Ce qu'il se passa après avoir manger... [Ayumi] [Terminé]

Messages : 239 Points : 251 Date d'inscription : 07/06/2009

HJ: Non mon titre n'est pas pourri...

Daisuke !! Ce soir … Au …. Euh, Terrain de Basket ! Après manger, d’accord ? »

Cette phrase raisonnait dans sa tête, que voulait elle faire ce soir au terrain de basket ?! Et puis de la façon ou elle lui avait dit ça… Il n’avait pas su réagir à ses mots, il s’était contenté d’un regard avant de sortir de la pièce le plus rapidement possible, il s’était senti très mal sur le moment. A bout de souffle, étouffé par se poids qui ne l’avait toujours pas quitté depuis le moment où il l’avait prit dans ses bras. Il ne se comprenait pas, et commençait vraiment à se demander s’il y avait réellement quelque chose à comprendre… Peut être était-il tout simplement malade, oui, il devait couver une mauvaise grippe, il n’y avait pas d’autre solution.
Lui qui ne semblait pas bien vivant d’habitude en revenant dans sa salle de classe au milieu de ses camarades, semblait ressembler à un véritable zombie. Il avait subit les regards des autres, et avaient aussi dû rassurer ce qui s’était inquiétait pour lui. Mais comment leur expliquer ce qui n’allait pas chez lui, alors que lui même l’ignorait ?!
Alors il s’endormit tout simplement sur sa table, réveillé un peu plus tard par le raffut des élèves qui avaient décidé de quitter la salle, les heures de permanences des clubs étant enfin terminées, et l’heure de manger approché…

Et l’heure de manger approcha bien plus vite qu’il ne l’aurait pensé, bien sûr il chercha Ayumi dans la foule d’élèves affamés, mais il ne la trouva pas… Il était déçu, et pourquoi ça ?! Il n’en savait rien, il ne mangeait pourtant que rarement avec elle, mais ce soir étrangement, il en avait eut l’envie… Mais il avait dû se contenter des garçons de l’internat, et il avait même tenté de se mêler à leur rire, il s’était même découvert un certain talent pour la comédie. Lui qui n’avait pas besoin de feindre la bonne humeur, avait bien était obligé de vaincre sa mélancolie passagère…
Puis il était sorti de table, avait quitté ses amis, qui lui avaient demandé où il allait. Il aurait très bien put dire qu’il allait voir Ayumi, personne ne se serait posé de questions, et pourtant il préféra à la vérité un mensonge honteux… Tomoe finirait bien par se rendre compte que se n’était pas vrai, qu’il n’était pas fatigué et encore moins qu’il était parti se coucher, mais il n’avait rien trouvé de mieux…

Ses pas résonnaient dans les couloirs, ses pas n’étaient pas aussi lents qu’à leur habitude, il avait un peu pressé le pas. Il avait mit ça sur le compte de la curiosité mais aussi sur le compte de sa mauvaise grippe. Après tout, plutôt il y serait plutôt se serait terminé, n’est ce pas… ? De toutes façons il n’y avait pas d’autre solution plausible…
Cette fille lui faisait faire tout et n’importe quoi ses derniers temps, et ça ne lui plaisait pas du tout… Il fallait vite qu’il trouve un remède à ça… Non mais attend ?! Il ne pensait plus qu’il s’agissait d’une maladie étrange ?! Mais remet toi Daisuke, tu sais bien que la grippe lance souvent dans des délires profonds, divers et variés… Vas pas t’imaginer autre chose, c’est pas possible…

« N’importe quoi Daisuke, remets-toi vite de tes émotions…»

Il parlait même tout seul, il fallait croire qu’il avait vraiment décroché le pompon avec ça ! Quoi qu’il en soit, il arriva bientôt face à la porte grillagée qui menait au terrain de basket, terrain de basket interdit d’accès aux élèves une fois les cours terminés… Depuis quand Ayumi enfreignait elle les règles ?! Il n’en savait rien, c’était peut être tout nouveau.
Même enfermé dans ses pensées, il ne mit pas longtemps à la voir, il sentit le poid qui pesait déjà sur ses entrailles, prendre encore quelque kilo…

« Je suis là… »

C’était idiot… Mais il n’avait réussit à articuler que ses quelques mots tant le poids qui venait de lui tomber dessus était surprenant…

Date d'inscription : 13/05/2009

Ayumi était restée plantée pendant cinq bonnes minutes dans la même position, après le départ rapide de Daisuke, c’est-à-dire debout, raide comme un piquet. Statique. Il fallait dire qu’après la stupidité qu’elle lui avait lancé, n’importe quel garçon aurait fui sans crier gare … Ayu finit enfin par retrouver l’usage de ses membres et elle se mit à faire les cent pas devant la première rangée. Comme si ça allait l’aider à mieux réfléchir …
Finalement, dans l’après-midi, quelques élèves vinrent s’inscrire. Heureusement, sinon elle aurait presque perdu sa journée. Imaginez si Daisuke n’était pas venu un peu chasser son ennui –comment tu parles de lui quand il est pas là ! è.é- pendant un moment, et que personne n’était venu, là elle aurait perdu sa journée. Et franchement elle n’aurait pas apprécié ! Mais faut assumer son rôle ma p’tite dame !
Enfin bref, quelques inscriptions d’élèves prometteurs. Comment le savait-elle ? Bah elle les avait fait jouer sur des improvisations pour voir de quoi ils étaient capables bien sûr !

L’après-midi scolaire touchait à sa fin et avec, les tortures incessantes d’Ayumi qui avait dû passer son après-midi à se tourner les pouces sur sa chaise. Il fallait avouer que les impros des première année étaient sympathiques, elle avait bien ri et sentait que cette année serait pleine de surprises ! Même si elle n’aurait pas cours avec eux tout le temps …
Elle était repassée par l’internat pour poser son sac et récupérer son porte-feuille. Puis elle s’était finalement attardée un moment dans sa chambre, rangeant un peu ses affaires éparpillées çà et là, mettant de l’ordre un peu partout mais surtout dans sa tête. En fait elle n’osait plus ressortir de cette pièce, même pour aller manger. Ca la stressait maintenant de recroiser Daisuke, alors que c’était elle qui lui avait demandé de venir. D’ailleurs, il ne viendrait certainement pas alors pourquoi se torturer l’esprit et l’estomac ? C’était Ayumi, quoi ! Faut pas chercher plus loin.
D’ailleurs, pourquoi stressait-elle à l’idée de revoir son ami ? C’était quoi le problème ? Elle n’avait jamais ressenti ça lorsqu’elle avait projeté de le voir, alors pourquoi cela changerait ? Eh bien peut-être parce que depuis, en grandissant ils ont évolués, et leurs sentiments respectifs aussi … Et surtout, Daisuke rappelons le a tout de même enlacé Ayuyu ! Et lui a dit des choses douces et gentilles ! Ca la travaille la petite !
Serait-elle … Malade ? Elle avait l’estomac noué, des impressions de nausées constantes, et la trouille de revoir son ami … C’est ça elle avait soit la crève, soit ses règles. Dans les deux cas c’était par réjouissant.
Ayu décida d’aller se changer, elle n’allait pas porter l’uniforme tout la soirée non plus ! Elle troqua donc ce dernier contre une jupe ni trop longue, ni trop courte, et un haut à manches longues avec une poches centrale, comme les gilets de sports pour filles. –et mecs !- Et elle put se changer dans la chambre parce que Kaoru n’était pas là. Et en se changeant, elle put constater qu’elle n’avait pas ses règles. Alors elle avait la crève.

Ayumi se faufila hors de la chambre. Jamais elle ne mettrait un pied au réfectoire ce soir, elle risquait de le croiser. Au lieu de ça, elle sortit du lycée et entreprit de dénicher un snack pas cher non loin. Elle se paya un sandwich. De toute façon elle n’avait pas faim et, à demi mangé, il finirait certainement dans une poubelle.
Ce fut exactement ce qui arriva. Elle était retournée dans le lycée, parce qu’aussi peu provocante qu’elle soit, elle portait tout de même une jupe et des voyeurs pervers y en avait partout, surtout le soir près des lycées internats.
Elle manga une partie de son ‘repas’ de fortune, et au bout de la cinquième microscopique bouchée, elle fut écœurée. Nauséeuse, et ne voulant pas aggraver son cas, elle renonça et le balança dans la poubelle de la cour. C’pas bien de gaspiller Ayuyu, et les SDF ?
Maintenant, il lui fallait rejoindre le terrain de basket. Elle angoissait à mort. Elle ne voulait plus y aller, ses jambes restées bloquées. Elle avait peur. Peur de ce qui se passerait. Peur parce qu’elle ne comprenait pas ce qu’elle ressentait dans son petit cœur qui commençait à lui faire mal à force de battre si fort !
Mais elle se résigna, et se dirigea vers le terrain de basket, en priant pour que Daisuke ait la lumineuse idée de ne pas venir.
Mais là, une autre angoisse vint prendre place en elle ; c’était strictement interdit de pénétrer sur terrain après les cours ! Mais quelle nouille avait-elle été en indiquant ce lieu ?! Bref, allez, courage, tu y es presque …
Le cœur battant à cent à l’heure, habitée par une double peur, celle de Daidai et celle de se faire choper ici, elle gagna l’entrée assez vite et pénétra à l’intérieur. Ouf, c’était pas fermé. Elle poussa la porte derrière elle –non mais elle va pas non plus mettre un panneau ‘je suis là !’ XD- et alla s’asseoir contre le mur de la salle. Le sol, du parquet, luisait. Elle n’alluma aucune lumière et resta recroquevillée sur elle-même, dans la pénombre.

