Quand le temps passe lentement ... [PV Daidai] [TERMINE]

Date d'inscription : 13/05/2009

*FlashBack*

« Daisuke … Tu crois que je serai une bonne présidente du club théâtre ? »

Le jeune homme avait l’air de réfléchir. Ou alors, il n’avait pas du tout écouté la question. Ayumi attendait qu’il réagisse à sa question. Peut-être qu’il la soutiendrait … Malgré leur relation particulière dans laquelle ils passaient la plupart de leur temps à s’envoyer des piques, ils étaient amis, non ? Il pouvait parler sincèrement. Ayumi pouvait tout entendre, de lui en tout cas. Sauf s’il était méchant pour le plaisir de l’être. Ayumi savait écouter avec attention les compliments comme les reproches, mais il ne fallait pas non plus croire qu’elle était naïve. Si on la prenait pour la bonne poire, c’était raté.

« Tu t’en sortiras, avec toute l’expérience que tu as accumulé depuis le CE2 … »

Ayumi fut touchée de ces paroles. Le théâtre était le seul domaine dans lequel Daisuke lui parlait avec franchise et gentillesse. Enfin, pas toujours, mais bon elle aimait entendre son avis sur ce qu’elle faisait et savait qu’il ne dirait pas que c’était nul juste pour la taquiner.

« Daisuke … Merci. »

*Fin du FlashBack*

Ayumi se baladait dans les couloirs. Errer était peut-être un mot plus approprié à la situation. D’habitude, la demoiselle trouvait toujours quelque chose pour s’occuper, mais là, on faillait à la règle.
Parfois, elle s’arrêtait devant une salle où un groupe d’élèves la saluait, et elle discutait un instant avec eux. L’année venait de démarrer, et chaque option que proposait le lycée recrutait des membres. Cette année, la jeune femme avait pour rôle de gérer ces recrutements, en ce qui concernait l’option théâtre. Elle avait été nommée présidente par l’ancien teneur du poste, car ce dernier estimait qu’elle avait les capacités pour gérer tout ça sans problème. Sur le coup, Ayu’ avait limite sauté de joie. Quel honneur, le poste de présidente ! Elle en rêvait depuis sa première année, et puis, cela flattait son bel ego !
Mais maintenant, que la réalité était bien réelle, face à elle, elle commençait à avoir des doutes, des incertitudes … Peur qu’au final, malgré l’immense confiance en elle qu’elle avait acquis, elle n’y arrive pas. Pourquoi ? Les études, le Comité … Cela faisait beaucoup. Mais elle était forte, ne ? Yaaah, Ayu-chan, tu peux le faire, allez ! Enfin, elle y parviendrait, il le faudrait bien ! Pour ça, elle avait espéré le soutien de Daisuke, son ami. Et elle l’avait obtenu, il lui avait dit qu’elle s’en sortirait. Mine de rien, ce gars-là avec qui elle se disputait plus qu’autre chose lui avait redonné confiance en elle.

Relevant la tête, tout sourire, Ayumi accéléra le pas en direction de l’amphithéâtre, et s’arrêta moins souvent que tout à l’heure pour saluer ses connaissances. Elle se sentait plus à l’aise, depuis qu’elle s’était remémorée les paroles de Daidai de la veille.
Il fallait qu’elle se rende là-bas pour vérifier que tout était en ordre, quand les nouveaux arriveraient. Les anciens, c’est-à-dire ceux qui étaient en 2ème année avec elle l’année précédente, ou en 1ère année, connaissaient les lieux. Mais les p’tits nouveaux de 1ère année, il fallait les guider. Sauf que là, elle allait devoir attendre toute l’après-midi dans la salle aux rideaux tirés que les nouveaux daignent se pointer. Car il pouvait en arriver plein comme aucun, ils avaient jusqu’à la fin du mois pour s’inscrire. Et elle allait s’ennuyer ferme. Alors, hier, elle avait demandé à Daisuke de venir lui tenir compagnie, s’il n’avait rien de mieux à faire, ce à quoi il avait répondu : « on verra ».

Ayumi venait d’arriver. Elle entra dans l’amphi, fit plusieurs allées et venues entre les sièges et la scène, histoire de vérifier que tout allait bien, et finit par aller s’asseoir dans l’un des sièges du premier rang, pour commencer sa longue attente.
Voilà une demi-heure qu’elle était là, et que personne ne venait. Daisuke non plus. Décidément, elle finirait l’après-midi toute seule. Il avait dû trouver quelque chose de mieux à faire … N’est-ce pas ?
Soudainement, la porte s’ouvrit. Ayu’ qui commençait à somnoler sérieusement sursauta. Daisuke ? Un première année qui venait s’inscrire ??
La silhouette s’avança vers elle, de cette démarche nonchalante et posée qu’elle connaissait si bien. Elle sourit alors, et lança, un léger sourire sur les lèvres :

« Ah, tu es donc venu …. Merci. »

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Flashback

« Daisuke … Tu crois que je serai une bonne présidente du club théâtre ? »

Pourquoi lui posait elle ce genre de question ?! Avait elle perdu sa confiance en elle ?! Ne savait elle donc pas que Daisuke n’était pas le meilleur pour répondre à ce genre de question ?! Certainement que si, mais, a ce moment là, elle semblait bien avoir besoin de soutient et non d’un Daisuke qui l’enverrait balader… Ce fut certainement pour cette raison qu’il lui répondit gentiment.

« Tu t’en sortiras, avec toute l’expérience que tu as accumulé depuis le CE2 … »

Et il ponctua même ses mots avec un petit sourire. Décidément, il était dans un de ses bons jours, ou alors cherchait il tout simplement à avoir la paix… Il n’avait pas vraiment envie de la voir faire la tête, elle serait certainement encore plus casse pied en faisant la tête.. C’est qu’il commençait à la connaître la donzelle..

« Daisuke … Merci. »

Fin du Flashback

Tout cela c’était passé la veille, et Daisuke était à présent affaler sur sa table de cour, ses écouteurs dans les oreilles écoutant en boucle le même morceau, une vieille chanson de Billy Holiday, un truc que beaucoup de jeunes gens de son âge auraient dédaignés en quelques mots… Mais cette chanson semblait le bercer, le laisser inerte sur sa table de cours…Pourtant le monde s’agitait autour de lui, aujourd’hui continuait le recrutement des clubs en tout genre. Au moins c’était une chose a laquelle il avait échappé, il se voyait mal se promener en survêtement toute la journée a la recherche de futur nageur, pourtant il avait bien failli se retrouver à cette place…
Toujours assis sur sa chaise attendant que le temps passe, il avait pourtant l’impression d’avoir oublié quelque chose… Mais qu’est ce que ça pouvait bien être. Il n’en savait rien, et puis s’il l’avait oublié c’est que cela ne devait pas être très important.
Qu’allait il bien pouvoir faire à partir de maintenant ?! Il n’allait pas rester à roupiller sur sa table toute la journée non plus… Si ?! Alors il se décida enfin à bouger ses fesses de sa chaise, il allait se promener tout simplement, silencieusement, en écoutant de la musique. Musique qu’il s’était d’ailleurs enfin décidé à changer…

Il marchait encore et toujours dans les couloirs saluant de temps à autres les élèves qui croisaient son chemin. Il ne faisait rien d’autre que les saluer, certainement leur tenait il encore rigueur de l’avoir élu à ce poste dont il n’avait voulu, leur en vouloir de lui avoir donner autant de responsabilité à lui qui détestait tant s’occuper de ce genre de chose… Allez savoir…
Quoi qu’il en soit il continuait son petit bonhomme de chemin, sans vraiment avoir de but, tombant au bout du couloir sur une grande porte. Cette de la salle de théâtre… Tout lui revint alors à l’esprit : Elle lui avait demandé de venir. Mais qui était donc cette « elle », ce n’était bien évidemment personne d’autre qu’Ayumi, qui cela aurait put être d’autre. Il poussa un soupir, avant d’entrer dans la pièce… Ou bien sûr elle n’était pas.

La fourbe ! Elle lui demandait de passer, et elle n’était même pas fichue d’être là ! Honte sur elle ! Non, il n’était pas vraiment content, pas content qu’on l’ai oublié… Alors que lui avait presque pas totalement oublié… Alors qu’il allait crier sa colère, il vit au bout de la piece un truc bouger… Et le truc c’était Ayumi, qu’elle idée de se cacher aussi ! Elle avait pas honte de lui faire ce genre de frayeur… Bon ok, il n’avait pas eut véritablement peur, mais bon, alors il s’avança vers elle…

« Ah, tu es donc venu …. Merci. »

Elle souriait et pas lui… Non lui il n’avait pas envie de sourire, il avait seulement envie de savoir ce qu’il faisait ici, et pourquoi elle avait tant besoin de lui ?!

«J’ai cru que tu n’étais pas là… Enfin tu as de la chance d’être ici, je ne t’aurais pas attendu de toute façon…»

Tiens donc, la gentillesse passagère et de Daisuke s’était donc évaporée… Enfin, tout le monde savait qu’il ne s’agissait là que d’une façade, le jeune homme était très gentil, il fallait simplement savoir le prendre correctement…

« Alors on fait quoi ?! »

Date d'inscription : 13/05/2009

Ayumi observait son camarade avancer, perchée sur le bord de son siège en velours. Il n’avait pas l’air ravi d’être ici. La demoiselle troqua donc son adorable sourire contre une moue surprise, intriguée peut-être. Oui, franchement, il n’avait pas l’air le plus heureux du monde. Elle n’eut même pas droit à un sourire, pas même ce sourire taquin qu’arborait Daisuke d’ordinaire lorsqu’il croisait Ayumi, le sourire qui voulait dire « allez, un jour tu me battras. » Oui, il y a maintenant cinq ans, la jeune femme avait dit « un jour, je t’aurai ». Mais quel était le vrai sens de ces paroles ? Propre ou figuré ? La jeune fille ne s’était pas posé la question et ce n’était pas maintenant qu’elle allait y remédier. Elle disait parfois des choses comme ça, sans forcément réfléchir à la portée de ses mots …

«J’ai cru que tu n’étais pas là… Enfin tu as de la chance d’être ici, je ne t’aurais pas attendu de toute façon…»

Ayumi soupira face à une telle réplique. C’était du Daidai tout craché, ça. Il était certain qu’il ne disait pas ça pour embêter la belle, si elle avait eu ne serait-ce qu’une minute de retard, il serait reparti, avec son insouciance habituelle. Les mains dans le poches, la tête dans les nuages, et une moue qui signifiait ‘je n’ai envie de rien aujourd’hui’. Elle commençait à le connaître par cœur, le bonhomme, depuis maintenant sept ans qu’ils se fréquentaient …

« Bah écoute, je suis là. Comme tu peux le voir, je n’ai pas failli à mon devoir … »

Entre eux, c’était toujours comme ça. Ils se parlaient comme s’ils ne pouvaient pas se voir en peinture mais bon, que voulez-vous, c’était leur manière de s’apprécier. Allez savoir pourquoi ils agissaient ainsi, personnellement je n’en sais rien. Ayumi aimait beaucoup Daisuke, mine de rien il comptait beaucoup pour elle, mais elle était bien sûr trop fière pour l’avouer en face du jeune homme. Mais pour se l’avouer à elle, c’était différent. Elle aimait bien lancer ses défis puérils à son ami, pourquoi ? Pour passer le temps ? C’était la raison qu’elle lui avait fourni quelques années plus tôt, mais elle voulait surtout le garder près d’elle. Son seul ami sincère, elle ne le laisserait pas filer …

« Alors on fait quoi ?! »

La réplique avait fusé à travers la salle, comme d’habitude en fait. Ayumi lâcha un nouveau soupir, d’exaspération cette fois. La veille, elle lui avait expliqué clairement qu’elle était contrainte d’attendre jusqu’à environ dix-sept heures dans cette foutue salle que trois pelés et deux tondus viennent pointer le bout de leur nez. Evidemment, elle n’avait pas pensé à prendre son travail pour s’avancer, quelle nouille ! Elle allait s’ennuyer, si Daisuke décidait de filer.

