« Le côté obscur de la Force, redouter tu dois » dixit maître Yoda himself. En l’occurrence, le côté obscur de la Force s’emparait peu à peu de Noriko qui n’allait pas tarder de passer de maître Yoda à Dark Vador sans l’étape Anakin……
Tsss, mais c’est qu’elle se mettait à raconter –ou plutôt penser- n’importe quoi ! Ce garçon avait décidemment des effets plus que négatifs sur sa santé mentale. Si elle finissait par l’assassiner, elle pourrait toujours plaider la folie non ? A creuser, on ne sait jamais, ça peut toujours servir. Toujours est-il que, plongée dans ses pensées style « je refais la guerre des étoiles », elle n’en garda pas moins un œil sur son cher et tendre « ami » -ô ironie quand tu nous tiens- qui venait de refuser sa proposition de voyage. Dommage. Quant à partir elle-même ? Oh elle en rêvait, quitter Sakura Gakuen, partir à la découverte de l’Europe. France, Espagne, Angleterre, Allemagne…ces noms la faisaient rêver. Mais –car il y a toujours un mais-, elle ne pouvait pas partir comme ça, en plein milieu de l’année, sans diplôme ni rien. Non, son rêve était de partir au moins un an là-bas et, dans l’idéal, lors d’un échange entre école.
Mais trêve de bavardage. Pour accomplir son rêve, il lui fallait passer à l’université et pour passer à l’université, il lui fallait survivre encore deux ans en compagnie de Sir Kisetsu. Et ça, c’était pas gagné, gagné.
Elle ne répondit donc pas à sa proposition de partir elle-même, lâchant juste un petit « grr » qui exprimait toute son animosité. Ne pas s’énerver…surtout rester zen.

"J’ai comme l’impression que tu adores me mettre en colère. J’suis ton jouet favori ou quoi ?"

Pour la zen attitude, c’était loupée.
Non mais c’est vrai, lors de sa première année, Noriko n’avait pas eu de soucis de ce genre, bon, quelques petits accrochages de temps à autre, normal, mais rien d’aussi exaspérant que cette année. Et dire que cela ne faisait que trois mois qu’ils étaient rentrés. L’année s’annonçait longue, trèèès longue et trèèès fatigante, surtout pour ses nerfs. L’idée de lui coller son poing délicat dans la figure la démangeait même si le fait d’abîmer ce beau visage l’attristait légèrement. Mais à la guerre comme à la guerre comme dirait l’autre. En tout cas, cela confirmait que la majorité des types plutôt pas mal –physiquement s’entend bien- craignait niveau mental. L’espèce qu’elle avait devant elle en était l’exemple type. Bien foutu mais absolument horripilant, arrogant, hautain, sadique, casse-pieds et tous les autres adjectifs de la même famille. La vie était injuste.
Enième soupir depuis le début de la journée. Elle en était à combien ? Bah…beaucoup trop pour les compter…dommage, elle serait sûrement entrée dans le Guinness Book.

Il semblait que l’incident de la bouteille d’eau, qui était un pure accident, promis, ne dérange pas tant que ça Akiyo. Dommage bis. Elle aurait aimé le voir perdre ses moyens rien qu’une fois. Jusqu’à présent, il n’y avait qu’elle qui râlait et lui en riait. Mais cela changerait un jour, elle avait en elle la foi de Chuck Noris qui lui permettait de faire tout et n’importe quoi ! Yeeeah !
.
.
.
Et voilà qu’elle délirait à nouveau. Elle songea un instant à mettre un panneau autour du cou de son harceleur favori, panneau indiquant : « ne pas approcher, individu dangereux pour votre santé mental ». Et une fois n’est pas coutume, elle se mit, de nouveau, à rire toute seule….désespérant.

Bah tiens, v’là qu’il « acceptait » ses excuses maintenant. Etait-il tombé sur la tête et…..STOP ! « on verra ça demain » ? Ca voulait dire quoi ça ? Rien de bon. Noriko pensa sérieusement à sécher les cours durant les jours à venir. Mais non ! Pas question de se plier face à la menace démonique que représentait cet être envoyé du roi des démons.

" Qu’est ce qui t’arrive ? Tu n’as toujours pas digéré la claque de la dernière fois ?"

Narquoise ? Oui. Suicidaire ? Sûrement. Son instinct de survie fichait le camp accompagné de son sang-froid quand Akiyo se trouvait dans les parages. Amusant non ?
Mais même pas le temps de répliquer une deuxième fois qu’il enchaînait de nouveau avec sa soit-disante faible constitution. Et la comparait au nain dans le Seigneur des Anneaux !! Ce petit bonhomme barbu et râleur ! Quel manque de délicatesse.

"Oy Sauron. Fous moi la paix tu veux. Je fais partis de ce club depuis un an déjà alors pour la faible constitution tu repasseras. Et puis d’ailleurs, le respect pour tes sempai, t’en fais quoi ? "


Bah quoi, elle était son aînée en terme d’âge, de classe et d’ancienneté dans le club. Un peu de respect quoi !