Il ne viendrait pas. Ca faisait trop longtemps. Mais Ayu n’avait pas remarqué qu’elle avait mangé tôt et qu’un repas au réfectoire était plus long que de manger un huitième de sandwich ! Mais il ne viendrait pas. Elle décida qu’elle attendait encore dix minutes et qu’elle partait.
Soudain, du bruit se fit entendre et une voix suivit :

« Je suis là… »

Elle sursauta. Il était venu ! Sans changer de position, toujours recroquevillée contre son mur, parce que mince à la fin, il faisait froid, et cette nounouille n’avait pas pris de veste, et même en manches longues elle se gelait –à cause de la jupe-, elle releva la tête et dit :

« Je ne te vois pas … Je suis près du mur ! »

C’est tout ce qu’elle avait été fichu de dire, au lieu de dire « merci d’être venu ».

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On ne pouvait pas dire qu’il faisait très clair dans le gymnase, mais ce n’était au final pas très étonnant, allumer la lumière aurait peut être un peu trop attiré l’attention n’est ce pas ?! Enfin, cela n’aidait pas vraiment Daisuke à visualiser les lieux, surtout qu’il n’était pas vraiment un habitué du terrain de basket… Mais il finirait bien pas s’y retrouver…

« Je ne te vois pas … Je suis près du mur ! »

Non il ne sursauta pas en entendant la demoiselle, mais son cœur loupa un battement, il mit tout simplement cet événement sur la surprise… Après tout il ne s’attendait pas forcement à ce qu’elle lui réponde, il n’y avait pas d’autre solution, du moins il n’en avait toujours pas trouvé d’autre qui soit vraiment plausible… ou tout du moins acceptable pour lui. Quoi qu’il en soit, il ne voyait pas dans le noir, et il avait beau discerner un peu plus loin la présence de Ayumi, il avait tout de même un peu peur qu’un de ses idiots du clubs de basket n’ait pas ranger son ballon… C’est qu’il n’avait pas envie de se ramasser ou même pire de se faire mal en marchant sur un foutu ballon.
Quoi que, ça lui donnerait une raison de glander, de sécher les cours, les réunions du comité et même l’entrainement de natation… C’était à envisager. Enfin ce n’était pas non plus le sujet de sa présence sur le parquet du terrain de Basket.

« Ok, ok, j’arrive… Tu aurais put au moins choisir un endroit un peu plus éclairé ! »

Son ton n’avait rien de blessant, rien du tout en lui, d’ailleurs ne laissait entrevoir le monstre qu’il pouvait être par moment. Il semblait d’ailleurs tout ce qu’il y avait de plus inoffensif à ce moment là. Mais n’était il pas sans défense ?! Il se sentait malade, malade d’une étrange maladie dont il était incapable de trouver le nom…
Il s’était bien dit qu’il s’agissait de la grippe, d’une mauvaise grippe, mais il fallait être réaliste il ne s’agissait pas d’une simple grippe… Et puis il avait eut beau toucher son front maintes et maintes fois, il avait dû se rendre à l’évidence, il n’avait pas de fièvre, pourtant il délirait et dérayait pas mal en ce moment. Ce n’était pas normal pour lui, et ne savait pas comment contrôler ça, il en était presque à craindre ses propres gestes…
Une main posée contre le mur, il avançait vers sa cible frôlant de ses doigts le mur froid… Qu’elle idée avait elle eut d’aller aussi loin, souhaitait elle se cacher de lui ?! Non cela aurait été idiot surtout que c’était elle qui lui avait demandé de venir. Mais en à peine trois grands pas il la rejoignit, et ce sans se prendre un ballon trainant sur le parquet (quel dommage…)

« Pourquoi tu m’as demandé de venir ?! »

Si pour cet après-midi il y avait une raison plausible, pour ce moment là il n’y avait pas la moindre raison… Lui qui pensait ne plus la voir avant longtemps tant il avait été désobligeant, se retrouvait ici en sa compagnie dans le noir complet… Et dans une fraicheur nocturne absolument pas agréable.
Il n’allait pas supporter longtemps d’être dans l’obscurité semi-complète, mais à présent plus près d’elle, il arrivait à la discerner avec beaucoup plus de facilité, elle était recroquevillée sur le sol… Déjà qu’elle était pas bien grande à coté de Daisuke, qui lui-même n’était pas un géant, alors dans cette position, ça ne l’avantageait pas du tout…

« Qu’est ce que tu as à rester assise comme ça ?! »

Il avait quand même le droit de lui poser des questions quand même, il était même pas méchant. Pas inquiet non plus… juste curieux ! Alors il sorti quelque chose de tout à fait idiot, mais qui pourrait tout de même être assez évident, après tout il ne faisait pas bien chaud sur le terrain, et il n’y avait jamais eut de chauffage dans ce genre de lieux, l’activité semblant chauffer à elle seule les lieux…

« Tu as froid ?! »

Date d'inscription : 13/05/2009

Maintenant qu’elle savait qu’il était là, son envie de repartir en direction des dortoirs redoublait d’intensité. C’était impressionnant cette volonté qu’elle avait de vouloir s’enfuir ! Mais de quoi avait-elle peur au juste ? Vous croyez que si elle le savait, elle vous le dirait pas peut-être ? Bref vous l’aurez sans doute compris, elle ne savait pas de quoi elle avait la trouille.

« Ok, ok, j’arrive… Tu aurais put au moins choisir un endroit un peu plus éclairé ! »

Effectivement, elle aurait plus choisir plus judicieusement le lieu de leurs retrouvailles, tout de même … Mais il fallait dire qu’elle n’en avait pas vraiment eu le temps, Daisuke était sur le point de partir et elle tenait absolument à le revoir, sur le moment même où elle avait proposé le rendez-vous. Une envie saisissante qu’elle n’avait su contrôler, alors elle s’était exclamée qu’ils se retrouveraient au terrain de basket après manger. Mais pourquoi donc le terrain de basket ? Alors là, fallait lui demander à elle, je ne suis pas dans sa tête moi ! Sûrement le premier truc qui lui était venu à l’esprit, et bah pour le coup elle n’avait pas réfléchi ! Mais bon, ce qui était fait, était fait comme on le dit si bien alors on ne va pas tergiverser sur ce détail toute la sainte journée …

« Excuse-moi … J’ai proposé ça sans réfléchir, c’était idiot. »

Elle avait dit ça d’une petite voix, à peine audible pour le pauvre Daisuke qui peinait déjà à la retrouver dans cette pénombre cachant peut-être je ne sais quel piège. Ayumi, il faudrait faire des efforts dans ta voix si tu veux qu’il te retrouve ! Mais si elle parlait si peu fort, c’était d’une pour ne pas se faire repérer et de deux parce qu’elle avait froid et hurler n’aurait rien arrangé. Demain c’était sûr elle aurait un rhume ! Mais bon, à qui la faute dites-moi ? Quelle idée aussi de mettre une jupe courte alors qu’on est en mi-avril, le soir, et dans une salle pas chauffée du tout ? Une idée farfelue, voilà tout.
Ayumi attendait que Daidai parvienne jusqu’à elle. Elle ne bougeait pas, les bras entourant ses jambes repliées contre elle, en essayant désespérément de se réchauffer un peu. Mais c’était apparemment peine perdue. Heureusement en tout cas qu’il faisait noir, car dans cette position sa jupe retombait librement et laissait entrevoir ce qu’il y avait en-dessous … Mais de toute façon Daisuke n’était pas un pervers et n’aurait sûrement pas eu comme idée directive d’aller mater les sous vêtements de la demoiselle.
Daisuke était enfin près d’elle. Lui debout, elle assise. On voyait encore la sacrée différence de taille qui s’imposait, et Ayu’ n’arrangeait rien à sa petitesse …. Faut dire que bon, mesure-t-elle un mètre soixante ? Elle n’en est jamais certaine.

« Pourquoi tu m’as demandé de venir ?! »

Bonne question. Au départ, c’était une impulsion du moment, elle avait eu l’irrépressible envie de le revoir … Tout à l’heure, elle l’aurait sûrement expliqué sans problème, mais là, elle devait avouer qu’il n’y avait aucune raison plausible à son envie de le voir, surtout que maintenant qu’elle voulait s’enfuir … Mais, il était à côté d’elle maintenant, elle ne pouvait plus faire marche arrière, ce serait vraiment lâche pour Daidai qui avait fait l’ultime effort de pointer le bout de son nez ici. D’un côté, s’il n’était pas venu … Tu parles, là tu as envie qu’il ne soit pas là mais s’il n’était vraiment pas venu, tu aurais pesté des heures et des heures contre lui le lendemain en râlant que tu avais attendu longtemps dans le froid, que tu avais failli te faire choper et que tu lui ferais plus jamais confiance … Alors, franchement Ayumi, ne pense plus ce genre d’ignominie.

« J’sais pas … Cet après-midi, c’était impulsif, si je ne te l’avais pas proposé je m’en serais mordue les doigts … Et maintenant, je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. Ya aucune raison. »

Elle était un peu niaise de dire ça, la Ayuyu ! Avec une telle réponse, il allait repartir … Et sa volonté si forte de partir s’estompait un peu… Ou alors, elle était tellement concentrée sur son cœur qui battait trop vite à son goût pour ressentir encore cette envie de fuir … C’est vrai qu’il battait fort, ce fichu cœur ! A quoi jouait-il ? Ayumi ne comprenait pas, aujourd’hui son corps agissait vraiment bizarrement … Dès que Daisuke la frôlait elle rougissait et prenait une teinte écrevisse, lorsqu’il était pas loin son cœur accélérait la cadence … Il fallait vraiment être débile pour ne pas comprendre ce qui provoquait tout ça, ou alors, être totalement novice dans la matière. Et c’était son cas. Bref … Là n’était pas le sujet, n’oublions pas la présence de Daidai tout de même, ce n’est pas un monologue virtuel …

« Qu’est ce que tu as à rester assise comme ça ?! »

Elle ne répondit rien.