« Bah, soit on compte le nombre de sièges, soit les cordes au-dessus de la scène. T’as une meilleure idée ? »

dit-elle, moqueuse, et sachant surtout que Daidai répliquerait aussi sec. Un jeu entre eux, je vous l’assure.

Tout en causant avec lui, Ayu’ s’était enfin levée de son siège qui s’était automatiquement replié, vous savez comme dans les salles de cinéma là. Il fallait dire que Fuyu Gakuen était plutôt bien équipé niveau matériel, et pas que pour le théâtre. Cet établissement valait vraiment la peine d’y être inscrit, et la jeune fille essayait de ne pas trop penser au moment où elle devrait le quitter pour gagner l’université.

« Dis … Daisuke … Tu vas faire quoi après la terminale ? »

demanda-t-elle soudainement.

Il fallait avouer qu’elle était passée du coq à l’âne, pour ainsi dire. Mais en pensant à la fin de l’année, cette question lui était venue en mémoire. Selon ce qu’il répondrait, elle trouverait un moyen de dire « ah tant mieux, moi je fais ceci cela », pour le taquiner. Mais au fond d’elle, elle souhaitait qu’il désire aller à la même université qu’elle, pour être encore à ses côtés. Mais bon sang Ayu’, ne te voile pas la face, vous n’allez pas faire votre vie étudiante ensemble non plus, chacun sa voie, et des amis t’en trouveras partout, sociable comme tu es ! Enfin bon, on verrait bien …

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En plus elle soupirait, elle n’avait vraiment pas honte, mais Daisuke était content de lui, content de l’avoir mit une nouvelle fois en colère ou tout du moins de l’avoir exaspéré. Pourtant ce n’était pas tant qu’il l’avait fait exprès, ce qu’il venait de dire il l’avait vraiment pensé, ce n’était pas son genre d’attendre indéfiniment que l’on veuille bien lui porter de l’attention. D’ailleurs, il préférait de loin qu’on le laisse tranquille plutôt qu’on ne vienne l’insupporter à coup de jacasserie, en fait en y réfléchissant bien la seule qui en avait réellement le droit, ou tout du moins qui prenait ce droit s’était bel et bien Ayumi. Qu’elle chanceuse n’est ce pas ?!

« Bah écoute, je suis là. Comme tu peux le voir, je n’ai pas failli à mon devoir … »

Elle avait plutôt intérêt… Il aurait put répondre mille et une vacherie pourtant il préféra se taire, et alla s’affaler sur un fauteuil. Non, il n’était pas fatigué, il ne voyait tout simplement pas l’intérêt de rester debout au milieu d’une allée, ça ne servait définitivement à rien. Et puis il attendait qu’elle réponde à sa question, qu’elle lui dise ce qu’ils allaient faire… Bien sûr, elle avait surement déjà dû le lui dire, mais Daisuke n’était pas vraiment du genre a tout écouter attentivement…Alors il avait oublié, comme il avait failli oublier de venir !
De nouveau un soupir, oui Daisuke pouvait à présent en être certain, elle lui avait certainement déjà expliqué le pourquoi du comment.

« Bah, soit on compte le nombre de sièges, soit les cordes au-dessus de la scène. T’as une meilleure idée ? »

Mais elle se moquait de lui… Elle n’était pas sensé se moquer de lui, c’était sa spécialité à lui.. Grognon, il s’affala un peu plus sur son siège, disparaissant presque dans sa rangée et ce fut à son tour de pousser un soupir.

« Toutes mes idées seraient meilleures que les tiennes, mais je ne te vois pas dedans… »

Voilà qu’il devenait blessant en l’évinçant de tous ses projets, ce n’était pas très sympathique. Mais attends, qui a dit que Daisuke était réellement sympas avec Ayumi… Personne ?! Tant mieux. Bah oui, il pouvait apparaître comme quelqu’un de fort sympathique, mais étrangement la compagnie de Ayumi faisait ressortir son petit coté langue de vipère, son petit coté vilain garçon… Mais ce n’était pas de sa faute, c’était surtout celle de Ayumi… Pourquoi ça ?! Ca il n’en savait rien…
Le regard fixant le plafond, il fut contraint et forcé de revenir sur terre par une voix qui aurait put lui apparaître comme féminine si elle n’avait pas appartenu à Ayumi.

« Dis … Daisuke … Tu vas faire quoi après la terminale ? »

Ou était donc le rapport avec les sièges et les cordes ?! Ou était donc la vrai réponse à sa question ?! Aucune idée…
Quand à son avenir, franchement, il n’en savait rien du tout… Il passa une main dans ses cheveux, un air ennuyé sur son visage…

« Et bah… J’en sais rien, j’y ai pas encore pensé… Pourquoi ?! Tu ne veux pas me quitter ?! Je te manquerais trop ça doit être ça, tu es folle de moi, comme les autres ! »

C’était quoi cette question ?! Et c’était quoi se sourire moqueur qui avait prit la place de la tronche ennuyée ?! Daisuke, on ne te demande pas non plus de jouer les playboy… Tsss décidément ce gars était vraiment étrange…

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Ayumi venait tout juste de se lever, et lui s’asseyait confortablement dans un siège ?! Non mais c’était l’hôpital qui se foutait de la charité, là ! Je rêve … Néanmoins, même si elle avait pesté contre Daisuke au fond de son esprit, au lieu de se rasseoir avec une mine boudeuse comme elle sait si bien les faire, Ayuyu décida de rester debout et se contenta de croiser les bras. En plus ce rustre s’enfonçait dans son siège l’air de dire « tu m’ennuies et j’en ai rien à faire de tout ça ». La demoiselle se renfrogna et attendit la réponse pertinente que Daidai pourrait bien lui fournir, concernant ses idées ironiques. Elle ne s’était même pas rendue compte qu’elle lui avait tendu le bâton pour se faire battre, la pauvre. Et la fameuse réponse ne tarda pas à fuser dans la salle, chassant tout ennui chez la jeune fille et réveillant plutôt du l’offuscation :

« Toutes mes idées seraient meilleures que les tiennes, mais je ne te vois pas dedans… »

Ça y est, la miss s’était légèrement moquée de lui alors monsieur faisait son vilain boudeur et devenait méchant ? Ayumi était légèrement frustrée mais ne le montra pas pour autant, et mit ça sur le compte de l’habitude. « Tu me cherches ? Bah tu vas me trouver … » C’était certainement la réplique maîtresse entre les deux adolescents.

« Peuh, sans moi tes idées tomberaient forcément à l’eau ! »

lança-t-elle, narquoise.

Ce n’était de toute façon ni vrai, ni faux. Il y avait des tas de choses que Daisuke pouvait aisément réaliser sans la présence de la jeune fille, et parallèlement il y en avait d’autres qui nécessitaient son aide. Mais bon, dans un amphithéâtre vide, que faire ? Daidai avait sûrement en tête des idées légèrement dépassées et inutiles qui lui serviraient uniquement à chasser son ennui pour les dix minutes à venir … Comment ça, compter les sièges de l’amphi c’était pas plus intelligent ? Ben ouais, quand on sait que les chiffres étaient répertoriées dans les archives du lycée, pour des hypothétiques réparations à survenir …
M’enfin, on s’en fiche quoi. Ayumi avait décidé de changer de sujet et de parler des études à venir, par curiosité, pour savoir ce que son ami comptait faire après Fuyu … Pour savoir si elle continuerait sa route à ses côtés ? Mystère et boule de gomme, comme on le dit si bien. En attendant, elle avait capté l’attention du jeune homme car il avait abandonné sa contemplation du plafond pour se plonger dans une réflexion intense, ou pas …
En tout cas, il n’avait pas l’air très à l’aise sur le sujet, car il se passe maladroitement une main dans ses cheveux en bataille qu’elle adorait ébouriffer à ses heures perdues, pour le taquiner une fois de plus. D’un air plus qu’ennuyé, qui fit presque regretter à la demoiselle au joli minois d’avoir posé une telle question, Daisuke finit par répondre :

« Et bah… J’en sais rien, j’y ai pas encore pensé… Pourquoi ?! Tu ne veux pas me quitter ?! Je te manquerais trop ça doit être ça, tu es folle de moi, comme les autres ! »

Le début de sa tirade semblait pourtant sérieux … Pourquoi diable fallait-il qu’il fasse tout foirer avec son humour douteux à chaque fois ? Vous me direz, c’était ce qui amusait Ayumi chez son camarade, et pour rien au monde elle ne troquerait ce trait de caractère chez lui contre un autre. C’était avec ce Daisuke là qu’elle était meilleure ennemie, pas une pâle copie …
Mais la suite la vexa un peu. Il la mettait au niveau de ces groupies de lycéennes qui n’en avaient que pour ses beaux yeux et sa tignasse rebelle … Gonflant ses joues pour faire style qu’elle était profondément frustrée, elle répliqua du tac au tac :

« Mais comment un type comme toi pourrait-il me manquer dans ma vie estudiantine, tu m’expliques ? »

Bien sûr, elle ne pensait rien de cela et espérait que Daisuke relèverait la note d’humour dans le ton qu’elle avait employé, sinon il allait peut-être se vexer aussi. Qu’était Daidai pour Ayuyu ? Un mystère, voilà ce qu’il était. Au départ, juste un sale mioche qui avait battu la demoiselle en classe, en primaire … Puis, un camarade de jeu, à travers moult défis, et enfin un ami de longue date, au fil du temps … Et maintenant ? Elle ne saurait le qualifier avec un seul mot.

