entre amis [Pv Izumi]   Petite discussion entre amis [Pv Izumi] EmptyLun 16 Nov - 23:51

Si Airi devait donner une raison à l’origine de tout ça, du fait qu’elle soit intervenue dans la vie d’Izumi, pour lui apporter une aide que personne ne lui avait jamais proposé, elle serait bien en mal de vous répondre. Sans doute y aurait-il des gens qui, à sa place, n’aurait pas agi par hasard. Non pas que son attitude soit due au hasard. Seul le fait que son ami ait découvert le secret de leur camarade à l’époque était le fruit du hasard. Tout le reste ne dépendait que d’elle et ne résultait que de sa propre personne. Ce jour là, elle avait parfaitement compris la raison qui pouvait pousser le jeune homme à se méfier d’elle. Ils ne se connaissaient pas à l’époque et n’avaient jamais rien fait l’un envers l’autre qui puisse expliquer le choix de la jeune fille. Cela dit pour elle, le simple fait qu’ils soient camarades de classe suffisait à lui donner une raison valable. Elle avait toujours vécu en pensant qu’il ne fallait pas faire aux autres ce que l’on ne souhaitait pas subir soi même. Alors lorsqu’elle avait su, cette histoire de prostitution, l’avis de Yusuke sur la question, comme quoi le jeune homme dont il avait parlé ne semblait pas faire ça par plaisir, et celui qu’elle c’était fait en l’observant en classe, toutes ces choses l’avaient convaincu qu’elle ne pouvait pas rester sans rien faire. Elle n’avait pas eu la prétention de comprendre le jeune homme, cette situation, elle ne la vivait pas ni l’avait vécu auparavant. Seulement il lui était inconcevable de le laisser seul. Elle savait tout ce qu’il y avait à savoir de lui, sa situation familiale, son besoin d’argent, le choix qu’il n’avait pas eu pour en trouver… Il semblait qu’il n’avait pu compter sur personne pour trouver une meilleure solution à ses problèmes, qu’il n’avait personne comme elle dans son entourage pour lui tendre la main sans réfléchir. Alors puisque personne ne semblait se proposer au poste, elle s’était portée volontaire. Pas par pitié pour lui, pas par besoin d’être utile à quelqu’un, juste parce qu’elle ne voyait pas les choses se passer autrement. Airi était le genre de fille disponible à qui souhaitait de sa présence et de son aide. Elle savait aussi que les gens qui avaient de gros problèmes ne voulaient pas blesser leur entourage et souhaitait s’en sortir par eux même, ils ne se plaignaient jamais même si c’était dur. Seulement elle savait aussi que malgré tout, la solitude était pesante pour eux et qu’une main tendue sans conditions soulageait bien des cœurs. Sans conditions… S’était comme ça qu’elle fonctionnait ou peut être non, la seule condition qu’elle imposait indirectement était sans doute qu’il ne perde pas espoir, qu’il prenne appui sur elle mais qu’il s’en sorte parce qu’il le souhaitait. Elle ne faisait pas ça pour se faire des amis, comme un besoin malsain de se sentir importante pour quelqu’un, qu’il ne puisse rien faire sans elle.

Pour Izumi, elle avait le même espoir au début. On dit qu’un seul grain de riz peut faire pencher la balance et elle voulait être ce grain de riz qui ferait basculer sa vie de l’ombre dans laquelle il était depuis trop longtemps à la lumière. Mais puisque personne jusque là n’avait eu ce genre d’attention pour lui, il était normale qu’il se soit méfié d’elle. Elle n’avait rien fait d’autre que d’être elle-même après leur première rencontre, car elle n’était pas le genre de fille à changer d’attitude dans l’unique but de faire tomber la méfiance des gens. Elle ne cherchait pas à l’attirer vers elle et au début se fichait pas mal qu’il ne puisse pas l’apprécier tel qu’elle était. Elle n’avait jamais joué un rôle pour plaire et être populaire auprès de quelqu’un et ce n’était pas avec lui que cela aurait changé. Mais même si cela n’avait pas bien commencé entre eux, ils avaient fini par se rapprocher petit à petit, sans qu’elle ne le cherche systématiquement, sans qu’il ne le veuille particulièrement, juste parce qu’ils s’entendaient de plus en plus et sans doute parce qu’elle ne lui avait jamais fait l’affront de juger ce qu’il traversait.