« Tu as froid ?! »

Ayu était gelée, oui ! Froid était à présent un mot trop faible pour décrire ce qu’elle ressentait physiquement. Mais les battements rapides de son cœur la réchauffaient... Un peu. Et si Daisuke l’enlaçait comme tout à l’heure, se réchaufferait-elle ? Non mais à quoi tu penses Ayuyu franchement ? C’était pas le moment. Il ne fallait pas laisser la question de son ami sans réponse, sinon le pauvre il allait se sentir seul … Elle leva la tête dans sa direction. Malgré la pénombre, elle discernait sa silhouette élevée. Il était plus grand qu’elle. Et quand elle était assise, c’était encore plus flagrant –sans blague !-. Alors, dans un murmure qu’elle s’efforça de rendre le plus audible possible, elle dit :

« En fait, je suis carrément frigorifiée. »

Comme pour joindre le geste à la parole, elle resserra l’étreinte de ses bras sur ses jambes et remit sa tête entre ses genoux.

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Et bien sa raison était assez étrange, il n’avait jamais eut ce genre d’impulsion lui, alors il avait vraiment beaucoup de mal à se l’imaginer. Pourtant il ne dit rien, ne broncha même pas. Il se contenta d’un léger sourire qu’il serait certainement très difficile de voir pour la demoiselle qui était toujours assise sur le sol en train de grelotter…

« En fait, je suis carrément frigorifiée. »

Ce n’était pas tellement étonnant de l’entendre dire ça, et surtout ce n’était pas la première fois. Elle avait le chic pour toujours avoir froid qu’il fasse réellement froid ou non dehors, elle était comme toutes les filles… Ah mais non, Daisuke, arrête de la voir comme une fille, tu sais bien que Ayumi c’est un monstre à trois têtes et pas une fille… Bon ok, il avait beau tenter de se convaincre, il n’y arrivait pas, il s’était enfin rendu compte qu’il s’agissait là d’une jolie jeune fille.
Non ! Non ! Et non ! C’est une fille, certes, mais pas jolie ! Who on parle d’Ayumi là…
Enfin, il aurait très bien put lui proposer de sortir de là, maintenant qu’il était venu la voir, ils pouvaient très bien sortir de là et aller dans un endroit plus chaud… Mais il n’en fit rien, il se contenta de retirer sa veste d’uniforme de la faire tomber sur les genoux de la demoiselle. Il allait pas lui enfiler non plus, Daisuke n’avait rien d’une mère poule !

« Prends ça, tu aurais moins froid… Franchement, sortir sans rien sur le dos, c’est pas très intelligent ! »

Il n’avait pas dit ça méchamment, pourtant on pouvait sentir dans le fond de ses mots un certain reproche et un peu d’inquiétude… La mère poule, n’était peut être pas si loin que ça n’est ce pas ?! Quoi qu’il en soit, après s’être débarrasser de sa veste, lui qui avait certainement moins froid que la demoiselle, il entreprit de s’asseoir a coté d’elle.
Et il fut un peu surprit par la froideur de ce parquet, mais bon il fallait avouer qu’avec le peu de temps qu’il passait ici, il ne connaissait vraiment que très peu les lieux. Et fatiguée par sa journée, il posa sa tête sur l’épaule de la demoiselle, c’était bien la première fois qu’il faisait une chose pareille et puis c’était aussi une des rares fois où il se retrouvait aussi proche…D’ailleurs en y réfléchissant bien, ils n’avaient jamais été aussi proche physiquement que ce jour là ! Fait exceptionnel, qui aurait certainement induit les gens en erreur, en faisant ressortir cette vieille rumeur de couple…

« Je suis bien comme ça… »

Et il voilà qu’il lâchait des phrases comme ça qui n’avait strictement rien à voir avec la situation, mais il était ainsi en ce moment… Et si son cœur ne tambouriner pas contre sa poitrine, le poids qui lui pesait toujours dessus semblait réellement s’alourdir minute après minute. S’en était presque insoutenable… il ne connaissait pas vraiment la cause de ce poids, il savait juste qu’il avait envie de hurler pour ce libérer ne serait ce qu’un petit moment, mais hurler quoi ?! Il n’en avait pas la moindre idée, et il n’avait pas vraiment envie de le savoir. Etrangement, Daisuke, avait peur de découvrir ce que cachait ce poids, et peut être même qu’inconsciemment il en connaissait la raison, mais préfère de loin l’ignorer, de vivre en faisant comme s’il n’y avait pas de raison que cela existe…
Alors, suivant cette envie de tout ignorer, il retira sa tête de l’épaule de la demoiselle, et glissa un peu plus contre son mur. Il avait beau se sentir un peu mieux tant la proximité s’était diminuée, il se sentait néanmoins quelque peu contrarié. Il ne se comprenait plus, ça lui prenait sévèrement la tête, et il n’aimait pas ça du tout, du tout…

« Enfin… »

Oui, enfin quoi ?! On attendait la suite… Mais elle ne vint jamais. Il ne trouvait plus ses mots, pauvre garçon…

Date d'inscription : 13/05/2009

Ayumi avait toujours la tête nichée entre ses genoux, eux-mêmes repliées contre son corps mince et frêle. La jeune fille n’avait pas un gramme de graisse, pourtant là ça l’aurait peut-être bien réchauffée … Qui sait. En tout cas, positionnée comme ça, elle avait déjà un tout petit peu moins froid, car ses jambes laissaient un peu moins passer les courants d’air … Quels courants d’air ? Ceux de dehors, parce que ni elle ni Daisuke n’avait eu la lumineuse idée de referme la porte de la salle. Mauvaise idée, ils étaient repérables comme ça ! Mais elle s’en fichait pour le moment. Et elle n’allait pas non plus lui demander de retourner la fermer, il avait déjà galéré pour parvenir jusqu’ici sans se casser la figure dans cette pénombre légèrement angoissante …
Puis d’un coup, elle eut encore moins froid. Aux jambes en tout cas. Et puis un léger poids lui était tombé dessus et pesait sur ses genoux à présent. Surprise, elle daigna relever la tête pour élucider le mystère qui n’était autre que la veste de l’uniforme de Daisuke. Et elle n’avait même pas capté qu’il l’avait retiré, pourtant, les yeux fermés, ses oreilles lui auraient semblé plus attentives à son entourage ! Mais bon, il n’en fut pas ainsi.

« Prends ça, tu aurais moins froid… Franchement, sortir sans rien sur le dos, c’est pas très intelligent ! »

Ayu’ ne répondit rien face à la remarque légèrement faite de reproches, mais n’en pensait pas moins. Il avait totalement raison quant à l’idée stupide de la jeune fille de sortir si peu habillée en mi-avril. Qu’est-ce-qui lui était passé par la tête ? Elle n’en avait aucune idée, et s’en fichait un peu après tout. A quoi bon chercher pendant des heures la raison de l’oubli d’une veste et surtout de la température extérieure ? Elle s’était crue dans sa chambre ou quoi ? Quoi qu’il en soit, elle tourna la tête vers le jeune homme et lança :

« Merci … »

Au lieu d’enfiler ça comme il le lui conseillait implicitement, Ayumi se saisit de la veste et la posa de manière moins « fouillis » sur ses genoux. C’était surtout parce qu’elle avait les jambes nues qu’elle avait froid, après tout ! Mais elle avait hésité. Bizarrement, porter la veste de Daisuke sur ses épaules la tentait, l’attirait. Pourquoi ? Elle n’avait jamais eu besoin de cela avant ! … Enfin bref, elle n’eut pas le temps de se poser de questions supplémentaires car le jeune homme la rejoignit en se laissant glisser à côté d’elle. Son cœur conitnuait de tambouriner dans sa poitrine et il lui semblait à présent que plus Daidai se rapprochait, plus il accélérait la cadence. Et, elle commençait à comprendre petit –mais vraiment petit !!- à petit ce qui lui arrivait, et elle ne voulait pas en savoir davantage. D’une, elle avait peur de ce qui l’attendait au bout et de deux, elle n’y connaissait vraiment rien dans le domaine. Et puis, c’était Daisuke quoi ! Il y avait des tas de beaux garçons dans sa classe, alors pourquoi fallait-il qu’elle aille s’embrouiller les pensées avec son ami d’enfance ? Je pose la question !
C’est alors que, pour couronner le tout, Daisuke posa sa tête sur son épaule et acheva de tuer son pauvre petit cœur. Pourquoi faisait-il ceci ? Surtout en disant avec cette voix si douce :

« Je suis bien comme ça… »

Son cœur rata un battement, sûrement un mélange de surprise et de … Je ne sais pas. Bref bizarrement Ayumi se sentait extrêmement bien, elle aussi, depuis que son ami avait posé sa tête sur son épaule, comme ça … Et ça venait de lui, elle n’avait pas fait sa gamine en disant « mets ta tête là ! » C’était pas du tout mais alors pas du tout son genre. Bref, elle n’osait plus bouger d’un millimètre tant qu’il était comme ça.
Elle n’ouvrit même pas la bouche, et elle aurait peut-être dû car même pas deux minutes après l’avoir posée, il retira doucement sa tête de son épaule. Légèrement déçue, elle ne dit pourtant rien face à ce geste même si elle crevait d’envie –c’est exagérer voyons !- de lui dire de rester comme ça. Mais bon, il ne faut jamais forcer les gens.

« Enfin … »

Ayumi ne réagit pas à ce petit ‘enfin’, trop perdue dans ses pensées pour remarquer qu’il avait de nouveau parlé. Il avait glissé contre le mur. Elle n’y avait pas non plus prêté attention, vraiment trop préoccupée par ce qui se tramait au fond d’elle. C’est alors qu’elle prit la parole :

« J’a …. J’avais peur que tu viennes pas. Pour être honnête, j’ai pensé jusqu’au dernier moment que tu ne viendrais pas, parce que tu t’en serais fichu … Alors, merci. »

Pourquoi disait-elle cela ? Maintenant ? Elle n’en savait vraiment rien. Mais il fallait qu’elle le dise, elle n’en connaissait pas la raison. Tout ce dont elle avait envie, c’était de rester là, avec lui, et de discuter paisiblement … N’est-ce pas ?