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Eh ! Mais pourquoi est ce qu’il avait dit un truc pareil ?! Ca n’avait pas de sens, mais pourtant c’était tout à fait typique de Daisuke de dire ce genre de chose sans vraiment réfléchir a ce qu’elle pourrait bien lui répondre. Lui ce qui lui important c’était surtout de la mettre en colère pour que ça égaye un peu plus son quotidien assez plat.
Elle sembla un peu vexer, et lui, de la voir ainsi, ça le fit sourire. Il était content, content d’avoir encore réussi à la faire sortir de ses gons. Encore une fois il n’avait pas été sympathique, il l’avait rabaissé, et ce n’était pas le genre de chose que l’on faisait subir habituellement à ses amis, pourtant entre eux deux ça avait toujours été comme ça…
Elle gonfla ses joues, et lui eut une furieuse envie d’appuyer sur les joues de la demoiselle, histoire de les dégonfler. Oui parfois, il avait des envies étranges, et celle ci en faisait partie.

« Mais comment un type comme toi pourrait-il me manquer dans ma vie estudiantine, tu m’expliques ? »

C’était exactement ce à quoi il s’attendait, c’était amusant comme elle pouvait parfois être si prévisible. Et puis, il ne la voyait pas vraiment lui avouer qu’il était son ami, et qu’elle voulait qu’il la suive partout où elle irait. Il faudrait bien qu’un jour ils ne soient plus ensemble non ?! Ils n’allaient pas vivre ensemble toute leur vie ?! En tout cas ce n’était pas dans les projets de Daisuke, et son projet d’étude ne coïncidait certainement pas avec ceux de la demoiselle…
En attendant, il se décolla de son siège, affichant un petit sourire qu’il offrit joyeusement à la demoiselle.

« Bien, bien, bien… »

Ca voulait dire quoi ça ?! C’était pas en répétant trois fois le même mot qu’il allait vivement répliquer, non ?! Mais ou était passé la hargne de Daisuke ?! Quoi me taire, c’est pas fini ?! OK…
Il avait son visage penché sur celui de la demoiselle qui n’était pas bien grande, il fallait l’avouer… Il n’était pas non plus trop proche d’elle, pas la peine de se faire des idées, et il souriait…

« Puisque c’est comme ça, je peux partir ! »

Il tentait de se dérober là, c’était clair et net… Enfin, c’était même un genre de chantage particulier… Il fallait qu’elle l’implore de rester ou il partirait, et comme elle le connaissait, elle devait savoir qu’il serait près à partir sans problème. Il était comme ça, et plus le temps passé, plus il devenait joueur ainsi que calculateur. Le vil personnage.
Quoi qu’il en soit, il n’attendit pas la réponse de la demoiselle, pour tourner les talons et se diriger vers la porte qu’il avait passé il n’y avait de ça que quelques minutes.

« Je suis certain que derrière cette porte il y a plein de filles beaucoup plus jolies que toi qui seraient trop heureuses de m’accueillir ! »

Non, il ne pensait pas que Ayumi était moche… Mais ça c’était pas quelque chose à dire n’est ce pas ?! Alors il ne le dirait pas, mais il continuerait à jouer sur la fierté féminine. Oui c’était fourbe… Mais il s’en foutait pas mal…

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Ayumi regarda, toujours debout, son ami qui se levait à son tour. Mais il venait de s’asseoir ! Elle était où la logique dans tout ça ? Mais il fallait que la jeune fille se rende à l’évidence, Daisuke n’avait rien de logique. Il agissait avec nonchalance, comme la vie lui venait, il vivait au jour le jour quoi. Et si l’envie lui prenait de se lever de son siège alors qu’il venait juste de s’asseoir, il le ferait. Bah ouais, c’était comme ça.

« Bien, bien, bien… »

Ces trois mots répétés les uns derrière les autres ne présageaient rien de bon venant de Daisuke. Surtout qu’il s’était bel et bien levé maintenant. Ayu’ le soupçonnait de vouloir repartir. Mais bon … Il faisait ce qu’il voulait, nan ? C’était ce qu’il avait toujours fait. Un jour, ils faisaient un devoir commun et d’un coup il en avait eu marre et il était rentré chez lui, laissant Ayuyu finir toute seule. Elle lui en avait voulu ce jour là ! Mais c’était du passé, c’était révolu. A quoi bon ressasser des petits événements insignifiants de leur enfance ? Mais qui est le bougre d’imbécile qui avait dit ‘insignifiant’ ? Pour Ayumi, ces moments passés avec Daisuke étaient tout sauf insignifiants. Son amitié avec le garçon, même si aux premiers abords elle semblait superficielle, comptait beaucoup à ses yeux.
A présent, le jeune homme était penché sur elle, il fallait bien avouer qu’il était plus grand qu’elle. Il mesurait dans les environs d’un mètre soixante-dix et elle se contentait de frôler le mètre soixante … Peut-être. Cela faisait belle lurette qu’elle ne s’était pas collée contre un mur muni d’un ruban pour mesurer ! Mais il était donc penché sur elle. Que comptait-il dire ou faire ? Hum … La question se pose-t-elle ? Il allait encore lui balancer une de ses petites piques efficaces …

« Puisque c’est comme ça, je peux partir ! »

Elle avait visé juste dans ses hypothèses … Il avait éprouvé le désir de partir. Eh bien soit ! Il ne lui servait à rien de tenter de le retenir, puisque tous ses efforts seraient vains. En général, lorsque Daidai avait décidé de quelque chose, il allait jusqu’au bout et ne changeait pas d’avis. A quoi bon donc gaspiller son énergie à s’égosiller pour lui dire de rester ? A rien. Elle finirait donc son après-midi toute seule, à se tourner les pouces en arpentant les rangées de sièges de l’amphithéâtre … Qu’elle ferait peine à voir. C’était dans ce genre de moments que la demoiselle regrettait son poste important, elle aurait pu retourner dans sa chambre réviser ou aller se promener … Et puis bientôt une nouvelle réunion du Comité aurait certainement lieu … Quelle vie compliquée !
Il n’attendit aucun signe de la part d’Ayumi pour s’avancer vers la porte entrebâillée de l’amphi. Punaise, en venant, il n’avait même pas été fichu de la ferme correctement ! Quel bougre d’imbécile celui-là ! Heureusement que monsieur avait une belle gueule, parce que s’il n’avait pour lui que son caractère insupportable, aucune fille ne serait à ses pieds. Vous me direz, il s’en fichait sûrement royalement. Ayuyu elle ça l’énervait de voir toutes ces groupies, parce qu’au fond elle savait qu’elles n’en valaient pas la peine et qu’elles ennuyaient Daisuke. Et s’il était ennuyé, il serait encore plus chiant avec elle. Bon, ça c’était la raison officielle. Officieusement, Ayumi était légèrement possessive en ce qui concernait le garçon et c’était SON ami et non pas le jouet des autres.
Elle n’eut même pas à prononcer de « attends ». De toute façon, il était loin et surtout décidé. Cependant, il n’avait pas fini de lui balancer des insanités, et il renchérit :

« Je suis certain que derrière cette porte il y a plein de filles beaucoup plus jolies que toi qui seraient trop heureuses de m’accueillir ! »

Cette fois c’était la goutte qui avait fait déborder le vase. D’habitude, elle supportait très bien les vacheries du jeunes homme, d’ailleurs elle jouait sur les mêmes plates-bandes que lui, mais il n’avait jamais été aussi mesquin. Lui dire ça à elle … D’une, ça cassait son ego en mille morceaux, elle qui se savait jolie et désirable, encore une fois il la comparait à ces lamentables groupies qui ne méritaient même pas son attention … Et de deux, quand même, il poussait la plaisanterie un peu loin, les boutades ça va deux minutes mais là ça devenait limite méchant … Depuis quand les amis se parlaient de la sorte ?
Contre toute attente, des larmes vinrent perler au coin des yeux d’Ayuyu. Elle-même ne comprenait pas pourquoi, et elle ne parvenait pas à retenir cette irrépressible envie de pleurer. Alors elle se cacha le visage entre ses mains et marmonna :

« C… Comme tu veux … Après tout, vas-y, elles t’attendent sûrement, t’as raison. »

Maintenant qu’elle pleurait à chaudes larmes, le visage enfoui au creux de ses mains, elle espérait qu’il ne se retournerait pas car elle n’avait jamais montré aucun signe de faiblesse devant lui et là … Elle était pitoyable. Pleurer pour si peu, ce n’était pas d’elle. Franchement.

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Décidément il ne se rendait pas bien compte de tout le mal qu’il pouvait faire, et pourtant ce n’était pas tant qu’il s’en foutait, mais surtout qu’il ne s’attendait pas vraiment à blesser la demoiselle. Lui n’était jamais blessé par ses propos, alors pourquoi le serait elle, elle ?! Oui, mais il avait passablement mal calculé, elle n’était pas forcement comme lui. Si lui se foutait de tout, si tout ce qu’on lui disait pouvait couler sur lui comme l’eau de la pluie, ce n’était pas forcement le cas pour la demoiselle.
Mais de suite maintenant ?! Il s’en foutait complètement, lui ce qu’il voulait c’était surtout partir, et eviter ainsi une après-midi épuisante, ou Ayumi lui imposerait certainement un ou deux defits, alors qu’il aurait put dormir dans un coin la musique sur les oreilles… Oui il était comme ça, ce n’était pas qu’il n’aimait pas la compagnie d’Ayumi, c’était surtout qu’il ne souhaitait pas rester enfermé alors qu’il faisait beau dehors… Alors dans ses cas là, il devenait pire qu’à son habitude.

