Pour une fois ... [PV Airi-Chan]

Date d'inscription : 11/06/2009

Un soir de milieu de semaine. Le temps était doux, mais pas trop, juste assez pour que les élèves de Fuyu se promène sans leur veste, mais il ne faisait pas non plus chaud au sens propre du terme. Cela permettait néanmoins aux Lycéens de sortir un petit peu en début de soirée sur les pelouses du lycée, passer un peu de temps ensemble à l'extérieur. Non, vraiment, on pouvait dire qu'en ce moment, l'ambiance était bonne, tout le monde s'entendait bien, même au comité on s'entendait bien ... peut être même un peu trop !
Il n'y avait que Tomoe qui avait un petit coup de cafard ce soir, et on ne pouvait pas dire que c'était souvent. Il était là le problème : à trop aider les autres, quand on a soit-même besoin d'aide, on se rend compte qu'on se retrouve bien seul. « A friend in need is a friend indeed » dit le célèbre proverbe anglais, ou pour nous « C'est dans le besoin que l'on reconnaît ses vrais amis ». Bon, cétait un peu dur aussi, car Tomoe n'avait sollicité personne non plus. Le jeune homme très exubérant devant tout le monde était en réalité loin d'être près à ouvrir son coeur au premier venu ! En effet, il n'y avait pas beaucoup de gens avec qui il était près à parler. Il y avait Yumiko, sa petite amie, évidemment, et plus que n'importe qui d'autre était à ses côté pour partager joies et peines. Il y avait aussi Sayuri, sa « Nee-Chan de coeur » comme il l'appelait, mais il n'osait jamais lui parler de ses tracas : la jeune fille en avait déjà assez pour elle comme ça sans qu'il n'en rajoute. Il avait aussi Daisuke « Dai-Dai » pour l'écouter, mais il avait souvent l'impression que le jeune homme ne l'écoutait que d'une oreille, enfin bref.
Et quel était le petit soucis qui le rendait dans cet état ? Oh, aucun en particulier, en plus, juste un petit coup de calgon comme on peut en avoir parfois, pas de quoi non plus prendre des cachets contre la dépression nerveuse.

Cela l'avait néanmoins conduit à se rendre sur le toit, après la réunion du comité. Yumiko avait voulu venir avec lui, mais il l'avait congédiée en lui expliquant gentiment qu'il avait besoin d'être seule. Elle ne l'avait pas mal pris et c'était dirigée vers le foyer, enfin, c'était ce qu'il espérait. Il ne fallait pas non plus qu'elle se fasse des idées à son sujet, sinon, cela pourrait la rendre plus malade qu'elle ne l'était déjà, et Tomoe ne voulait surtout pas cela.
Il était venu donc, avec sa guitare sur l'épaule. Assis sur un cube de béton, enchaînant les accords, pour finalement en venir chanter une chanson de Justin Nozuka « After tonight » qu'ils répétaient justement au club musique. On l'aimait bien, ce chanteur, au Japon, car il était l'un des rares chanteurs Japonais, même s'il était métisse et vivait au Canada à être connu dans le monde entier. Dommage simplement qu'il ne chantait pas en Japonais, mais bon. La chanson avait un ton mélancolique, parfait. Mais Tomoe ne voyait pas qu'il était observé à ce moment là. Évidemment, parce que sinon, il aurait arrêté de jouer comme cela, en montrant autant ses émotions ... Mais comme cela faisait du bien e tout sortir de temps en temps !

Date d'inscription : 06/07/2009

Parfois on se lève le matin et une étrange sensation nous noue le ventre sans qu’on sache réellement pourquoi. Elle est gênante mais pas douloureuse, comme un poids qui nous ralentit sans qu’on puisse s’en débarrasser. Cette sensation, cela fait trois jours qu’Airi la traîne dès le réveil, l’empêchant de sourire comme à son habitude même si elle n’en est pas pour autant agressive ou bougon. Il y a trois jours encore, tout allait bien pour elle, normale, elle n’avait pas encore été confrontée à son camarade Izumi et elle pensait encore lui être d’une grande aide vis-à-vis de sa situation compliquée. Mais au lieux de ça, elle n’avait pas eu le meilleur accueil lorsqu’elle s’était rendue sur son lieu de travail, la traitant à tout bout de champ de fouineuse et de harceleuse, refusant son aide sans même y réfléchir et la dénigrant sans cesse. Bien sur au final ils avaient fini par s’entendre mais elle n’avait pas imaginé les choses sous cet angle et ne savait pas vraiment comment réagir face à lui dès qu’elle le voyait. Le fait qu’ils partagent la même classe toute la matinée n’arrangeait pas les choses. Vu qu’il ne s’était pas montré des plus coopératifs lors de leur première rencontre, elle n’osait pas aller le voir d’elle-même et évitait le plus possible de croiser son regard mais ce n’était pas chose simple et cela avait l’art de l’épuiser plus qu’autre chose. En y pensant bien, elle ne lui en voulait pas ni n’avait peur de lui, seulement, sa première réaction face à elle l’avait quelque peu agacée. Elle ne comprenait pas qu’il puisse mettre autant de réticence à lui faire confiance alors qu’il n’en voulait absolument pas à la jeune Nao d’avoir écouté à leur porte et découvert son secret. Airi n’était pas jalouse, comment le pourrait elle alors qu’elle ne connaissait même pas bien Kanzaki, elle était juste énervée d’avoir était insultée injustement et frustrée aussi de voir qu’elle était inutile alors qu’elle avait passé du temps à réfléchir à une manière de lui faire retrouver un semblant de vie normal.