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La page blanche, l’esprit de ce pauvre Daisuke était aussi vide que le pauvre post de la gentille narratrice. Il n’avait rien à dire, il avait déjà tout dit, et en rajouter aurait certainement nuit à sa situation. Situation qui n’était d’ailleurs toujours pas extrêmement brillante… Enfin, que pouvait il faire d’autre que ce qu’il avait déjà fait ?! Et en plus de ça sur un terrain de basket dans l’obscurité ?! Non… Rien, peut être était il justement condamné à rester dans cette position :assis, presque tassé contre un mur absolument pas confortable…Il aurait certes bien voulu s’endormir, mais voyez-vous quand on a un poids sur l’estomac ou comme lui, un poids sur le cœur, c’est très difficile, qu’importe le degré de fatigue…
Alors il poussa un long soupir, très long, trop long… A s’en fendre l’âme… Enfin, heureusement, sa voisine était encore douée de parole.

« J’a …. J’avais peur que tu viennes pas. Pour être honnête, j’ai pensé jusqu’au dernier moment que tu ne viendrais pas, parce que tu t’en serais fichu … Alors, merci. »

Oui, c’était bien joli tout ça, mais elle aurait peut être du se rendre compte depuis le temps qu’il avait toujours cette tendance à faire tout ce qu’elle lui disait. Bon il fallait avouer que souvent il trainait les pied, il grognait et était tout ce qu’il y avait de plus mauvais… Mais il avait tout de même le mérite d’être là. Certes il lui arrivait de passer, de regarder comment ça se passer, il ne se faisait pas remarquer et il repartait sur l’instant… Il s’assurait tout simplement qu’elle n’était pas seul…
Bien sûr parfois il lui arrivait d’oublier, mais il est humain, alors il n’est pas infaillible… Et il poussa un nouveau soupir, toujours aussi profond, toujours aussi long…Mais qu’est ce qu’il avait a soupirer comme ça ?! On ne le saura certainement jamais, parce qu’il n’y a pas tellement de raison…
Et puis c’était quoi ce remerciement, on avait pas besoin de remercier ses amis pour leur présence, c’était un véritable devoir pour eux que d’être présent pour leurs propres amis, n’est ce pas… Alors il ne répondit rien au sujet de ce foutu remerciement, dont d’ailleurs soit dit en passant, il se foutait complètement…

« t’as mangé quelque chose au moins ?! »

C’était quoi cette question au combien passionnante ?! Etait il vraiment intéressé par la question qu’il venait lui même de poser ?! Franchement, il n’en savait strictement rien, c’était peut être tout simplement un moyen de savoir pourquoi il ne l’avait pas vu au réfectoire…
Enfin voilà, il n’avait rien trouvé d’autre à dire tant, l’esprit de daisuke était tel une page blanche, et si cela continuait ainsi, cette feuille n’était pas prête de se remplir.

Date d'inscription : 13/05/2009

Le silence s’était installé entre eux. Ils n’avaient peut-être plus rien à se dire, ils avaient fait le tour. Il fallait dire que pour le coup, ils avaient inversé les rôles. D’habitude c’était elle la grande bavarde qui avait tellement de dynamisme à revendre qu’elle écrasait celui de Daisuke qui n’ouvrait pour ainsi dire quasiment jamais la bouche et se contentait de subir tout ce que disait Ayumi. M’enfin, ce n’était pas le sujet le plus intéressant que de se rendre compte que deux amis avaient inversé les rôles, parce que ce jour-là précisément c’était Daisuke qui parlait et Ayu’ qui hochait la tête et répondait aux questions. On s’en fout, n’est ce pas ? Sûrement ouais …

Ayumi ne savait plus ni que dire, ni que faire pour meubler la conversation. Est-ce que ça servait à quelque chose au moins ? En fait, que faisaient-ils ici ? Ils étaient là à cause d’une soudaine impulsion de la demoiselle, qu’elle n’avait pas su contrôler et voyez où ça les avait menés … Maintenant, ils se retrouvaient là, dans la salle de basket, assis comme des paumés sur le parquet gelé du terrain, dans le noir presque complet qui masquait totalement leurs expressions. Ayumi pouvait sourire, tirer la tronche, faire la moue boudeuse qu’elle imitait parfaitement, cela ne se verrait pas. De toute façon cela ne servait à rien, son visage était quasiment inexpressif en ce moment même. Elle regardait le vide, droit devant elle, elle regardait le mur sans vraiment le regarder. Disons qu’elle avait les yeux rivés sur ce mur mais qu’elle n’y prêtait aucune attention. C’est comme si elle les avait fermés.

Il n’avait rien répondu quand à cette phrase qu’elle avait sortie. Tout compte fait, tant mieux, non ? Après coup, Ayumi se demandait ce qu’il aurait bien répondre à ça. Elle s’attendait à quoi, à un « J’irai partout où tu iras ! », peut-être ? On n’était pas dans les contes de fées, c’était bel et bien la réalité par ici et il fallait qu’elle s’en rende un peu plus compte ! Ils étaient à Fuyu Gakuen, au terrain de basket, et pas dans le Pays d’Alice aux Merveilles …

« t’as mangé quelque chose au moins ?! »

Ayumi piqua un fard suite à cette question et replongea la tête entre ses jambes. Pourquoi posait-il une telle question ? Il l’avait cherchée ou quoi ? Espionnée, peut-être ! Oh le fourbe ! Mais ne tire pas de conclusions hâtives Ayu’, peut-être qu’il cherche juste à se renseigner ou même relancer la conversation qui grâce à toi est morte et enterrée … En attendant, qu’allait-elle dire ? Qu’elle avait séché le réfectoire et qu’elle s’était acheté un sandwich dehors au risque de se faire choper par un pervers et violer dans le coin d’une rue, et qu’au final son sandwich avait fini presque tout entier dans la poubelle de la cour du lycée ? Bah ouais, il ne fallait pas qu’elle commence à lui raconter des salades, sinon elle ne s’en sortirait pas.

« Pour être franche, j’ai pas mangé au réfectoire. Je me suis acheté un sandwich, dehors ! »

Ayumi garda la tête positionnée comme ça. Ils avaient l’air fin tout les deux, l’un adossé contre le mur en train de glisser progressivement au point qu’au bout d’un moment il finirait allongé par terre, et l’autre roulée en boule contre ce même mur, une veste d’uniforme sur les genoux et la tête entre … Allait-il réagir quant au fait qu’elle avait mangé dehors ? Qui sait, et franchement au point où elle en était, s’il lui faisait la morale à ce sujet, elle s’en foutrait royalement. Là, une autre question lui trottait en tête et l’empêchait de penser à autre chose :

« Dis, Daisuke … Pourquoi tu as fait … tout ça ? Je veux dire, le mouchoir, puis les .. le … euh … »

Pourtant, « câlin » c’était pas dur à dire ! Mais Ayumi ne parlait pas souvent de manière sérieuse avec Daisuke et de toute façon elle n’arrivait pas à aborder le sujet de leur soudaine proximité physique. Mais déjà, elle l’avait aiguillé sur le sujet qu’elle voulait traiter en mentionnant l’histoire du mouchoir, il finirait par comprendre.

« Je dis pas que c’était pas bien, hein ! Mais … Je … Tu … C’est pas comme ça d’habitude entre nous. Alors, j’essaie de comprendre, le sens logique et le fin mot de l’histoire. »

C’était rare que la demoiselle bafouille de la sorte, mais là le sujet était bien trop important pour le prendre à la légère. Son cœur tambourinait toujours plus fort dans sa poitrine et cela commençait sérieusement à l’exaspérer. Fallait-il qu’elle s’éloigne, qu’elle quitte cette salle froide et non éclairée, pour que ses battements ralentissent la cadence et lui fichent la paix ? C’était la conclusion qu’elle avait tiré. Malgré tout, elle faisait tout pour ne pas s’avouer l’évidence. Comment leur relation avait-elle pu changer du tout au tout si soudainement ? Elle serait franchement incapable de l’expliquer.
Et, au lieu de suivre ce que lui dictait sa raison, et de partir sur le champ, elle releva la tête, se décala un peu vers Daisuke et imita sa position de tout à l’heure. Restant recroquevillée sur elle-même, elle se contenta de poser sa tête sur l’épaule de Daisuke. Enfin l’épaule, le début du bras, il était trop grand pour qu’elle atteigne son épaule sans changer de posture. Elle referma les yeux, elle était bien comme ça, elle aussi. Mais ne serait pas aussi téméraire que Daidai pour l’avouer ! Elle était fatiguée de sa journée, et s’appuyer comme ça l’apaisait. C’était enfin elle qui prenait les initiatives, faut dire que depuis le début c’était lui qui faisait tout. Mais tout quoi ? Il devait faire ceci, et elle cela ? On nageait dans quel délire là ? Chacun fait ce qu’il veut !
Puis, au bout d’un moment, Ayumi regarda discrètement sa montre qui affichait aussi la date du jour. Elle écarquilla les yeux. D’habitude, elle n’oubliait jamais cette date ! Et en général elle lui lançait un défi complètement tordu. Mais là, elle n’avait aucune idée pour ce faire, et aucune envie de se mesurer à lui … Alors, elle prit une grande inspiration et, toujours nichée contre son bras, elle dit :

« Daisuke, aujourd’hui ça fait sept ans pile que l’on se connaît. »

Elle s’en rappelait comme si c’était hier, à la troisième semaine de la rentrée de CM2, il avait eu une meilleure note qu’elle. Et depuis ce jour, elle le poursuivait sans relâche, un défi dans la tête à lui imposer. Et voilà sept ans que cela durait, et qu’Ayu’ commençait à se lasser de cette histoire de défis, mais pas de sa présence à lui …

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Ce silence… Il n’avait strictement rien de bien reposant, loin de là, il était même plutôt oppressant même pour Daisuke qui était pas vraiment du genre à apprécier les longues discussions philosophiques qui avaient le don de lui prendre la tête plus qu’autre chose. Enfin, dans son ennui intense, il continuait à glisser le long du mur, la faute au parquet certainement un peu trop lustré, et seul ses chaussures semblaient encore freiner sa descente. Quelle chance ?! Enfin, Daisuke se décida tout de même à limiter les dégâts en se redressant quelque peu contre son mur.
Qu’allaient ils bien pouvoir faire maintenant ?! Rester ici dans le noir ?! Muré dans ce mutisme étrangement assez effrayant ?! Et en plus de ça il ne pouvait même pas vraiment juger la situation, il ne voyait rien du tout dans cette foutue obscurité pas même les expressions de la demoiselle. Ces expressions à elle étaient essentielles pour lui, c’était grâce à elles qu’il pouvait juger d’agir d’une façon ou bien d’une autre. Alors il se contenta de pousser un soupir, un simple soupir qui semblait sous-entendre beaucoup de chose… Puis elle rompit le silence, et répondit enfin à cette question qu’il lui avait posé, elle avait tout de même mit le temps, c’était pourtant quelque chose d’assez banal comme question. Non ?!