« C… Comme tu veux … Après tout, vas-y, elles t’attendent sûrement, t’as raison. »

Il ne s’attendait pas a ce que la demoiselle le laisse partir ainsi, aussi facilement, elle se laissait abattre ?! C’était vraiment trop bizarre, mais tant pis… Il fit quelque pas encore vers la porte, et en passa le pas claquant la porte derrière lui sans avoir même jeter un seul regard derrière lui…
Il était libre, libre d’aller ou il voulait, d’écouter ce qu’il voulait, de trainer avec qui il voulait… Encore quelque pas… Mais étrangement les mots de la demoiselle continuait a résonner dans sa tête, sa réaction, elle était vraiment pas normale… Il s’arrêta dans la couloir, haussa les épaules, ce ne devait pas être très grave…

« Et merde ! »

Il venait de traverser tout le couloir et descendu les escaliers pour se rendre compte qu’il avait peut être engendré quelque chose qu’il n’avait pas souhaité. Ce qu’il pouvait être idiot parfois, et puis pourquoi réagissait il comme ça ?! C’était pas son genre du tout…
Voilà qu’il était en train de monter les marches quatre à quatre et de courir dans les escaliers pour revenir en arrière. Il ouvrit la porte avec fracas, légèrement essoufflé.
Elle se trouvait toujours là, au bout de l’allée… en train cacher son visage, mais qu’est ce qu’elle avait à réagir comme ça ?!
Daisuke, toujours le souffle court se rapprocha d’elle, et put enfin voir que derrière les petites mains de la demoiselle qui ne cachait pas grand chose était baigné de larmes… Pourquoi était elle en train de pleurer ?! Etait ce vraiment de sa faute ?! Il n’en savait rien, et pourtant, il ne cessait de se poser des questions…
Attends, Daisuke qui se pose des questions mais c’est pas normal…

« Hey, j’espère que tu ne fais pas exprès de pleurer et que c’est un vrai chagrin, parce que j’ai jamais autant couru pour une fille tu sais ! »

Bon il gardait quand même son ton cinglant derrière son essoufflement…
Décidément, il changeait trente secondes pour que le naturel ne revienne au galop…

« Qu’est ce que t’as ?! »

Hey il était revenu, il fallait qu’elle s’arrête de pleurer… C’était d’ailleurs bien la première fois qu’il la voyait pleurer, c’était un peu comme un choc pour lui…

Date d'inscription : 13/05/2009

La réaction de Daisuke n’étonna pas Ayumi une seule seconde. Elle n’avait même pas eu besoin de retirer ses mains un instant pour constater qu’il était parti, vu le claquement bruyant qu’avait émis la porte à son passage. Ses pleurs redoublèrent d’intensité, elle ne contrôlait plus rien et n’arrivait toujours pas à mettre le doigt sur le problème. Alors, était-ce du surmenage ? Les nerfs qui lâchent, et tout et tout ? Ou alors l’accumulation de toutes les boutades taquines de Daisuke qui avait déclenché ses larmes ? Peut-être bien la deuxième solution, rayez la mention inutile … En tout cas, la voilà seule, et c’était peut-être mieux comme ça. Elle pourrait méditer tranquillement sur ce qui venait de se passer. Mais au moment présent, elle ne bougea pas d’un cil et resta là, debout près des sièges, les larmes coulant à travers ses doigts relativement fins. Au moins, il ne l’avait pas vue en train de pleurer. Elle avait au moins gagné ça sur cette après-midi.

Etait-elle restée longtemps comme ça ? Certainement pas, surtout que des bruits de pas, vous savez, ceux qui résonnent de manière sourde sur le sol carrelé … Bref Ayumi ne les intercepta même pas, alors que c’était son soi-disant ami qui la faisait chialer tellement il était vilain qui revenait en arrière. Pour s’excuser ? Hum … A parier, mais bon je pense que non personnellement. Vous oui ? Mais non, vous avez déjà vu Daisuke Tanaka s’excuser vous ? Moi non. Bref la narratrice, chuuuut !
Le fracas que provoqua la porte en s’ouvrant brusquement ne lui échappa pas cependant. Ayumi, qui était complètement déconnectée de la réalité depuis qu’il était parti, sursauta de manière presque spectaculaire. Elle releva timidement la tête et écarta ses doigts pour voir ce qui se tramait. Daisuke. Il était revenu. Et zut, la voilà toute trempée de ses larmes …Qu’allait-elle bien pouvoir dire pour se sauver la mise ?
Lorsqu’elle comprit qu’il avançait vers elle, elle resserra les espaces formés entre ses doigts et baissa à nouveau la tête. Qu’il la laisse tranquille, s’il avait encore d’autres méchancetés à lui dire, qu’il attende demain, qu’elle ait compris pourquoi ça ne tournait pas rond dans sa caboche.

« Hey, j’espère que tu ne fais pas exprès de pleurer et que c’est un vrai chagrin, parce que j’ai jamais autant couru pour une fille tu sais ! »

Ayumi renifla du plus discret qu’elle pouvait. Il n’était même pas fichu de discerner sa comédie de la réalité ? Ah, ben c’était du joli ! Pff, quel bougre d’idiot … Cependant, la fin de sa phrase l’avait fait rire, et elle sourit timidement, bien que ses jolies lèvres soient encore masquées par ses mains centrées sur son visage baigné de larmes. Elle releva enfin la tête et donna un mouvement sec de la main sur ses yeux pour essuyer l’eau salée qui lui brouillait la vue. Elle avait fait couler son maquillage, et alors ? Depuis le temps qu’il la connaissait, Daidai l’avait déjà vue maintes et maintes fois sans, mais c’est sûr que sans rien et quand t’as tout ton mascara qui dégouline sur ton joli minois, c’est pas la même chose … Allez, on s’en fout ! Ce n’était pas le plus important. Elle rit à nouveau, sur un court espace temps mais elle rit. Et répondit :

« Ce que tu peux me faire rire des fois … Mais seulement des fois. Je te rassure, je ne joue pas la comédie, tu ne sais même pas faire la différence entre la ‘moi’ sur scène et la ‘moi’ réelle … Ah la la … »

N’empêche que, même s’il avait certainement dit cela sans réfléchir, les paroles du jeune homme qui lui restaient en mémoire et lui avaient réchauffé le cœur. « J’ai jamais autant couru pour une fille » … Est-ce que cela signifiait qu’elle était spéciale pour lui ? Au moins il la considérait sincèrement comme son amie, c’était déjà ça …

« Qu’est ce que t’as ?! »

Allez Ayuyu, quel bobard inutile et pas du tout crédible vas-tu nous sortir pour sauver les meubles ? « J’ai des problèmes familiaux » … Trop facile, Daidai connaissait la famille Sanada et savait très bien qu’Ayumi s’entendait à merveille avec cette dernière … « J’ai eu une mauvaise note » Et je suis la reine d’Angleterre ? Ma cocotte, tu es en A, fais marcher ton cerveau ! « Ma mère a fait une fausse couche … » D’une c’est nul, de mentir sur un sujet si important, et Daisuke n’était même pas au courant pour la grossesse de sa mère, alors ça ferait vraiment niais. Et puis si c’était un sujet si grave elle ne se serait pas mise à pleurer pour le départ de Daidai. Bref, elle était dans l’impasse, alors elle choisit la réponse bateau de chez bateau et lança d’une voix éteinte, son sourire précédent s’étant maintenant estompé :

« Je … Ben je sais pas. »

Mais comme c’est troooop nul comme réponse ! Dire ça, mais Daisuke allait partir à nouveau si tu lui pondais une réponse pareille ! Mais en même temps si elle ne savait pas elle n’y pouvait rien. Même si elle avait arrêté de pleurer et que les larmes restées sur son visage avaient séché, son visage restait triste et confus. Que se passait-il chez elle ? Elle avait ses règles ou quoi ? […]

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Et bien elle était pas jolie a voir avec tout son maquillage qui lui coulait sur le visage, c’était donc ça le secret de son joli minois, une couche bien épaisse de maquillages appliqué sur son visage… Mais qu’est ce que t’es en train de te dire Daisuke ?! Elle est en train de pleurer et toi t’es en train de penser aux prochaines vacheries que tu vas pouvoir lui sortir, mais t’es vraiment un malade… Quoi qu’il en soit, la jolies demoiselles en pleurs, commençait à avoir les yeux tout noirs, alors il fouilla dans les poches de la veste de son uniforme à la recherche d’un paquet de mouchoir. Et la tache n’était pas bien facile tant les poches du jeune homme contenaient un bazar monstre.
La dite demoiselle d’ailleurs le rassura en se mettant à rire, et bien au moins son cas n’était pas irréversible, c’était quelque peu rassurant n’est ce pas ?!

« Ce que tu peux me faire rire des fois … Mais seulement des fois. Je te rassure, je ne joue pas la comédie, tu ne sais même pas faire la différence entre la ‘moi’ sur scène et la ‘moi’ réelle … Ah la la … »

Oh, et bien il ne savait pas bien faire la différence tant elle jouait bien la comédie, et puis des larmes restaient des larmes feintes ou non… Il n’en savait rien, et puis secrètement il avait espéré qu’elle jouait tout simplement la comédie pour le faire revenir avec une boule au ventre en se demandant s’il était la raison de ses larmes.
Et en plus de ça en arrivait il avait dit quelque chose de vrai, mais qu’il aurait préféré ne pas dire, depuis quand faisait il des compliments à la demoiselle ?! Ou tout du moins depuis quand lui disait il qu’il était capable de revenir sur ses pas en courant juste pour elle. Enfin il s’en remettrait n’est ce pas ?! Ca n’avait pas une si grande importance… Enfin, c’est ce qu’il croyait.
Alors il attendait tout simplement qu’elle réponde à sa question, le pourquoi du comment de ce gros chagrin, pas qu’il était curieux, mais tout simplement qu’il se sentait pas très bien en la regardant pleurer. Il n’aimait pas se sentir ainsi, ça ne lui ressemblait absolument pas, enfin il avait beau se dire ça, ça ne l’empêchait pas de continuer a se soucier d’elle… Et puis elle aussi elle était étrange, c’était quoi ses pleurs ?! Il ne l’avait jamais vu pleurer, et il s’était toujours dit qu’elle en était incapable, mais il fallait tout simplement croire qu’il s’était trompé.

« Je … Ben je sais pas. »

Je sais pas ?! C’était ça la seule réponse qu’elle avait trouvé ?! Non, mais même lui aurait préféré se taire plutôt que de dire ça… Il ouvra la bouche puis la referma un peu comme le ferait un poisson hors de l’eau, il ne voyait pas vraiment quoi dire…
Alors trouvant enfin le paquet de mouchoirs qu’il cherchait dans ses poches, il en extirpa un et se contenta d’essuyer les larmes de la demoiselle avec… Attends, vas pas croire autre chose que les faits, c’est de la simple gentillesse, parce que là, elle a vraiment une tête à faire peur. Mais Daisuke s’appliquait tout de même a essuyer les traces de ce gros chagrins avec une certaine douceur, c’est qu’on aurait eut du mal à l’imaginer doux cette énergumène.

« Et bien je suis pas près de t’aider a arranger tes problèmes si tu me dis pas pourquoi… »

En plus il lui proposait de l’aide, mais qu’elle gentillesse ! C’était vraiment quelque chose d’inattendu n’est ce pas ?!