Aujourd’hui encore, elle avait ressenti ce besoin d’aller le voir pour l’aider, sans comprendre encore ce qui avait changé dans son esprit. Et maintenant ils étaient tout les deux assis l’un à côté de l’autre, et elle n’avait pas perdu espoir de lui montrer la lumière là où il ne voyait rien. C’était plutôt difficile avec lui mais elle ne lui en voulait pas, ou peut être un peu sans doute. Il se montrait tellement défaitiste face à la situation qu’il traversait et elle avait l’impression parfois qu’il rejetait son aide comme il la rejetait elle. Elle ne pouvait pas lui demander d’avoir déjà une entière confiance en elle mais depuis qu’ils se connaissaient, jamais elle ne l’avait laissé tomber. Lorsqu’il lui avait hurlé dessus et accusé d’être une affreuse fouineuse, n’était elle pas restée malgré tout ? Lorsqu’il avait rompu avec Nao alors qu’il semblait ne vivre que pour elle, n’était elle pas venue le voir pour lui demander si tout allait bien ? L’avait-elle une seule fois rejetée ? Non. Malgré tout les déboires qu’il rencontrait, elle restait là et tentait l’impossible pour qu’il retrouve le sourire. Ce soir aussi elle s’était démenée pour le déculpabiliser, pour lui faire entendre raison mais la tâche n’était pas aisée et Izumi était têtu. Plus d’une fois elle eut envie de lui hurler dessus de se reprendre mais elle n’avait rien fait. Pas par manque de courage mais parce que ce n’était pas la solution la plus judicieuse. Elle n’avait pas perdu courage et avait continué de lui trouver des excuses, des raisons, de lui montrer qu’il n’avait pas à se morfondre de la sorte qu’il pouvait s’en sortir et qu’elle ne le laisserait pas seul pour ça… Rien à faire, il continuait de perdre espoir… Les garçons sont parfois aussi butés qu’une fille et ce n’était pas triste à voir et il fallait d’ailleurs une certaine contenance aux filles pour finir par se taire sans pour autant admettre qu’elles avaient tords.

C’est ce que finit par faire Airi, voyant bien qu’elle n’arriverait pas à le convaincre qu’il valait mieux que ce qu’il pensait de lui, elle s’était tue mais n’était pas partie. Et puis l’ambiance changea étrangement et subitement dans la chambre, comme si Izumi s’était rendu compte qu’il n’aidait en rien à arranger les choses et qu’il s’en était voulu d’être aussi découragé. Il avait finit par la remercier d’être toujours là, comme si c’était surprenant. Parfois Airi avait envi de lui taper sur la tête pour lui remettre les idées droites. Il n’avait pas à la remercier d’être là, c’est ce que font les amis entre eux lorsque quelque chose ne va pas bien et elle regrettait qu’il s’en étonne.

Enfin amis… Airi commençait de plus en plus à douter de la nature de leur relation, vu le panel de sentiment qui l’avait traversé en aussi peu de temps et seulement à cause de lui. Elle avait mis le temps pour comprendre ce qui faisait qu’elle était si mal à l’aise lorsqu’il la touchait ou lui parlait. Elle avait mis le temps pour se rendre compte qu’elle ne le considérait plus comme un ami. Il était important mais pas comme elle l’avait cru, pas comme elle se persuadait qu’il l’était. Et il avait fallu qu’il lui fasse miroiter un baiser qui n’était pas tombé sur ses lèvres pour qu’elle se rende compte que finalement elle attendait quelque chose de lui. Quelque chose qui était apparu comme ça, sans prévenir ni lui demander son avis… Quelque chose qui l’effraya lorsqu’elle cru comprendre pour quelle raison Izumi n’avait pas été jusqu’au bout de son geste. Elle s’était alarmée devant cette idée… Alors elle était ce genre de fille… Finalement des deux c’était elle le monstre, c’était elle qui sollicitait l’autre dans le but d’obtenir quelque chose. Elle ne s’était même pas aperçue qu’elle était aussi transparente devant lui et aussi demandeuse. Elle avait honte et les excuses d’Izumi n’arrangèrent pas les choses. C’était elle qui devait s’excuser d’être aussi solliciteuse d’attention… Elle ne mit pas longtemps à le faire, un peu mal à l’aise de s’être aperçue de tout ça. Elle venait de se rendre compte à la fois qu’elle tenait à lui plus qu’elle ne l’avait cru mais aussi qu’elle n’avait pas été très correcte avec lui à cause de ça. Il fallait qu’elle se fasse pardonner, elle ne voulait pas qu’il la déteste, elle ne voulait pas qu’il se méprenne… Bien qu’elle ne souhaitait pas avoir l’air misérable devant lui, elle entendit sa voix étouffée et assombrit lorsqu’elle s’excusa et chercha à clarifier les choses. Elle avait peur, peur qu’il ne lui pardonne pas, peur qu’il se méfie toujours autant d’elle, peur d’avoir imaginé qu’ils étaient devenus plus proches alors qu’il n’en était rien. Une larme roula sur sa joue malgré elle et elle aurait voulu qu’il ne soit pas redressé et ne la fixe pas comme il semblait le faire. Elle devait avoir l’air ridicule et méprisable sans doute. C’était lui qui avait besoin de réconfort et voilà que maintenant c’était elle qui pleurait.