« Pour être franche, j’ai pas mangé au réfectoire. Je me suis acheté un sandwich, dehors ! »

Au moins il pouvait être rassuré, il n’était pas complètement fou, ou alors miro. Il ne l’avait pas vu au réfectoire tout simplement parce qu’elle n’y avait pas mangé… Oui, d’accord, mais il ne voyait pas l’intérêt d’aller manger ailleurs qu’au réfectoire, surtout si c’était pour manger un pauvre sandwich alors qu’il y avait des nouilles à profusion à la cantine…
Enfin, ce n’était que son avis d’adolescent quelque peu glouton… Mais bon normal d’être glouton quand on est en pleine croissance n’est ce pas ?! Enfin là aussi ce n’est que son avis…
Quoi qu’il en soit, il ne trouvait pas grand chose à répondre à ça. Il n’allait pas non plus lui crier dessus en lui reprochant de mal ce nourrir… On vient tout de même de vous dire qu’il ne s’agit pas là d’une mère poule, enfin presque pas d’une mère poule… Et puis avant même qu’il ait pu réfléchir à une vrai réplique, c’était elle qui s’était remit à parler.

« Dis, Daisuke … Pourquoi tu as fait … tout ça ? Je veux dire, le mouchoir, puis les .. le … euh … »

Le quoi ?! Le câlin ?! Attends, mais c’était pas un vrai câlin c’était une gentille étreinte virile et fraternel… Attends, mais tu raconte quoi là ?! On peut pas faire moins virile qu’un câlin, et quand tu l’as prit dans tes bras ça n’avait rien à voir avec une quelconque étreinte virile… Et heureusement pour Ayumi, qui soit dit en passant mis à part son caractère n’avait strictement rien de bien masculin.
Que pouvait il répondre à ça… Réflexion réflexion, mais il n’eut pas vraiment le temps de réfléchir, elle était déjà en train de reprendre la parole. Allait elle le laisser parler un jour ?! Peut être pas…

« Je dis pas que c’était pas bien, hein ! Mais … Je … Tu … C’est pas comme ça d’habitude entre nous. Alors, j’essaie de comprendre, le sens logique et le fin mot de l’histoire. »

Et en plus elle bégayait, décidemment… Oh hé, monstruosité qui a prit possession du corps de Ayumi libère ce corps, il est occupé par une harpie d’habitude ! Voilà qu’il se remet à divaguer… Mais l’heure n’est pas à la divagation et son sérieux revient au galop, tout comme le poids qui pèse sur son estomac quand il sent la demoiselle poser sa tête sur son épaule. C’est qu’il ne s’y attendait pas vraiment, et en plus elle n’était même pas assez grande pour atteindre son épaule c’était vraiment mignon… Mais attends, c’est Ayumi, c’est pas mignon…
Conscience aide donc Daisuke à ne pas devenir fou… Oui, la folie commençait sincèrement à le guetter ce pauvre gars !
Enfin, il put enfin répondre à la demoiselle…

« Et bien, euh… »

Attends, c’est pas la peine de suivre le même exemple que la demoiselle ! Arrête de bafouiller idiot et sort donc quelque chose de profondément réfléchi… Bon ok, profondément réfléchi pour quelqu’un qui n’a justement pas eut le temps d’y réfléchir…

« Je pensais que tu en avais besoin sur le moment, et puis c’était pour me faire… Pardonner ?! »

Tout à fait, c’était tout à fait ça ! Il n’y avait pas d’autre raison, pas même ce poid sur son cœur…Enfin elle reprit bien vite la parole…

« Daisuke, aujourd’hui ça fait sept ans pile que l’on se connaît. »

Ah bon ?! C’était aujourd’hui ?! Il ne se rappelait jamais de cette foutue date, enfin, il fallait surtout avouer qu’il ne se rappelait jamais d’aucune date, pas même l’anniversaire de sa mère qui d’ailleurs ne cessait jamais de le rabrouer à ce sujet.
Il fallait fêter ça non ?! Alors il fouilla dans ses poches de pantalon, pour trouver un briquet… Que faisait il donc avec un briquet ?! Rien du tout, ça pouvait tout simplement servir, et c’était d’ailleurs dans un de ses moments là que ça pouvait justement servir.

« Alors on va souffler une bougie pour ça ! »

Tu parle d’une bougie… Mais c’était mieux que rien non ?! Alors il tenta d’allumer ce foutu briquet qui eut bien du mal à faire jaillir sa flamme, ou alors c’était tout simplement Daisuke qui n’était pas très doué avec ce genre d’ustensile. Enfin non voyons, sachez que Daisuke est doué pour tout.
Eclairé à lueur de la micro flamme du briquet, il regarda de haut (pas le choix) la demoiselle.

« On souffle a trois. Un. Deux… »

Date d'inscription : 13/05/2009

Le silence. Qu’était cet état pour elle ? Une sainte horreur. Enfin, selon les moments. Mais il fallait avouer que notre demoiselle n’était pas du tout friande de ces passages de conversation où un blanc déstabilisant prenait place entre deux personnes, voire plus … Ayumi trouvait que le silence dans une conversation au départ animée plombait l’ambiance et puis comment voulez-vous retrouver le fil qui rendait la discussion dynamique après cela ? Bon, il faut dire que dans ce cas précis, je ne sais pas si l’on pouvait parler de conversation animée, vu que les deux adolescents sortaient un mot ou une micro phrase toutes les cinq minutes … Autant dire que la discussion était morte depuis le début. Alors, ce silence n’était pas si déstabilisant du coup. Pour Ayu’ il l’était quand même. Pourquoi donc, puisque de toute façon il y avait plus de blancs que de paroles depuis qu’ils étaient arrivés dans la salle de Basket ? Elle n’en savait rien, cela lui laissait trop de temps pour cogiter et si elle se laissait aller à ses profondes réflexions, elle risquait de prendre peur et de s’enfuir à toutes jambes. Dites, d’habitude Ayumi Sanada est tout sauf une trouillarde, elle affronte la scène avec fierté, la tête haute, dit son texte avec précision sans donner l’impression de surjouer ou de réciter, elle ne se plaint pas de la lumière des projecteurs qui l’aveugle et la dérange un peu dans son jeu, elle écoute les critiques positives comme négatives … Mais voilà, ici nous n’étions pas au théâtre et la c’était sa vie qui était en jeu. Mais quel jeu seulement ? Disons qu’elle devait bien réfléchir à la situation parce que si elle faisait un faux pas c’était la suite des événements rythmant sa vie qui risquait d’être chamboulée ! Alors, que faire ? Pour réfléchir correctement, Ayumi aurait mieux fait de rester tranquillement au dortoir ce soir-là. Mais après tout, puisqu’elle s’était décidée à voir Daisuke, il fallait assumer ses actes jusqu’au bout.
Aimait-elle Daisuke ? Ah ben ouais, c’était tout de même son meilleur ami, il fallait bien donner un nom au lien qui les unissait. Amitié ? Elle trouvait le mot faible. De l’amour fraternel alors … Mais il lui semblait que le cœur d’une personne ne battait pas la chamade en menaçant de lâcher à tout instant lorsqu’on était en présence de son frère, de sang comme de cœur … Donc il y avait un problème dans son raisonnement. Alors, quel type d’amour ressentait-elle pour lui ? L’amour, le vrai, avec le grand A ? Non, non, impossible, elle ne pouvait pas accepter cette idée. Avec Daisuke, c’était comme chien et chat, ils se défiaient, s’amusaient, se taquinaient, parfois se vexaient l’un l’autre mais en aucun cas ils n’éprouvaient autre chose … Si ? Nan, c’était tout bonnement impossible. Revois ton raisonnement ma belle. Enfin bon, elle comprendrait à un moment ou à un autre, n’est-ce pas ?

Daisuke ne répondit rien concernant son repas extérieur. Mais elle aurait bien aimé pouvoir voir la tête qu’il avait fait à ce moment précis, juste par curiosité. Cependant, la pénombre l’empêchait d’accéder à cette requête. A la fois soulagée et déçue, Ayumi s’était redressée, un peu. A vrai dire, elle s’était surtout mieux calée sur ses genoux. Evitons d’attraper un torticolis dû à une mauvaise position tout de même … Quoique, Daisuke pourrait te masser le cou … Rha Ayuyu ! Tais-toi. Fais taire ta conscience aussi. Je disais donc, soulagée parce qu’elle n’aurait pas à se justifier, et déçue car cela voulait dire qu’il ne s’inquiétait en aucun cas pour elle. Jamais contente la petite, hein ?
Cette fois, elle avait rompu le silence et avait beaucoup parlé, ne laissant même pas le temps à Daidai de répliquer à ses remarques. Peu importe, il fallait que ça sorte. Il répondrait après. Ainsi elle lui avait demandé, après une longue hésitation et une profonde inspiration, pourquoi faisait-il tout ça. Et, de peur qu’il le prenne pour des reproches à cause de son ton angoissé, elle s’était sentie obligée de rajouter que c’était bien mais qu’elle ne comprenait pas.
Enfin … Elle s’était enfin tue pour laisser la parole à Daisuke :

« Et bien, euh… »

Eh bien, superbe réponse dites moi. Elle aurait mieux fait de continuer à bavasser pour le coup. Quoique, peut-être y avait-il une suite à cette hésitation bancale. Ils faisaient la paire, tous les deux, à bredouiller comme des nourrissons qui cherchent leurs mots parce qu’ils ont encore du mal à tout assimiler ! Avait-il au moins compris l’allusion à leur étreinte de cet après-midi ? Elle espérait, car c’était surtout à propos de ce geste qu’elle voulait être éclaircie. Apparemment, oui, jugez par vous-même dans la réponse qui suivit :

« Je pensais que tu en avais besoin sur le moment, et puis c’était pour me faire… Pardonner ?! »

Ayumi se répéta les paroles dans sa tête pour mieux les imprimer. Besoin … Pardonner … Hum, il n’était pas faux de dire que ce câlin l’avait énormément réconfortée sur le moment. Les bras robustes de Daisuke qui entouraient son corps frêle, cela avait réveillé une sensation inconnue chez elle, des frissons dans tout le corps et une impression de bien-être étonnante. Même lorsque sa mère la prenait dans ses bras quand elle était triste elle ne ressentait pas cela. Allait-elle un jour identifier tous ces symptômes dont elle était sujette ?