« Enfin si c’est de ma faute, tu as le droit de me frapper ! Je suis près ! »

Date d'inscription : 13/05/2009

Daisuke s’était mis à fouiller dans ses poches. Mais que cherchait-il au juste ? Bonne question, Ayumi ne se le posa même pas, elle était trop préoccupée par la situation dont elle perdait le contrôle. Il faut dire que d’habitude Ayuyu gérait toujours tout type de situation, la tête haute et l’esprit tranquille. La miss avait une capacité à garder son sang-froid impressionnante, parfois effrayante. Mais là, allez savoir pourquoi … Ses nerfs avaient lâché, elle ne savait plus quoi faire … En même temps, lorsqu’elle était seule avec Daisuke, elle était toujours bien différente de l’image d’elle-même qu’elle affichait et donnait aux autres, au lycée. Lui il l’avait connue, elle mesurait encore pas loin d’un mètre quarante … Et elle n’avait pas beaucoup grandi depuis. Il savait des tas de choses d’elle, il venait chez elle parfois, et elle chez lui. D’ailleurs, la mère de Daidai l’adorait et c’était réciproque. Sa propre mère aimait bien le jeune homme et chaque fois qu’il venait de rentrer chez lui elle lui disait : « quel charmant jeune homme ce petit, c’est bien que vous vous entendiez comme ça. » Il faut dire que lorsqu’elle était petite, Ayumi était tellement timide que ses parents s’étaient un jour demandé si elle serait capable de se faire des amis. Et Daisuke en était la preuve vivante, même si ce n’était pas la définition que l’on se faisait du mot amitié en les regardant évoluer. Bref, on s’éloigne, on dérive … On en était où ? Ah ouais au problème d’Ayuyu.

La demoiselle essayait désespérément de trouver quelque chose de potable à dire pour rompre le silence causé par le mutisme de son ami face à une réponse dénuée de sens. Quelle idée de répondre « je ne sais pas », aussi … Mais elle n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche que le jeune lycéen sortait un paquet de mouchoirs de l’une de ses poches, extirpait un mouchoir et se penchait vers son visage pour lui essuyer les quelques résidus salés qui avaient résisté autour de ses yeux et avaient collé ses cils entre eux. Il devait sûrement également nettoyer le maquillage qui avait coulé … La jeune fille rougit légèrement face au contact de ses doigts avec sa peau humide. Ils n’avaient jamais été si proches physiquement, elle n’était pas habituée, et son cœur non plus apparemment, car son rythme cardiaque s’était légèrement accéléré. Mais au fond d’elle, elle le remercia de bien vouloir prendre soin d’elle.

« Et bien je suis pas près de t’aider a arranger tes problèmes si tu me dis pas pourquoi… »

Ayumi resta muette. Il avait entièrement raison. Si elle ne lui expliquait pas il ne pourrait rien faire de plus … Mais elle ne savait pas ce qui se passait dans sa tête et son corps. Elle se calma et réfléchit sérieusement. A ce qui lui semblait, elle avait fondu en larmes à la dernière réplique de Daidai, lui disant qu’il aurait toujours des filles plus belles qu’elle pour l’accueillir … Ca l’avait scié, un tel sarcasme venant de lui … Il n’était jamais allé si loin il faut dire.

« Enfin si c’est de ma faute, tu as le droit de me frapper ! Je suis près ! »

Ayu’ releva la tête. Il essayait de faire de l’humour ? En tout cas il avait cessé d’éponger son visage, il avait sûrement terminé. Il y était allé avec douceur franchement. Cela l’avait touchée, et c’était pourquoi elle hésitait à lui faire part de son problème. Il s’était rattrapé tout seul après tout …

« Heu … Je crois que … Je me suis sentie mal après que tu m’aies rembarrée. »

Fallait étoffer ma chère, parce que te rembarrer il avait faire que ça.

« Tu sais, juste quand tu allais partir. Avec les filles là, ces groupies qui ne savent même pas qui tu es et se contentent de baver derrière ton dos … »

Oups, là elle en avait dit un peu trop. C’était pas sympa pour les filles franchement, mais qu’y pouvait-elle si elle était franche et sincère ? Un peu trop parfois …
Mais à présent, il fallait qu’elle le remercie d’être revenu et de lui avoir gentiment essuyé le visage, et aussi de lui avoir proposé son aide. Mais elle n’osait pas. Elle n’avait quasi jamais remercié Daisuke pour quoi que ce soit, ou alors c’était de la pure politesse. Mais il fallait se lancer …

« Mine de rien … merci beaucoup, pour …. Pour tout ce que tu as fait. Merci. »

Elle timide ? Ha, les vieux démons qui refaisaient surface … Si elle partait comme ça elle était perdue

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Il s’appliquait le bougre, il s’appliquait à rendre sa beauté au joli visage d’Ayumi. Il fallait dire qu’outre le maquillage qui avait coulé, il n’avait pas grand chose, à faire… Enfin, le maquillage c’était pas non plus la chose la plus simple à retirer d’un visage. Il aurait bien fait comme sa mère, bavé sur le mouchoir et frotter, mais il doutait franchement que ça plaise à son vieille amie… Enfin, il était aussi certain que ça n’aurait pas servit à grand chose, quoi que, la salive pouvait vraiment être efficace à certains moments…
Quoi qu’il en soit, il fut un peu surpris de la voir rougir, elle était pas sensée rougir, elle ne rougissait jamais… Cette fille n’était pas Ayumi !!! Qui était donc l’extra-terrestre qui avait enlever son Ayumi ?! Il n’était pas d’accord, rendez là lui…
Allons soit réaliste, les extraterrestres n’existent pas, et Ayumi n’a pas de sœur jumelle, alors ça ne peut être qu’elle. Oui certainement mais elle était tout de même vachement bizarre !
Et en plus elle restait silencieuse à ses mots, elle ne le frappait même pas… En même temps elle ne l’avait jamais frappé, même quand il arrivait à Daisuke d’aller trop loin, et il dépassait souvent les bornes… Mais son humour passager sembla déclencher une petite réaction chez la demoiselle qui releva la tête. Une réaction, c’était déjà pas si mal non ?! Il n’avait plus qu’a espérer que les lèvres de la demoiselle ne se dessert en quelques mots…Rien que pour lui montrer qu’elle n’était pas malade, ou qu’elle était bien Ayumi et pas un vieil alien tout pourri descendu sur son terre dans un vieux vaisseau branlant.

« Heu … Je crois que … Je me suis sentie mal après que tu m’aies rembarrée. »

De quoi ?! C’était vraiment de sa faute ?! Lui qui avait dit qu’elle pouvait le frapper, si c’était de sa faute, simplement pour rire, se sentit tout simplement coupable sur le moment. C’est qu’il n’avait jamais fait pleurer Ayumi, et il ne comprenait pas le pourquoi du commun. Il l’envoyé boulé toutes les deux secondes, et elle ne lui en avait jamais tenu rigueur alors pourquoi justement aujourd’hui ?!
Il ne comprenait vraiment plus rien, et pourtant il cherchait à comprendre, ce qui là aussi était plutôt étrange venant de sa part. Lui qui avait l’habitude de passer à autre chose dés que cela devenait trop embêtant, mais en y réfléchissant, la seule personne qui semblait avoir cet effet sur lui, c’était bien Ayumi.

« Tu sais, juste quand tu allais partir. Avec les filles là, ces groupies qui ne savent même pas qui tu es et se contentent de baver derrière ton dos … »

C’est comme ça qu’elle voyait toutes ses filles…Et bien ce n’était pas vraiment flatteur pour les demoiselles, enfin il fallait dire qu’elle avait raison. Ces filles étaient un peu étranges à lui courir après alors qu’il n’avait rien demandé, et surtout qu’elles n’avaient aucune chance de s’entendre avec lui…
Plongeait dans ses pensées, en train de réfléchir profondément au sens des mots de la demoiselle, il n’entendit pas les mots de la demoiselle. Il fallait aussi avouer qu’elle n’avait pas parlé bien fort… Et en plus de ça il s’apprêtait à commettre une bourde encore plus grosse que celle qu’il avait déjà faite ce jour là.

« En fait t’es jalouse ! »

Il avait dit ça comme s’il s’agissait d’une évidence, mais pour lui ça lui semblait vraiment évident. Bon ok, ça ne semblait évident qu’à lui, mais c’était le résultat d’un long raisonnement plutôt logique, non ?! Elle se mettait a pleurer quand il lui préférait les filles du lycée à elle et en plus de ça, elle les dénigrait complètement… Evident, non ?!
Et dire qu’il n’avait même pas entendu les remerciements de la demoiselle, qui étaient quant à eux vraiment exceptionnels, pour ce raisonnement totalement improbable… Non mais franchement, quel idiot… Enfermez donc ce gars qu’on le revoit plus…

« Je savais bien que tu étais folle de moi ! »

Et en plus il retartinait une, à continuer comme ça, il allait finir par vraiment s’en prendre une, et mieux valait que s’en soit une bonne ! Il le méritait…

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Daisuke paraissait perplexe. Lui aussi était-il dépassé par les événements ? Il ne devait pas la reconnaître … La Ayumi actuelle était complètement différente de l’habituelle, c’en était presque effrayant. D’habitude toujours tout sourire, blagueuse, taquinant le jeune homme à tout bout de champ et répondant à ses boutades en répliquant à la puissance dix, accompagnée d’un dynamisme hors pair qui faisait que la bonne humeur était sa bonne étoile et ne la quittait pas … Une fille pleine de vie, pétant la forme quasiment vingt-quatre heures sur vingt-quatre … Et là, il se retrouvait face à une Ayumi dépitée, perdue, déprimée et malheureuse … Qui pleurait sans vraiment trop savoir pourquoi, qui se montrait sous une facette inconnue de son ami. Mais y avait erreur sur la marchandise ou quoi ? Enfin bref, il fallait dire que pour le moment, Ayu’ ne se sentait pas très bien. Elle avait le cœur serré, l’esprit ailleurs … Bon, elle n’était pas malade au moins ? Aucune idée. Et pourquoi ses joues s’étaient-elles légèrement enflammées lorsque sa peau était entrée en contact avec celle de Daisuke ? Mystère … Elle qui n’avait jamais connu l’amour autrement que dans les feuilletons à l’eau de rose, elle n’en connaissait pas les symptômes et c’était pas demain la veille que cela changerait. Enfin tout dépendrait d’elle et de l’hypothétique prince charmant qui pourrait un jour dérober son petit cœur …
C’est alors qu’une réplique qui n’aurait mieux fait de pas sortir du tout de la bouche de son propriétaire fusa à travers la pièce, et Ayumi aurait préféré être sourde que de l’entendre :

« En fait t’es jalouse ! »

Pardon ?! Que venait-il de dire au juste ? Et surtout, avait-il seulement remarqué qu’elle lui avait fait ses remerciements, et que ça lui en avait tout de même coûté de dire ce genre de choses ? Parce que Daisuke, jamais elle n’avait eu à le remercier avec tant de sincérité au fond du cœur, jamais au grand jamais … Et là, alors que la situation s’imposait et qu’elle était parvenue sans trop de mal à lui dire un simple « merci beaucoup », il n’y prêtait même pas attention ?! Mais franchement, quand elle voyait ce genre de comportement, Ayumi pensait très fort que concernant le jeune Tanaka, il y avait vraiment des baffes qui se perdaient … Elle, jalouse ? La bonne blague, jalouse de quoi ? Ces filles, il ne leur parlait même pas, il les laissait gambader comme des cabris autour de sa petite personne mais en aucun cas il ne leur adressait la parole comme il le faisait avec elle … Alors, où allait-il chercher de la jalousie, expliquez-moi … C’était bien un raisonnement de garçon puéril, ça … La compassion qu’avait éprouvé momentanément la miss face à la douceur et la gentillesse de Daisuke s’estompa vite pour laisser place à une frustration énorme due à cette réplique qui était de très mauvais goût.