N’ayant pas le courage de faire disparaître cette faiblesse amère et salée, Airi préféra baisser davantage la tête pour qu’Izumi ne s’en rende pas compte plutôt que de l’ôter d’un revers de la main. Du coup, elle ne le vit pas s’approcher d’elle et tendre la main dans la direction de son visage. Des frissons parcouraient son corps, des frissons qui n’avaient plus rien à voir avec ceux qu’elle avait ressenti lorsqu’elle avait vu le visage du garçon s’approcher du sien. Ses yeux s’embuaient de plus en plus et elle sentait comme une gêne dans la gorge qui l’empêcher de s’excuser davantage. Puis il posa délicatement sa main sur sa joue sans qu’elle ne s’y attende et elle ne put s’empêcher de sursauter de ce contact soudain. Elle n’osait pas relever la tête, craignant de l’apitoyer et de le forcer davantage à se montrer reconnaissant envers elle. Le simple fait d’imaginer qu’il se force avec elle la blessait et l’étouffait. Pourtant il s’occupa de faire disparaître cette larme qui avait glissé sans permission sur sa joue et elle ne put se retenir de blottir son visage au creux de sa main.


Izumi : Ne pleure pas… S’il te plaît. Surtout à cause de moi. Je ne mérite même pas tes larmes.

Sa voix semblait inquiète et Airi eut mal à ventre de le sentir coupable à cause d’elle. Pourquoi ne pouvait-elle pas être comme d’habitude, boudeuse et râleuse de le voir se relâcher… Pourquoi fallait-il qu’elle soit ainsi tout à coup ? Elle avait envie de se reprendre et d’effacer tout ça, ce malaise qui semblait grandir tout à coup. Pourtant il n’avait pas lâché son visage et elle sentit que ses doigts caressaient doucement son visage.

Izumi : Je ne me force en rien. Tout à l’heure, si j’ai renoncé, ce n’était pas pour ce que tu croyais. Je le voulais vraiment mais… J’ai eu peur de te blesser, et c’est exactement ce que je viens de faire en me ravisant j’ai l’impression.

Airi fut à la fois surprise par le ton effacé qu’il avait employé et par ce qu’il lui avait avoué. Un peu trop brusquement sans doute, elle releva la tête pour le fixer, surprise et espérant aussi ne pas avoir mal compris, quittant l’étreinte de sa main sur sa joue. Son regard était empli d’espoir et elle voulait lui demander de se répéter mais n’eut pas à le faire. Lentement, elle le vit s’approcher une nouvelle fois et ne put s’empêcher de fixer ses lèvres tendres qui s’avançaient vers les siennes. Ses joues s’empourprèrent mais comme la première fois, elle ne bougea pas, le laissant venir pour finir par emprisonner délicatement sa bouche par la sienne. A cet instant tous doutes s’envolèrent de l’esprit de la jeune fille, il avait avoué qu’il ne se forcait pas avec elle, qu’il avait eu envie de l’embrasser pour finir par le faire, seulement il avait eu peur de la blesser. Et maintenant elle pouvait sentir son souffle sur sa peau et ses lèvres tendres sur les siennes. Elle frissonna en sentant la main d’Izumi se glisser timidement dans le creux de son cou pour en effleurer tendrement la peau tandis qu’il lui prenait la main. Timidement, elle ouvrit sa main pour entrelacer ses doigts avec ceux du jeune homme et alla poser son autre main, discrètement, sur sa joue avant de la laisser glisser dans ses cheveux pour ne pas le laisser s’éloigner d’elle. Sans un mouvement brusque, elle se serra contre lui, prolongeant leur baiser, elle ne voulait plus le laisser partir, pas après ça. Peut importe que quelqu’un puisse entrer et les surprenne, elle ne voulait pas que leur étreinte se termine, de peur que se ne soit pas réelle. Pourtant elle détacha ses lèvres des siennes mais n’avait pas pris ses distances ni rouvert les yeux. Faisant glisser sa main sur son torse pour agripper sa chemise, Airi posa délicatement son front contre celui d’Izumi, un léger sourire sur les lèvres.

Airi : J’ai eu tellement peur… Que tu me détestes en réalité !

Sans un bruit, elle alla nicher son visage aux creux de la nuque du garçon, passant ses bras autour de son cou et allant glisser ses doigts dans ses cheveux. Son cœur battait à cent à l’heure, raisonnant dans ses oreilles mais elle n’y prêtait pas attention. Elle n’était pas vraiment gênée d’agir ainsi, elle ne voulait pas être autrement puisqu’elle était bien dans ses bras. Bien sûr elle était un peu effrayée par tout ça, bien qu’Izumi ne soit pas le garçon qui lui ait offert son premier baiser, il était tout de même le premier pour qui elle ressentait autant de chose à la fois. Ce besoin d’être avec lui, de le voir, de le toucher, d’être en sa présence… Le simple fait d’imaginer l’instant où elle devra retourner dans son dortoir lui donner la sensation de manquer d’air petit à petit. C’était ridicule comme idée car elle avait toujours pensé qu’elle ne pourrait pas ressentir ce genre de chose. Pourtant il fallait croire que rien n’est impossible surtout lorsqu’il s’agit de sentiments.
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Petite discussion entre amis [Pv Izumi]

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