« Je … M… Alors tu es pardonné. »

Elle s’était débinée au dernier moment, voulant le remercier elle avait finalement renoncé. La dernière fois qu’elle avait désiré le remercier, ce qui ne remontait pas à plus tôt que cet après-midi, il ne l’avait même pas entendue. Et même si ce n’était pas la faute de Daisuke, que c’était Ayu’ qui avait parlé tellement fort que même l’homme à l’ouïe la plus développée ne l’aurait pas entendue, la jeune fille ne tenait pas à essuyer une nouvelle ignorance de sa part, aussi accidentelle soit-elle.
Entre temps elle avait posé sa tête sur le haut du bras du jeune homme, n’atteignant décidément pas son épaule. Il fallait qu’elle grandisse la petite, ou qu’elle se tienne normalement. Il n’avait pas l’air très à l’aise lorsqu’elle était appuyée contre lui, mais Ayumi ne s’en fit pas davantage, elle pensait se faire des idées quant à la gêne de son ami. En sa présence, il n’avait jamais été gêné de quoi que ce soit ! Mais en même temps, leur rapprochement physique n’était-il pas très récent ? Si …
Bref, elle avait regardé sa montre et constaté que cela faisait sept ans jour pour jour que ces deux énergumènes se connaissaient. Ouah, ils avaient tenu longtemps, les fourbes !
Ayumi regarda le jeune garçon fouiller frénétiquement dans ses poches en quête de je ne sais quel objet. Suite à une affirmation pareille, de quoi avait-il besoin ? D’un mouchoir, c’était la séquence émotions ? Eh bien non, Ayu s’était encore leurrée dans ses hypothèses. Il sortit un briquet de sa poche, tout fier. Ben mince, il fumait ? Depuis quand ? Oh, Ayumi, pour l’amour du Ciel, tais-toi. Il fait ce qu’il veut ! Et puis, des tas de gens ont un briquet sans pour autant s’en servir pour s’allumer une clope ou un pétard !

« Alors on va souffler une bougie pour ça ! »

La jeune femme sourit. C’était adorable comme idée ! Et c’était lui qui en avait pris l’initiative. Ce qui signifiait que leur relation privilégiée comptait à ses yeux. Le cœur de la jeune fille redoubla d’intensité au niveau des battements à cette pensée. Il fallait qu’elle aille voir un médecin pour hypertension ou quoi ?

« On souffle a trois. Un. Deux… »

Ayumi, pendant qu’il comptait et s’arrachait les cheveux pour allumer ce fichu briquet, avait retiré sa tête de son bras pour le laisser gigoter sans la secouer comme un prunier et s’était redressée, prête à réagir. Il avait donc proposé de souffler la « bougie ». La petite flammèche qui était alimentée par le gaz contenu par l’objet.
Ce fut elle qui termina le compte à rebours.

« TROIS ! »

Et ils soufflèrent énergiquement. Et sans s’en rendre compte, Ayumi avait glissé sa main dans celle du jeune homme. Je vous dis qu’elle n’avait même pas capté son geste, ça avait été instinctif lorsqu’elle avait soufflé la bougie. Comme si pour elle, cette flammèche signifiait un nouveau départ pour eux deux, leur relation au stade évolué …
Toujours concentrée sur le briquet, dont la flamme était désormais éteinte, elle avait fait une petite moue boudeuse parce que vu qu’ils n’avaient allumé aucune mèche, il n’y avait pas cette odeur qui se répandait autour d’elle, cette odeur de mèche brûlée qu’elle adorait renifler avec délectation pendant un anniversaire … Et elle ne s’était toujours pas rendue compte qu’elle avait laissé sa main dans la sienne. D’ailleurs, pourquoi la gardait-il ?? […]

Messages : 239 Points : 251 Date d'inscription : 07/06/2009

« Je … M… Alors tu es pardonné. »

Il était pardonné ?! Parce qu’elle aurait osé lui refusé le pardon ?! Il en doutait vraiment, pourtant parfois, il méritait vraiment de ne pas être pardonné… Mais bon, quand on est ami on pardonne énormément, et on accepte plus facilement les erreurs de l’autre. C’était d’ailleurs certainement aussi pour cette raison, certes en râlant et en trainant les pieds, qu’il acceptait tout ce qu’elle pouvait lui demander…
Son briquet toujours dans les mains, le décompte en cours, il n’eut pas le temps de le terminer que la demoiselle, l’avait achevé d’un trois sonore… S’ils ne se faisaient pas repérer avec ça, c’est qu’ils avaient vraiment de la chance. Décidément la modération n’était pas le fort d’Ayumi en ce moment… Mais est ce que ça l’avait été un jour ?! C’était peut être pas le moment de se poser ce genre de question, non, le moment était au soufflage de bougie, et la petite flamme du briquet de Daisuke ne mit pas longtemps à s’effacer sous le souffle énergique venant du petit couple d’ami.

« Et bah voilà Joyeux anniversaire ! »

Il avait sorti ça comme ça en souriant, sans ce rendre compte que quelque chose avait changé… Non, il se contentait de sourire comme un idiot, en regardant dans le noir complet la silhouette de son briquet…
Mais quand il voulu ranger son briquet dans sa poche, l’événement étant à présent terminé, il se retrouva une nouvelle fois dans l’incapacité de bouger comme il le souhaitait. Non, il venait enfin de se rendre compte que quelque chose venait de changer. Sa main se trouvait être au prise avec une autre, qui était sacrément froide… Lui qui avait toujours les mains chaudes, ça le changeait vraiment…
Mais à quoi t’es en train de penser là ?! Ayumi te tiens pas la main et toi, t’es juste en train de te dire qu’elle a les mains froides ?! Non mais ça va pas ?!
Oui, oui, deux secondes le temps que tout se connecte en haut ! Que pouvait il vraiment dire à ça ?! Il n’allait pas retirer sa main comme ça, ce n’était pas bien… Et puis, il avait si mal à la poitrine, ce n’était plus tellement un poids mais surtout une brulure…

« Je… »

Mais arrête donc de bégayer comme ça, tu ne te rends pas compte que ça sert à rien, et puis tu vas pas rester planté comme ça sans bouger. Si ?!
Suivant le commandement de sa mémoire qui était clairement de remuer ses fesses, mais sans vraiment réfléchir a ses actes, en suivant tout simplement son instinct, il déposa un baiser sur la joue de la jeune fille. Mais pouvait-on réellement considérer ça comme un bisou, il n’avait fait qu’effleurer la joue de la jeune fille. Pourquoi ne pas être allait plus loin ?! Tout simplement parce qu’il s’était rendu compte de ce qu’il était en train de faire au tout dernier moment, et il s’était aussi dit que s’était une erreur !
Et puis ce maudit cœur, qui n’arrêtait pas de battre dans sa poitrine, il ne souhaitait qu’une chose se sentir libérer, que tout s’arrête, c’était un véritable supplice.

« Je m’en vais ! »

Et en plus il lâchait ça comme ça, froidement. Et les mots lâchés, il ne mit pas longtemps à lâcher la main de Ayumi et a se remettre debout, avec un pour projet immédiat de repartir dans sa chambre, enfin surtout de s’éloigner au plus vite de la jeune fille. Il n’y avait que loin d’elle qu’il ne se sentait pas comme ça.

Date d'inscription : 13/05/2009

« Et bah voilà Joyeux anniversaire ! »

Oui, joyeux anniversaire. C’était tout à fait cela. Leur anniversaire, leur septième même. De quoi vous porter malheur de la part du roi des démons –non j’ai pas trop lu Nana- ! En tout cas c’était un bon moment qu’ils passaient là, à souffler cette bougie improvisée, faite uniquement d’une flammèche au bout d’un briquet. C’était quelque chose qu’elle ne pouvait partager qu’avec Daisuke. Elle avait trouvé cela mignon lorsqu’il avait bataillé contre le briquet pour l’allumer, c’était drôle …
Soudain, elle sentit quelque chose remuer dans sa main. Ayumi jeta un bref regard en sa direction et constata avec stupeur qu’elle tenait fermement la main de Daisuke qui tenait le petit briquet. Bah, depuis quand ils étaient comme ça ? Elle n’avait rien senti. Et d’ailleurs, la miss, persuadée que c’était lui qui avait attrapé sa main sans qu’elle le remarque, se sentit soudainement toute gênée. Pourquoi faisait-il ça tout d’un coup ? Ah, si elle savait que c’était elle qui avait eu la bonne ou mauvaise idée de ce geste !
Voilà maintenant qu’un énorme malaise s’était installé entre eux. Il ne manquait plus que ça. Après les sempiternels silences des deux adolescents, tout à l’heure, voici en avant-première le malaise du siècle ! Restons sérieux, Daisuke ne semblait pas avoir dans l’idée de lâcher la main d’Ayumi qui partageait la même opinion. Son cœur battait toujours aussi vite et fort, et elle se demandait pourquoi elle tenait tant à garder sa main chaude dans la sienne. Faut dire qu’elle avait les mains gelées, elle ! Mouais … Ce fut Daidai qui rompit ce silence nauséeux qui ne plaisait pas du tout à la jeune nippone. Elle avait la désagréable sensation d’un poids énorme sur les épaules qui l’empêchait de parler.