« Je … » commença-t-elle, prête à lâcher son venin.
« Je savais bien que tu étais folle de moi ! »

En fait tout ce qu’il cherchait, en rajoutant une couche comme ça, c’était de signer son arrêt de mort, elle comprenait bien … Là franchement, elle était au bord du pétage de plombs et croyez-moi, quand Ayuyu elle pète les plombs ben … Elle fait pas du tout semblant, non non j’vous jure ! Tout ce dont elle avait envie là tout de suite, c’était de lui mettre une tarte, mais ce serait rentrer dans son jeu. Pourquoi pensait-elle ça ? Parce qu’Ayumi était tout simplement persuadée que Daisuke plaisantait à fond sur le sujet, pour détendre l’atmosphère qui contre son gré devenait explosive … Elle était vraiment à mille lieues de s’imaginer que le jeune homme avait dit cela sincèrement, qu’il croyait dur comme du fer qu’elle était réellement jalouse de cette bande de groupies sans cervelle ! Alors bon … Elle n’aimait pas qu’on se moque d’elle, et encore moins sur ce genre de sujet, mais puisqu’elle était persuadée qu’il la taquinait et qu’elle ne voulait pas rentrer dans son petit jeu en lui mettant une baffe en pleine figure, elle se contenta de lâcher, avec une froideur saisissante :

« En fait, tu es juste le pire des crétins finis que la Terre n’ait jamais porté. »

Oh, les insultes d’Ayuyu n’allaient jamais bien loin, la demoiselle était tout sauf vulgaire. Et toutes ces injures grossières n’étaient pas pour elle. Elle n’avait pas besoin de cela pour faire son petit effet sur la victime, et le ton glacial qu’elle employait lorsqu’elle était énervée ne présageait jamais rien de bon. Là, Daisuke avait droit d’entrer en phase « panique ». Mais ce n’était pas dit qu’il suivrait le conseil télépathique que lui envoyait sa comparse.
A quoi jouait-il en se moquant d’elle comme ça ? En plus il jouait avec ses nerfs franchement ! Il débarquait dans l’amphi, râlant de l’absence de la jeune fille qui pourtant était là, faisait de l’humour vraiment à revoir, puis faisait son coq en menaçant de s’en aller … Finalement il partait, puis revenait en courant, affirmait qu’il n’avait jamais autant couru pour une fille, la consolait et séchait ses larmes pour de nouveau la remettre en colère ? [comment ça je viens de résumer en 4-5 lignes la totalité du topic ?! XD]
Quelle journée ! Ayumi n’imaginait pas qu’en posant les pieds dans l’amphithéâtre cet après-midi là, il lui arriverait toutes ces tuiles avec son ami ! Ah ça non !

« C’est … C’est quoi ton but à la fin ??! »

lâcha-t-elle brusquement, le ton de sa voix ayant accidentellement dérapé dans les aigus.

Elle n’avait pu s’empêcher de sortir un truc pareil, elle était un peu à cran de tout ce qui s’était passé en moins d’une heure … Heureusement qu’aucun élève n’avait débarqué pour s’inscrire, il aurait pris peur. Et pas seulement à cause du maquillage d’Ayu qui avait coulé et dont il restait encore quelques infimes traces que Daidai n’avait pas vus dans la pénombre, mais aussi à cause de ses traits déformés par la colère …

Messages : 239 Points : 251 Date d'inscription : 07/06/2009

Il vit de suite que ce qu’il avait put dire ne lui avait pas plus du tout du tout. Bon et bien, il fallait croire qu’elle n’était pas si jalouse que ça, et il allait pas tarder à s’en mordre les doigts. Quoi ?! Daisuke Tanaka s’inquiétait ?! Absolument… Pas, d’ailleurs, il n’avait pas perdu son sourire, malgré la fumée qui semblait s’échapper de la caboche de la jeune fille. Insouciant ?! Pas du tout, mais au fond de lui il se sentait rassuré, bah oui rassuré qu’elle ne soit pas jalouse, parce que si ça avait été le cas, il aurait dû continuer son résonnement et qui sait sur quoi il serait tomber au final… C’est que ça pouvait aller loin ce genre d’histoire, croyez-le !!!
Quoi qu’il en soit, il était donc toujours debout, toujours face à la demoiselle, et toujours souriant… Et les mots de la demoiselles fusèrent…

« En fait, tu es juste le pire des crétins finis que la Terre n’ait jamais porté. »

Allons, il ne fut pas blessé, il commençait a voir l’habitude des sautes d’humeur de la demoiselle, dire qu’il y avait à peine trente secondes elle était en train de pleurer comme une madeleine, puis il y avait de ça dix secondes, elle s’était mise à rire… Non mais, pire que lunatique, cette fille était terriblement lunatique… Mais sincèrement ; qu’est ce qu’il s’en foutait, et vous savez pourquoi ?! Parce que son Ayumi à lui, c’était celle qui n’arrêtait pas de raler contre lui et non pas qui pleurait à cause des filles qui lui tournait autour…
Bon il fallait aussi avouer qu’il n’y était pas pour rien dans ses sautes d’humeurs constantes, mais ça il ne l’avouerait jamais à quelqu’un d’autre que lui-même. Attends, qu’est ce que tu crois, il va pas non plus s’accuser d’être un casse pied fini envers la demoiselle… Pas du tout son genre !

« C’est … C’est quoi ton but à la fin ??! »

Un but ?! Bah il en avait pas vraiment, il faisait juste en sorte de vivre sa vie tranquillement, et ça même si ça devait comprendre le fait de pourrir la vie de la demoiselle… Pas tant que ça lui plaisait, quoi que… Si ça lui plaisait, mais c’était surtout extrêmement divertissant. Pourquoi et bien tout simplement parce qu’elle avait des réactions souvent incontrôlables et bien souvent assez inattendues ! Et pour quelqu’un comme Daisuke se sont des choses primordiales pour luter contre l’ennui, rendez-vous compte tout de même…
Enfin que pouvait il bien répondre à ça ?! Il n’en avait pas la moindre idée, et pourtant il cogitait vachement vite dans sa petite caboche d’angelot…

“Bah… euh“

Tu parle d’une réponse... Ou était donc passé sa foutue répartie ?! Jamais là quand on en avait réellement besoin, elle allait croire qu’il la laissait gagné tant ça réponse était évasive, enfin si on prenait ce qu’il venait de dire pour une réponse…
Alors il répondit ce qu’il lui venait tout bonnement à l’esprit, avec un calme olympien, qui frisait même la désinvolture. S’il n’achevait pas la demoiselle à ce moment là tant son attitude était révoltante, c’était qu’il avait vraiment de la chance…

« J’en ai pas… »

D’ailleurs, il fallait bien se demander comment il avait put échapper à la baffe qui le menaçait certainement quelque part… Mais il ne comptait pas s’arrêter là, elle venait tout de même de l’attaquer, il allait pas non plus se laisser faire comme si de rien n’était, déjà qu’il avait eut du mal à pondre une réponse tout ce qu’il y avait de plus banal, c’était pas pour fermer son clapet.

«Et puis c’est quoi cette question ?! Tu t’intéresse tant que ça à ma vie maintenant ?! Je savais pas que j’était si intéressant que ça !? Si tu veux tout savoir de moi, adhère donc ce foutu fan club qui collecte des informations sur moi, ce n’est pas parce que tu es mon ami que tu dois tout savoir sur moi !»

C’était quoi le rapport ?! Il n’y en avait certainement pas, mais il avait eut envie de dire ça, et en plus pour ponctuer le tout, il s’était rassit… Ca ne valait décidément pas la peine de rester debout selon lui… De toute façon elle était tellement petite, qu’à force de regarder en l’air, elle allait finir par attraper un torticolis.

Date d'inscription : 13/05/2009

Il avait fallu qu’elle pose cette question stupide du « c’est quoi ton but ? ». Même si elle tenait à savoir, qu’est-ce qu’elle était allée balancer ça à son présumé ami ? Ami avec qui elle était en train de se disputer en ce moment même … Elle s’en mordait les doigts, d’avoir dit ça. Mais on ne pouvait pas revenir en arrière, ce qui était dit, était dit, et si les machines à remonter le temps existaient, cela ce saurait depuis longtemps et vu la vitesse du progrès technologique, on en vendrait déjà de poche. Ayumi n’avait rien de tout cela et devait se débrouiller avec son cerveau en compote et la situation. Tirer tous les éléments à son profit, garder la tête haute et en aucun cas, perdre son sang-froid.

« Bah….euh »

Quelle réponse intelligente, Daisuke battait presque le record établi deux minutes auparavant par Ayumi qui avait répondu un banal « je ne sais pas » à la question de ce dernier. Oui, presque battu. Il n’avait pas encore proféré l’énormité qui serait le point bonus qui permettrait à Daisuke de dépasser Ayuyu, niveau stupidité d’une réponse à une question. Ohw, c’était pire que le pire des jeux télévisés, là ! Attention … Match serré, qui sera le plus nul ? Ayumi était persuadée que Daidai gagnerait haut la main, mais ce n’était qu’une réflexion personnelle qu’elle avait sûrement cogité sous l’effet de la colère, alors mieux vaut la taire et la garder enfouie là où est sa place. Au fond de sa boîte crânienne quoi.