C’est pour cette raison sans doute que ses pas la guidèrent sur le toit du lycée après les cours, elle ne voulait pas avoir à éviter son camarade au foyer ni retourner tout de suite dans sa chambre. Elle était frustrée et en colère de se sentir impuissante. C’était quelque chose qu’elle détestait ressentir depuis la mort de Shota et quelque chose qu’elle s’était promis de ne plus jamais vivre. Mais elle ne pouvait pas non plus forcer les choses, elle avait déjà fait assez de désordre comme ça. Sans se rendre compte que le lieu était déjà occupé, elle s’avança lentement vers le muret avant de laisser tomber son sac de ses épaules et de s’accouder sur la surface froide qui limitait le toit du vide. Le visage enfouit dans ses bras, elle se laissa aller à penser différente chose sans lien tout en contemplant le ciel légèrement nuageux. Il faisait encore bon pour cette époque de l’année et la légère brise qui venait lui chatouiller le visage et faire danser ses cheveux lui était agréable et apaisante. Elle en oublia même un court instant la boule au ventre qu’elle traînait depuis quelques jours et ne pensa plus qu’à des petits soucis sans importance comme la date des examens, son futur projet pour le club ou encore si son ami finirait par découvrir l’identité de celle à qui il avait apporté de l’aide un soir. Mais en repensant à Yusuke, ses pensée finir par se recentrer sur Kanzaki et elle ne put empêcher son visage de se tendre dans une grimace d’indignation avant de lâcher un soupire bruyant. Il valait peut être mieux pour sa santé mentale qu’elle se confronte à lui, au moins pour clarifier les choses, cela ne servait à rien de gamberger comme ça.

Résignée à retrouver son camarade de classe, Airi lâcha le bord du toit pour se pencher afin de récupérer son sac et de redescendre. C’est à ce moment là qu’elle se rendit compte qu’elle n’était pas toute seule, que quelqu’un d’autre était là, un élève de sa classe en plus, et si sa mémoire était bonne il devait s’agir d’Hirano Tomoe. Il jouait de la guitare un air morose sur le visage et Airi ne sut si c’était dû au choix de la chanson ou si la chanson était influencée par ce que ressentait le jeune homme à ce moment là. Se rapprochant doucement puisque visiblement il ne semblait pas l’avoir remarqué elle s’arrêta à quelques mètres de lui et l’écouta en silence. Airi n’était pas du tout douée en anglais et de ce fait ne comprenait pas les paroles que son camarade chantait mais le ton mélancolique de la chanson allégeait le cœur de la jeune nippone. C’était quelque chose d’agréable et de mélancolique à la fois, juste ce qu’il fallait pour ne pas pleurer. Mais comme toute chanson, il fut un moment où elle toucha à sa fin et Airi se retrouva forçait de faire quelque chose…

Airi : C’est… Très joli…

Date d'inscription : 11/06/2009

"Tell me how you feel
And if I'm getting near
I'll tell you where to stay
You'll tell me where to stay "

(Dis moi comment tu te sens
Et si je viens tout près
Je te dirai où t'orienter
Tu me diras où m'orienter)

Oui, c'était la chanson qu'il lui fallait en ce moment, Tomoe était complètement perdu, de tous les côtés, alors qu'avant, sa seule crainte avait été que Yumiko ne veuille pas de ses sentiments, à présent, la crainte était que non seulement elle les avait accepté, mais qu'elle comptait sur lui plus que sur n'importe qui d'autres ... Tomoe ne se sentait pas le droit de flancher, et il ne savait pas non plus comment faire pour garder la tête haute avec tout ce qu'elle lui avait balancé, et pourtant il se le devait.

Quand il jouait de la musique, Tomoe n'entendait plus rien, ne voyait plus rien. Il était dans sa bulle, centré sur lui-même et c'était tout. Après tout, c'était pas souvent que ça lui arrivait. Faire des conneries était sa manière d'exprimer sa joie de vivre, et la musique sa tristesse, en très gros, on pouvait le résumer à cela. Alors qu'il est facile d'exprimer sa joie, il est loin d'être évident de montrer sa tristesse, c'était pour cette raison que les rares fois où il se trouvait à jouer avec son coeur, il le faisait souvent seul. C'était l'un des seuls points sur lesquels il était pudique.
Alors il ne vit pas Airi arriver, il ne la vit pas s'installer sur le toit et il ne vit pas non plus qu'elle se rapprochait de lui, de toutes façons, il ne voyait rien, et il n'entendait rien.

Elle ne se garda pas cependant de lui dire que ce qu'il jouait était joli.

- OUah ?!

*Boum*

Et ce fût la chute. Comme il fût surpris, il sursauta, et assis au bord de son support en béton, chuta ...

- Airi-Chan !

Il se releva, se retenant de succomber à la tentation de se masser le postérieur. Il aurait surement un hématome !

- Désolé, je ne t'avais pas entendu.

Bien entendu, il avait rallumé son sourire quand il se rendit compte qu'elle était là, et il n'y avait plus la moindre trace de tristesse sur son visage. Elle par contre n'avait pas l'air dans son assiette ... et Tomoe sen souvenait plutôt comme d'une fille inspirant à la joie de vivre. Elle n'était pas particulièrement son amie, mais bon, ils étaient tout de même dans la même classe ...

- Ano ... Que fais-tu là ?