« Je… »

Ah ça, pour l’avoir brisé, il l’avait brisé le silence ! Pour se renfermer dedans la seconde d’après. Super comme perspective, mais Ayumi ne pouvait que l’applaudir mentalement car ce ne serait pas elle qui aurait eu le cran de rompre le silence, même pour ce misérable « je ».
Mais une chose à laquelle elle ne s’attendait pas, Daisuke se mit à bouger et se rapprocha dangereusement d’elle. Dangereusement ? Etait-ce un mot bien approprié ? Ayu’ le regardait avec de grands yeux, se demandant ce qu’il comptait bien faire. Son cœur ne semblait plus vouloir se calmer et elle renonça à tout faire pour. Il se rapprochait. Elle ferma les yeux, fronça les sourcils en adoptant une mine stressée, vous savez quand on a cette bouille qui sert à rien montrant un mélange de peur, d’angoisse, de surprise et de curiosité …
Et au final, il déposa un baiser sur sa joue qui lui déclencha un énorme frisson qui lui parcourut tout le corps.
Tellement sonnée par l’évènement qu’elle garda ses paupières closes. Que venait-il de se passer ? Dix mille questions se bousculaient dans sa tête, et au-dessus, une pensée légèrement mesquine et exigeante : elle en voulait plus. Pourquoi pensait-elle à ça désormais ? Jamais elle n’avait désiré une relation autre que celle de chien et chat qu’ils entretenaient ! Et maintenant qu’il lui faisait une bise, elle songeait qu’elle en voulait plus ? Mais ses pensées venaient du cœur et non pas de la tête, que voulez-vous.

« Je m’en vais ! »

Ayumi rouvrit les yeux brusquement. Il avait subitement lâché sa main, de manière si sèche et brutale ! Elle ne comprenait plus rien. Il lui prenait la main pour commencer –ouais elle pense toujours que c’est lui-, puis l’embrassait, et voulait maintenant l’abandonner ici comme une vieille chaussette ?! Une blague, dites lui que c’était une blague ou elle allait devenir folle.
Il commençait à s’éloigner, mais il n’allait pas s’en tirer aussi facilement, moi j’vous le dis !
Elle fit alors quelque chose de totalement ridicule et s’agrippa à la jambe de Daisuke en serrant fort de ses deux bras frêles. Juste pour le freiner voire le stopper dans sa course. On ne déconne pas avec Ayumi.

« Attends ! »

Ensuite elle se leva, pour être face à lui. Ce n’était pas la première fois qu’elle lui disait « attends » comme ça, mais elle n’avait jamais été aussi sérieuse. Elle le regardait avec ses yeux noisette, un regard que s’il osait fuir, il y aurait des représailles … Et puis, ne contrôlant plus rien, elle se mit sur la pointe des pieds et déposa un baiser non pas sur sa joue mais sur ses lèvres. Juste un simple contact, elle recula bien vite, prenant enfin conscience de son acte. Mais que venait-elle de faire ? Embrasser son meilleur ami ? Les Japonaises n’étaient-elles pas réputées pour être d’une pudeur impressionnante ? faut croire qu’elle avait du sang français celle-ci !

« Je … Ah, c’était … »

N’importe quoi. Ce qu’elle aurait voulu dire mais elle ne pouvait s’y résigner puisqu’elle ne le pensait pas une seconde. Elle avait voulu ce contact, elle l’avait eu, alors elle refusait de dire que c’était « n’importe quoi ». Sauf que maintenant, connaissant Daisuke, il risquait de s’énerver et de partir. Puis de l’éviter pendant un moment … Ce ne serait jamais plus pareil. Elle s’en mordait déjà les doigts. Mais au fond d’elle, elle espérait de tout son petit cœur endolori qu’il ne réagirait pas comme ça.

Messages : 239 Points : 251 Date d'inscription : 07/06/2009

Il aurait bien aimé se mettre a courir pour sortir de là, mais l’obscurité avait ce don de le ralentir, alors il marchait tout simplement tentant d’éviter ce ballon imaginaire qui aurait put hypothétiquement rester là. Mais il n’eut pas la possibilité de s’éloigner de la demoiselle, car elle venait justement de s’accrocher à sa jambe. Quelle étrange façon de le rattraper, enfin, cette façon de faire avait au moins le don de l’empecher d’avancer, il n’allait quand même pas la trainer derrière lui jusqu’à sa chambre… Qui sait ce qu’il lui aurait fait une fois arrivée là bas. Non, mais t’es en train de penser à quoi la Daisuke ?! Enfin, il cessa sa progression, espérant que la demoiselle finirait par le lâcher.

« Attends ! »

Et elle avait bien fini par le lâcher et lui au lieu de se décider à fuir à toute jambe était rester planté là en maudissant ses foutues jambes qui refuser de bouger… Non mais n’importe quoi… Quoi qu’il en soit, bien qu’il ne voyait pas à trois mètres, il pouvait tout de même voir la demoiselle qui se mouvait dans l’obscurité. Elle se tenait dès à présent face à lui, elle le regardait droit dans les yeux, et cela lui fit une drôle d’impression. Son regard, il n’arrivait pas vraiment à le soutenir, mais était tout de même comme hypnotisé, ce n’était pas normal et mieux valait fuir au plus vite. Au plus vite, oui, avant que quelque chose de réellement irréparable ne se produise…
Oui, mais il ne fut certainement pas assez rapide, car l’irréparable se produisit… Le contact de ses lèvres fit chavirer son cœur, le fit même exploser… Mais ça non plus ce n’était pas normal… Les meilleurs amis n’agissent pas ainsi ! C’était quoi ce bordel ! Comment ça c’était lui qui avait commencé ?! Oui, mais elle n’avait pas qu’à continuer…
Contact bref, mais qui resterait inoubliables.

« Je … Ah, c’était … »

C’était ? Qu’est ce que c’était ?! Si elle ne savait pas, lui non plus ne pouvait pas savoir… Non mais oh, tu réponds quoi à ce genre de chose ?Il n’en avait pas la moindre idée, et en plus de ça, il sentait son esprit s’embrouiller, son cœur recommençait à faire des siennes. Enfin, il ressentait déjà quelque chose en moins, ce foutu poids venait de s’envoler, son cœur frémissait, ce n’était pas tellement désagréable mais ça ne lui plaisait pas vraiment… Non, il ne pouvait pas ressentir ça pour elle, c’était totalement impossible, ce ne pouvais être que ses hormones qui lui jouait un tour.
Enfin, réfléchi espèce d’idiot, et vas t’en avant d’empirer les choses… Ecoute ta conscience au moins une fois dans ta vie et vas t’en ! Mais c’était tellement difficile d’oublier ses habitudes, et sa conscience cela faisait déjà longtemps qu’il ne l’entendait plus tant les battements de son cœur résonnaient jusqu’à ses oreilles.

« T’aurais pas dû faire ça ! »

C’était quoi cette menace ?! Et en étant ce bien une ?! Le ton n’y était même pas… Et puis qu’était il en train de faire là, en se penchant dangereusement vers la jeune fille… Non, ne fait pas ça ! Tu parle, bien sûr qu’il allait le faire. Il frôla les lèvres de la demoiselle son souffle se mélangeant avec le sien. Daisuke eut pourtant un moment d’hésitation, mais celui ci fini pas être balayé d’un simple coup de main, et il fini par poser ses lèvre sur celle de sa meilleure amie… Enfin pouvait on encore parler de meilleure amie a ce stade là ?! Il n’en avait pas la moindre idée, et franchement pour le moment il s’en foutait complètement…
Enfin il finie par s’arracher aux douces lèvres de Ayumi, ce baiser lui avait tout de même laissé un goût amer, c’était une bêtise, une énorme bêtise… Il poussa un soupir, lâcha la demoiselle, qu’il avait instinctivement attrapé par la taille en l’embrassant.

« Je suis pas un garçon bien pour toi ! »

Mais c’était quoi ça ?! C’était pas des choses à dire !
Enfin, maintenant vas t’en, vas t’en, avant de faire encore des dégâts… Oui, c’était plus facile à dire qu’à faire, car ses jambes refusaient toujours de bouger…

Date d'inscription : 13/05/2009

Ce baiser. C’était certainement la plus grosse erreur qu’ait pu faire notre miss depuis qu’elle connaissait Daisuke Tanaka. Il fallait qu’on nous explique qu’est-ce qui avait soudainement motivé Ayumi Sanada, jeune nippone dans la fleur de l’âge, à aller embrasser son ami d’enfance. Ca lui prenait souvent ? Non, c’était la première fois. Et la dernière sans doute. Vu comme elle regrettait son geste. Bah ouais, Daisuke allait s’énerver et partir. Ca se fait pas d’embrasser son meilleur ami sans lui demander son avis, surtout sur la bouche quoi ! Ayu’ … Tu fais n’importe quoi. Mais si vous lui demandiez pourquoi elle avait fait cela, elle vous répondrait qu’encore une fois c’était une impulsion, elle avait suivi son cœur et elle en avait tellement envie qu’elle n’en aurait pas dormi de la nuit si elle ne l’avait pas fait.