« J’en ai pas … »

Ouuuh, il avait gagné là, niveau inutilité de la réponse ! Quoique, faut pas confondre « je sais pas » et « j’en ai pas », c’est pas tout à fait la même chose … Allez Ayumi ne soit pas méchante, garde cette bêtise dans ta tête, à côté de la p’tite réflexion mesquine à l’adresse de ton Daidai … Vous avez dit ‘ton’ ?! Mais qui vous a permis une chose pareille ? Pff …

«Et puis c’est quoi cette question ?! Tu t’intéresse tant que ça à ma vie maintenant ?! Je savais pas que j’était si intéressant que ça !? Si tu veux tout savoir de moi, adhère donc ce foutu fan club qui collecte des informations sur moi, ce n’est pas parce que tu es mon ami que tu dois tout savoir sur moi !»

Ayumi ne put réprimer le sursaut surpris qui l’avait envahie dans tout son corps. Il fallait dire qu’elle ne s’attendait pas à un tel revers de situation ! Il ne hurlait pas, mais avait légèrement haussé le ton, signe de l’exaspération. D’ordinaire, Daisuke ne s’adonnait pas à ce genre d’attitude, elle était franchement sceptique. Mais quelle mouche l’avait piqué pour déblatérer un truc pareil qui en plus n’avait strictement aucun rapport avec le reste ? Et en plus il s’était rassis, l’air de dit « même comme ça j’te suis supérieur. » D’un côté, c’était presque pas faux vu la taille d’Ayuyu. Pas bien grande, en somme. Elle se demandait encore parfois comment elle avait pu passer le mètre soixante avec une mère d’un mètre cinquante-cinq et un père d’un mètre soixante-douze. Mais là n’était pas la question ni le problème, et tergiverser sur sa taille en monologue intérieur ne ferait pas avancer son schmilblick.
Ayumi fut néanmoins profondément choquée par la réplique de Daisuke. C’était cruel ce qu’il disait là, même si elle s’était toujours amusée à le taquiner à tout bout de champ, elle n’avait jamais émit l’envie de « tout savoir de lui », s’il avait envie de se confier à elle, libre à lui mais jamais elle ne l’aurait forcé ! Puis elle, il lui était arrivée des fois de vouloir se confier à lui mais elle n’avait jamais osé sur des sujets importants, de peur qu’il ne la prenne pas au sérieux et trouve un moyen de détourner le sujet vers un truc drôle. Enfin … Elle se décida à répondre, du fond du cœur :

« Daisuke. Je ne savais pas que tu me pensais comme ça. Je ne savais pas que tu pensais CA de moi. Au moins, j’aurai le mérite de dire que je suis fixée … »

Ca voulait dire quoi ça ?! On aurait dit une adolescente amoureuse qui venait de se faire plaquer ou de s’être tout simplement pris un beau râteau par son prince charmant. C’était quoi le délire là ? Expliquez-moi, j’arrive plus à suivre …

« Excuse-moi, j’ai dû te déranger … Depuis toutes ces années. »

Là elle exagérait peut-être un tantinet. Mais quand Ayumi partait dans les méandres de la déprime passagère –ou non-, elle ne faisait pas semblant et là elle en était tout de même à se demander si elle n’avait pas un peu trop imposé sa présence à Daisuke depuis sept ans qu’ils se connaissaient maintenant. Elle se mordit la lèvre inférieure puis fit quelques pas pour aller s’asseoir à quatre sièges du garçon. Il ne fallait pas l’étouffer davantage.

Messages : 239 Points : 251 Date d'inscription : 07/06/2009

Tranquillement assis sur son fauteuil dans la grande salle de théâtre, il n’était pas spécialement content de lui, c’était un coup plus que bas. Il savait qu’il l’avait déjà blessé à cause de ça, et il n’avait put l’oublier aussi rapidement sachant que la scène venait tout juste de se dérouler… Mais ce pauvre garçon ne réfléchissait décidemment pas beaucoup quand il s’agissait de son amie… Décidemment, ils n’étaient pas sortis de l’auberge ces deux là !
Il écouta tout de même ce qu’elle avait à lui dire, on ne sait jamais quelque fois qu’elle n’aurait pas prit ce qu’il venait de dire au sérieux… Oui, il espérait, parce qu’il était légèrement en train de s’en mordre les doigts c’était ça le problème avec la bêtise, il avait beau être assez intelligent et assez doué dans tous les domaines, il fallait avouer que les relations humaines n’étaient pas son fort, et avec Ayumi il battait chaque jour de nouveau records de conneries monumentales… S’en était réellement désespérant.

« Daisuke. Je ne savais pas que tu me pensais comme ça. Je ne savais pas que tu pensais CA de moi. Au moins, j’aurai le mérite de dire que je suis fixée … »

Mais c’était pas non plus entièrement de sa faute, pourquoi prenait elle tout mal aujourd’hui aussi ?! Ce n’était pourtant pas un jour différent des autres, c’était pas normal, y avait un truc qui clochait vraiment avec cette fille…

« Excuse-moi, j’ai dû te déranger … Depuis toutes ces années. »

Il ne demandait pas non plus à ce qu’elle ne lui parle plus, c’était pas ce qu’il voulait… Et puis sans elle, il s’ennuierait énormément, il faudrait bien qu’un jour elle s’en rende compte un jour ?! Bon il fallait aussi avouer que Daisuke n’était pas le garçon le plus expressif du monde quand il était en compagnie de la demoiselle…A part lui lancer des vacheries, il avait rarement des mots gentils à lui offrir, oui il était un peu rustre, beaucoup même, mais il avait toujours pensé qu’elle s’en était totalement accommodé, et qu’il pourrait toujours jouer à ce petit jeu avec elle.
Et puis merde, c’était pas lui qui avait commencé avec ça il y avait déjà sept ans de ça… Alors pourquoi s’en voudrait il ?! Il n’y avait pas de raison, oui pas de raison… Sauf peut être une, il était toujours celui qui était le plus blessant, toujours celui qui gagnait, mais par quel moyen… Pourtant, la plupart du temps, il ne le faisait même pas exprès, il ne réfléchissait pas à ce qu’il disait, et les mots fusaient avant qu’il n’ait put en analyser le contenu…
Bon ok, mais revenons donc à la scène, Ayumi qui était auparavant debout en train de le regarder en déclarant qu’elle ne dérangerait plus dorénavant, avait finalement opté pour la solution « je vais m’asseoir et désespérer seule dans mon coin », et lui se sentait comme un couillon au fond de son siège, en train de réfléchir à une solution…

Et la solution il la trouva, enfin c’est ce qu’il pensait ! Il se leva de son siège silencieusement, enfin autant qu’il le pouvait quoi, surtout quand on sait que les fauteuils de cette foutue salle ont tendance à grincer en se relevant. Et se dirigea vers la demoiselle, il ne passa par le même couloir de siège qu’elle, mais s’arrêta tout simplement derrière. Elle était encore plus petite assise dans ce fauteuil…
Il prit une grande inspiration, il n’aimait pas tellement faire ça, ce qui expliquait les rares fois ou il lui arrivait d’avoir des contacts physiques… Et il se pencha pour passer ses bras autour du cou de la demoiselle, attention, il était pas en train de l’étrangler, non il était en train de lui faire un câlin... Acte extraordinaire venait de sa part noté l’effort…
Bon c’était pas dit que la demoiselle apprécie surtout après sa grosse colère et tout ce qui avait suivit… Mais bon on sait jamais..

« Je deviens quoi moi si tu viens plus m’embêter ?! Je vais me sentir tout seul ! »

Date d'inscription : 13/05/2009

Est-ce qu’Ayumi jugeait que la fuite était la meilleure des solutions ? Peut-être bien que oui, et peut-être bien que non. Les raisonnements de la miss étaient en général bien compliqués, mais là, concernant cette situation précise, elle s’était dit qu’il valait mieux laisser tomber. Avec Daisuke, elle en venait souvent à cette conclusion. Après tout, il avait toujours gagné, alors aujourd’hui ne serait pas pour autant l’exception à la règle … Il avait encore gagné. Il avait tout gagné ! Il avait fait pleurer son amie, lui avait dit des insanités, et était à deux doigts de la perdre. Mais, comptait-elle seulement un peu pour lui ? Elle ne pouvait pas répondre à cette question, elle n’était ni dans sa tête, ni dans son cœur … Et heureusement pour elle d’ailleurs !
En attendant, Ayuyu avait choisi ce qui lui paraissait le mieux pour qu’elle arrête de souffrir pour le moment, et s’était donc éloignée de son ami pour aller se rasseoir quelques sièges plus loin. Elle l’avait laissé tout seul là-bas, avec ses pensées et sa bêtise. Ecoute, c’est peut-être mieux comme ça. Ayu’ avait le cœur serré d’avoir eu affaire à une altercation aussi désagréable avec Daisuke, elle n’avait jamais souhaité que les choses se passent comme ça … Mais s’il en avait décidé ainsi…
La demoiselle observait la réaction du jeune homme du coin de l’œil. La pénombre de l’amphithéâtre empêcherait Daidai de voir qu’elle l’observait, mais ça marchait dans les deux sens et elle avait déjà du mal à distinguer les contours de sa silhouette, alors aller discerner l’expression de son visage … Ouais, non. Pourquoi n’avaient-ils pas allumé la lumière ? Pourquoi restaient-ils dans le noir ? Enfin le noir, il y avait des fenêtres quand même et ils n’étaient pas non plus dans la pénombre complète, mais il y avait tout de même des coins sombres et les sièges en faisaient partie … Seule la scène était excessivement bien éclairée. C’était normal, les spectateurs sont toujours dans le noir pour mieux visualiser la scène éclairée. Et comme ça, il pouvait y avoir des spectacles l’après-midi et on faisait des économies d’électricité.
De toute façon, Daidai était enfoncé dans son siège, elle avait encore moins de chances d’apercevoir le changement d’expression sur son visage, surtout avec un profil.

Au final elle ferma les yeux, ayant renoncé à l’épier, pour ainsi dire. En ayant les paupières closes, elle pouvait réfléchir plus tranquillement et ses autres sens étaient mis à leur avantage, dont son ouïe.
Comment ça allait se terminer tout ça ? Ayumi n’en avait pas la réponse. Evidemment. Elle hésitait sur tout à présent, concernant le jeune homme. Il allait certainement partir pour de bon cette fois, après avoir pris les paroles d’Ayu au sérieux. En même temps elle venait de dire « je te ne dérangerai plus » en gros, en d’autres termes cela signifiait tout bêtement : « je ne te parle plus, comme ça t’aura la paix ». Ca c’était le raisonnement de base, la première intuition que t’as en entendant une phrase du genre. Mais si tu cogites bien, tu peux aussi penser à « j’ai compris mon erreur, j’aimerais la réparer mais je sais pas comment ». Et là, Ayumi était plus dans cette optique, et attendait que Daisuke lui tende une perche à laquelle elle se rattraperait pour repartir de zéro. Mais il était un garçon –sans blague !- et il s’arrêterait certainement à la première déduction.