« T’aurais pas dû faire ça ! »

Au moins cela avait le mérite d’être clair. Pourtant il ne semblait ni en colère, ni choqué ni rien, au simple ton de sa voix. Ayumi avait du mal à saisir, trouvant que ses paroles contrastaient un peu trop avec le timbre de sa voix. C’était étrange, pour ainsi dire …
Et il se penchait vers elle. Il allait lui rendre ce baiser qu’elle lui avait donné ? Et ses paroles alors ? Fichues en l’air ? Décidément, son ami était parfois difficile à suivre.
Ce fut effectivement ce qui se passa. Leurs lèvres se frôlèrent, hésitantes, indécises. Puis Daisuke sembla gagner en assurance car le baiser, bien que simple et léger, parut un peu moins hésitant à la jeune fille. Elle avait senti son souffle contre sa peau, et sentait à présent une main robuste l’attraper par la taille pour la retenir. Daisuke la retenait contre lui. Son cœur battait la chamade. Que se passait-il chez les deux adolescents ? Ils étaient amis, pas amants que je sache !
En tout cas, ce n’avait pas effrayé Daidai que ce soit Ayu’ qui prenne les devants et il en avait même redemandé, au grand plaisir de la demoiselle qui aurait pensé à toutes les situations possibles sauf celle-ci.

Puis le contact se rompit. A contrecœur. Il l’avait désormais lâché et semblait réellement soucieux. Un soupir accompagna sa moue déconfite et acheva de confirmer l’hypothèse que se faisait Ayumi. Regrettait-il ? Cela ne lui avait pas tant plu que ça ? Elle avait quelque chose sur le nez qui l’avait perturbé ? Elle était en train de se poser dix mille questions existentielles mais Daisuke prit la parole :

« Je suis pas un garçon bien pour toi ! »

Hein ? Pourquoi disait-il cela soudainement ? Et puis, qui était-il pour pouvoir juger de quel type d’homme Ayumi avait besoin. Elle se renfrogna légèrement et dit :

« Pourquoi pas après tout ? Depuis le temps qu’on se fréquente, j’ai appris à te connaître. »

Oui mais voilà, ils se connaissaient comme des amis, des camarades qui s’envoyaient des vannes à tout bout de champ, des frères et sœur à la limite … Mais depuis quand avait-elle appris à le connaître comme un potentiel petit ami ? Depuis jamais, ou alors depuis aujourd’hui. Depuis cinq minutes, lorsqu’elle s’était enfin rendue compte de la raison qui animait tant son cœur et nouait tant son estomac.
Et puis, s’il n’était pas un garçon bien, pourquoi l’avait-il enlacée et embrassé ? Dites le moi. L’impulsion lui aussi ? Ayumi, maintenant qu’elle avait pu satisfaire ce désir grandissant de goûter aux lèvres douces de Daisuke, avait retrouvé un peu de son assurance habituelle et lâcha, les mains sur les hanches :

« Pourquoi m’avoir embrassé alors ? … Moi, ça m’a plu ! »

Il lui avait suffit de balancer ça pour se mettre à rougir violemment. Ayumi ne remercierait jamais autant la nuit tombée et la pénombre dans laquelle elle les plongeait tous les deux. Mais au moins, elle lui avait fait part de son ressenti. Malgré le fait que le poids sur ses épaules et son cœur se soit envolé, les battements vifs et forts étaient toujours bel et bien présents. Elle avait compris maintenant. Mais elle ne dirait rien de plus tout de suite. Pas dans l’immédiat.

Messages : 239 Points : 251 Date d'inscription : 07/06/2009

Ce qu’il venait de lâcher ne sembla pas lui plaire, et c’était bien compréhensible, après tout on embrassait pas une fille juste pour lui dire après qu’on était pas fait pour elle, ça ne se faisait pas… Il y avait des tonnes et des tonnes d’autres façon de fuir cette situation, et celle là n’était peut être pas la meilleur.
Mais pourquoi fuir ?! Tout simplement parce qu’il n’était pas près. Pas près à abandonner tout ce qu’ils avaient réussis a créer en exactement sept ans, et tout ça pour une simple attirance momentanée… Il n’était même pas sûr que cela durerais, c’était apparu comme ça du genre ou lendemain et cela pouvait très bien disparaître tout aussi rapidement…
Bien sûr il aurait put examiner de plus près ses sentiments, mais ça, c’était une autre histoire, et ce n’était pas dit non plus qu’il accepterait tout d’un coup…
Non, lui ne voulait pas de problème pas ce genre de problème…

« Pourquoi pas après tout ? Depuis le temps qu’on se fréquente, j’ai appris à te connaître. »

Appris a le connaître, oui, et ils se connaissaient certainement trop à son goût, il ne pourrait rien lui cacher… Et puis, il ne se sentirait peut être pas à l’aise. Non, il ne savait pas, il ne voyait pas quoi faire pour se sortir de cette situation… Il n’était pas un expert dans les relations humaine, et encore moins avec les filles ; la seule chose qu’il savait, c’était qu’il n’avait pas envie que sa relation amicale avec la demoiselle change. Et puis ce n’était pas non plus comme s’il l’avait toujours vu comme une fille, il y avait à peine quelques heures, il la voyait encore comme la personne la plus chiante du monde…
Il poussa un soupir. Colère, regrets ou désespoir, il n’aurait lui-même pas sur le définir…

« Pourquoi m’avoir embrassé alors ? … Moi, ça m’a plu ! »

Il fut un peu choqué de cet aveux… Il n’avait pas vraiment besoin de ça en plus, lui qui ne savait déjà plus quoi faire. Dans la pénombre, il pouvait voir que la demoiselle était loin d’arborer un grand sourire avec ses mains posées sur ses hanches…
Mais qu’avait il fait ?! Il aurait certainement mieux fait de fuir quand il était encore temps, et que rien de tout cela ne s’était encore passé… Maintenant quoi qu’il dise, il avait l’impression que cela ferait souffrir Ayumi, ce n’était pas le genre de chose qu’il aimait devoir faire. Mais il n’était pas non plus le genre de personne a apprécier ce genre de sentiments et il n’était pas non plus le type de gars armé d’un courage irréfléchi parfait pour ce genre de situation…
Alors il prit une grave décision… il allait mentir, tout simplement, il s’en voudrait mais ça lui passerait, mais Ayumi lui en voudrait certainement beaucoup plus longtemps. Mais il n’était pas près, pas pour ça en tout cas !

« C’était un jeu ! »

Il avait totalement changé la posture de son corps, se rendant plus assurant, et aussi plus arrogant. Il passa une main dans ses cheveux simulant une nonchalance sans pareil, un sourire en coin…
Il se découvrait de jour en jour de nouveau talent, et il fallait croire que la comédie faisait partie de ces talents cachés, enfin il fallait aussi avouer que l’obscurité aidé beaucoup…
Daisuke, dans ce rôle de salop, ne se reconnaissait absolument pas, il était bien tout sauf ça, mais s’il fallait ça pour garantir sa tranquillité il devrait bien passer par-là !

« Je voulais juste jouer un peu avec toi pour me distraire ! Ne vas pas t’imaginer autre chose ! »

Le ton était dur, cassant, tout ce qu’il y avait de plus désagréable, autant pour celui qui venait de lâcher les mots que pour celle qui ils étaient destinés !

Date d'inscription : 13/05/2009

« C’était un jeu ! »

Avait-elle bien compris ce qu’il venait de lui balancer ?? Un jeu ? Il n’y avait aucun sentiment derrière, il voulait juste se tester avec elle, savoir ce que ça faisait ? Mais c’était profondément dégueulasse, ça ! Ayumi était dotée d’une certaine patience selon la situation et la personne, mais là elle était mise à rude épreuve et surtout, Daisuke était allé trop loin. Se laisser embrasser, dire qu’il n’est pas quelqu’un pour elle, puis la prendre par la taille et l’embrasser à son tour … Il se fichait bien d’elle le petit ! Et puis, si c’était seulement un jeu, pourquoi avait-il eu cet air choqué et cette voix hésitante et douteuse lorsqu’il lui avait dit « je ne suis pas un garçon bien pour toi ! » ? Quel but se cachait derrière une telle manipulation ? Ayu’ avait du mal à réfléchir, tout se bousculait dans sa tête et elle avait comme une sensation de trahison de la part de son meilleur ami, le jour de leur septième année de rencontre en plus ! C’était … moche. Elle était tellement sonnée par la situation qu’elle ne trouvait rien à redire sur le coup.
C’est alors que Daisuke, comme s’il n’en avait déjà pas assez fait, reprit la parole après avoir adopté une posture d’homme confiant et sûr de lui :

« Je voulais juste jouer un peu avec toi pour me distraire ! Ne vas pas t’imaginer autre chose ! »

Il osait, de surcroît, en rajouter une couche ? Il voulait sa mort ou quoi ? Il n’avait jamais été aussi cruel avec la jeune fille, que lui prenait-il tout d’un coup ? Quelle mouche l’avait piqué ? Au passage, Ayumi ne comprenait pas cette expression, une mouche, depuis quand ça pique ? Pourquoi on dit pas une abeille à ce moment-là … Oui, Ayu’ avait le temps de se poser ce genre de questions existentielles dans une situation critique comme celle-ci. Mais elle revint tout de même bien vite à la situation actuelle, frustrée et blessée par son soi-disant ami.

« Te …. Distraire ? »

Oui, elle avait réussi à articuler ces deux mots malgré la colère qui l’envahissait. On ne se jouait pas d’Ayumi Sanada ! C’était elle la comédienne, la présidente du club de Théâtre, pas lui ! Comment ça on s’en fout ? Bref. En plus les derniers mots de Daisuke avaient été sec et durs, comme ils ne l’avaient jamais été. Ayumi ne le reconnaissait pas. Elle ne le reconnaissait plus.
Alors elle s’approcha de lui, et fit un truc qu’elle n’aurait jamais pensé faire un jour à son meilleur ami : elle lui mit une claque sur la joue, amplifiée par sa colère. Elle espérait que ça faisait mal. Mal comme celui qu’elle ressentait au fond de son cœur.
Puis, sentant qu’elle n’avait plus rien à faire ici, elle s’éloigna puis se retourna et dit assez fort pour qu’il l’entende :

« Je ne te savais pas comme ça Daisuke. C’est …. Décevant. »

Et puis Ayumi quitta le terrain de Basket en espérant que ses dernières paroles feraient réfléchir le garçon. En tout cas, il ne la reverrait pas de sitôt !!