Erreur de la part d’Ayuyu ! A travers ses yeux fermés, elle entendit un grincement sonore, prouvant que Daisuke se levait de son siège. Elle n’ouvrit pas les yeux pour autant. Elle finirait devin, un jour, à force de connaître à l’avancer les réactions du jeune homme !
Cependant, elle semblait avoir fait une erreur sur son raisonnement car aucun mouvement de porte ne se fit entendre. Et pourtant, la porte de l’amphi grinçait autant que ses sièges !
Et soudain, elle sentit des bras entourer son cou, se posant sur ses épaules. Ayumi sursauta violemment, elle s’attendait à tout sauf à ça ! Surtout de SA part … Il était en train de l’enlacer ou elle rêvait, en s’étant endormie sur son siège à force d’attendre une réaction de son ami ? Qui sait … Elle daigna enfin à ouvrir les yeux et sentit que cette sensation de chaleur qu’elle éprouvait était bien réelle. Un bref coup d’œil au niveau de son cou pour constater que c’étaient bien les mains de Daisuke, sans pour autant bouger le visage …
Elle rougit violemment, jamais ils n’avaient été si proches. Ils l’étaient encore plus qu’avec le mouchoir de tout à l’heure … Et elle ne s’y habituait toujours pas. Son cœur avait de nouveau accéléré le rythme sans qu’elle ne relève le fameux symptôme. Légèrement tremblante, elle allait parler mais il la devança :

« Je deviens quoi moi si tu viens plus m’embêter ?! Je vais me sentir tout seul ! »

Elle sourit. Il avait retrouvé son tempérament habituel, là.

« Je te laisserai pas tomber, moi ! Je continuerai à t’embêter ! Jusqu’à ce que t’en aies vraiment assez. »

Et elle resta comme ça, sans bouger. Parce qu’elle était bien. Dans ses bras.

Messages : 239 Points : 251 Date d'inscription : 07/06/2009

Mais qu’est ce qu’il était en train de faire… Ok, ça lui avait paru être une bonne idée sur le moment, mais maintenant qu’il y réfléchissait, il se disait vraiment qu’il avait fait une bêtise. Il n’aurait pas dû faire ça, non pas du tout du tout… Il se sentait idiot à la tenir comme ça, oui vraiment idiot. Il ne devait pas agir ainsi, c’était pas l’image qu’il avait de son amitié avec Ayumi, et puis il n’avait pas l’habitude d’être tendre, que ce soit avec elle ou avec qui que ce soit d’autre…
Alors pourquoi avait il fait ce genre de chose ?! Certainement parce qu’il n’aimait pas la voir triste, ou, ce devait être ça… Ca ne pouvait pas être autre chose ?! N’est ce pas ?!

« Je te laisserai pas tomber, moi ! Je continuerai à t’embêter ! Jusqu’à ce que t’en aies vraiment assez. »

Oui c’est vrai qu’en sept ans elle ne l’avait jamais laissé tombé, contrairement à lui qui laissé souvent passé beaucoup d’occasion de l’aider. C’était pas tant qu’il ne voulait pas l’aider, mais surtout qu’il oubliait souvent et volontairement en se disant qu’elle ne lui en voudrait pas. Peut être comptait-il un peu trop sur le caractère conciliant de la demoiselle, ou peut être le laissait elle un peu trop faire ce qu’il voulait…
Cela faisait déjà bien longtemps qu’il ne s’était pas remis en cause de cette façon, et ce n’était peut être pas un mal…

« Je crois que j’en aurais jamais assez …»

Et en plus il en rajoutait une couche avec une voix tout ce qu’il y avait de plus doux. Mais qu’est ce que tu es en train de faire Daisuke ?! Tu te rends compte de ce que tu dis ?! Du ton sur lequel tu le dis ?! Ca na rien a voir avec de l’amitié ça…
Sa conscience avait beau lui hurler d’arrêter ces bêtises, cela ne l’empêcha pas de resserrer un peu plus son étreinte, il pouvait sentir le parfum des cheveux d’Ayumi… Pourquoi ne s’était il jamais rendu compte qu’elle sentait aussi bon ?! Pourquoi d’ailleurs n’avait-il jamais touché ses cheveux… Tant de questions auxquelles il ne pouvait répondre pour le moment, il ne savait pas y répondre, et n’avait pas non plus les moyens de le faire…

« Je… »

Les mots restèrent en suspend, que voulait-il dire ? Il n’en avait pas la moindre idée, il ne savait pas quoi dire… Il n’y avait peut être plus rien à dire, tout simplement…
Il poussa un soupir, léger, mais pourtant contrarié…

« Ne pleurs plus à cause de moi, j’en vaux pas la peine ! »

Et en plus de ça il se rabaissait volontairement, il ne souriait plus, n’avait plus envie de sourire. Il ne se comprenait plus, depuis quand se prenait- il autant la tête, lui qui était sensé se foutre de tout, et relativiser sur tout. Il ne se sentait même plus lui-même, et mieux valait rompre cette étreinte le plus vite possible, celle ci avait déjà fait assez de dégâts dans l’esprit de ce pauvre garçon.

« Je ferais mieux de… m’en aller ! »

Il avait murmurer ses mots, sensés être plus pour lui, que pour la demoiselle… Pour lui donner le courage de la laisser. De la lâcher… Alors, suivant les ordres prononcés tout haut de sa conscience, il prit le chemin de la porte. Mieux valait faire ça vite, qu’il puisse souffler correctement… Qu’il puisse se libérer de ce poids qui lui écraser le cœur…

Date d'inscription : 13/05/2009

« Je crois que j’en aurais jamais assez …»

Ayumi resta interdite. Y avait-il un sens caché à sa phrase ? En tout cas, elle se refusa de le chercher maintenant. La situation tendue s’était apaisée, et elle se connaissait, si elle cherchait à trop réfléchir au pourquoi du comment de chaque mot, elle savait que la situation allait tourner au vinaigre pour la troisième fois de l’après-midi, et ça elle ne le voulait en aucun cas. Alors, puisque de toute façon ce serait frais dans sa tête, elle y songerait plus tard, à l’internat, lovée dans ses couvertures.
En tout cas, Daisuke avait prononcé ces mots avec une douceur qu’elle ne lui connaissait pas, le même genre de douceur qu’elle avait ressenti lorsqu’il lui avait tamponné les yeux avec son mouchoir ou lorsqu’il venait de l’enlacer, il y a de cela quelques minutes. Elle appréciait de changement d’attitude, parce qu’elle savait que ce n’était pas le Daidai qu’elle connaissait et appréciait –et j’ai failli marquer aimait XD- mais de temps en temps faut dire qu’un p’tit break ça fait pas de mal.

« Alors tout va bien »

murmura-t-elle, à peine assez fort pour qu’il l’entende.

Merde à la fin, fallait qu’elle arrêter de marmonner dans une barbe qu’elle n’avait pas lorsqu’elle était gentille, après ce nigaud ne l’entendait pas … C’est comme les remerciements de tout à l’heure … (XD)
Ayuyu sentit alors qu’il resserrait légèrement son étreinte. A quoi jouait-il ? Entre ses phrases mystérieuses et ses gestes qui l’étaient tout autant … Ayumi, ne tire pas des conclusions trop hâtives sur son compte, peut-être essayait juste de se faire pardonner le taux de connerie qu’il avait atteint aujourd’hui ! Qui sait …

« Je… »

Tu ? Voilà ce qu’elle avait pensé très fort mais qu’elle n’avait en aucun cas osé prononcer pour ne pas casser son élan. Quel que soit ce que voulait lui dire Daisuke, même un « qu’est ce qu’on mange ce soir ? », c’était vraiment désagréable quand tu commençais ta phrase par « je … » et que l’autre te répondait « tu ? » comme un con … Alors elle attendit.

« Ne pleurs plus à cause de moi, j’en vaux pas la peine ! »

Ayumi était surprise. Daisuke qui se rabaissait ? C’était la journée des contraires aujourd’hui ou quoi ? Je parle des comportements … Faut dire que Ayumi, d’ordinaire si forte et joyeuse, qui pleure et s’effondre pour un rien, et Daisuke qui lui justement était taquin voire un peu trop, moqueur, et compagnie, toujours sûr de lui et qui ne se prend pas la tête, qui devenait doux et gentil, et même s’adonnait à des gestes curieux ? Hum …

* Toutes les larmes que je verse en valent la peine, si c’est pour toi … *

pensa-t-elle.

Mais pourquoi pensait-elle ce genre de choses maintenant celle-là ? Elle était trop bizarre aujourd’hui, Daidai l’avait certainement remarqué. En attendant, c’est pas en pensant que ton ami aura sa réponse ! Ayumi prit une grande inspiration sans pour autant faire de bruit et dit :

« Ne t’inquiète pas, je ne pleure que si ça en vaut vraiment la peine. »

Voilà, ni vu ni connu ! Elle avait fusionné ses pensées avec les paroles de Daisuke en gros. Ayant pensé que Daidai au contraire de ses dires valait la peine qu’elle pleure, mais elle n’allait pas non plus lui dire ça comme ça, et puis quoi encore ?! Et lui, disait qu’il n’en valait pas la peine, bref elle avait tourné sa phrase de manière à lui faire –peut-être- comprendre ce qu’elle avait au fond d’elle. Saisirait-il le message ou ne ferait-il pas attention ?

« Je ferais mieux de… m’en aller ! »

Daisuke relâcha brusquement son étreinte et Ayumi fut libérée, même si elle se permit de penser que sa prison n’était pas si désagréable que ça … Il disait vouloir partir, que c’était mieux, et se dirigeait déjà vers la porte. Cette fois, elle ne le retiendrait pas. Il s’était passé beaucoup de choses en si peu de temps, il leur fallait le temps de réfléchir à tout ça. Et si un 1ère année débarquait en les voyant comme ça, bonjour les rumeurs ! Elle les avait déjà connues au collège, une fois pas deux hein …
Il allait passer la porte lorsqu’elle se leva brusquement, et, sans pour autant se lancer à sa poursuite, elle s’écria, utilisant ses mains comme un haut-parleurs en les plaçant de chaque côté de sa bouche :

« Daisuke !! Ce soir … Au …. Euh, Terrain de Basket ! Après manger, d’accord ? »

Ayumi se sentit parfaitement c***e après avoir dit cela. Après tout, ça faisait carrément déclaration, elle était folle ou quoi ? En fait, elle voulait juste passer un peu de temps avec lui ce soir parce qu’elle savait qu’avec tout ce qui s’était passé là, si elle ne le revoyait pas entre temps elle ne dormirait pas de la nuit pour cause de réflexion intense. Elle ne savait pas s’il viendrait, mais elle lui avait proposé, on verrait bien.

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